Tout pour réussir?

Le tribunal de commerce de Charleroi peut décider de la mise en liquidation du club.

Depuis trois ans, la vie de l’Olympic est rythmée par des rumeurs de faillite, de descente administrative et de passages devant le Tribunal de commerce de Charleroi. L’an dernier, alors que la situation était critique, le club avait obtenu une mise en concordat avec des règles, notamment financières, très strictes à suivre. Le lundi 7 mai prochain, le juge Lebeau fera le point sur un concordat dont plusieurs modalités n’ont pas été respectées. Volontairement ou par simple manque de moyens? Quels arguments la direction des Dogues pourra-t-elle faire valoir pour éviter la mise en liquidation?

Dans ce contexte extra-sportif délicat, Danny Ost tente de maintenir l’équipe à flots. Pointés parmi les favoris avant l’entame du championnat, les Carolos ont sans cesse oscillé entre le très bon et le pitoyable.

« L’inconstance aura été notre caractéristique », avoue l’ancien capitaine de l’Union St-Gilloise. « Quand j’ai accepté la proposition de l’Olympic, je ne me suis pas arrêté à la situation extra-sportive du club. C’était un challenge personnel et je n’éprouve aucun regret. Le travail au quotidien n’est pas forcément aisé mais dans quel club l’est-il réellement? J’ai connu durant des années l’Union de l’intérieur. L’atmosphère qui règne à la Neuville me fait irrésistiblement penser à ce qui se passe à la Butte. L’Olympic est un club qui vit. Il s’y passe quelque chose. Il y a même des supporters qui viennent assister aux entraînements. Depuis trois ans, les joueurs sont confrontés aux difficultés financières du club mais ils conservent une mentalité exceptionnelle. Je suis certain que la plupart ne désire qu’une chose: rester à l’Olympic. Bien entendu, je ne peux pas les empêcher d’écouter ce qui leur est proposé ailleurs ».

Au-delà des promesses de la direction, Danny Ost n’a aucune garantie quant à l’avenir du club. Il a paraphé récemment un contrat de deux ans et ne compte pas quitter le navire. « En cas de rétrogradation administrative, je serais toujours l’entraîneur de l’Olympic. Je ne peux pas présager de la décision du tribunal mais, actuellement, nous travaillons sur base d’une saison en D3. Ce qui me réconforte, c’est que des joueurs nous font savoir que l’Olympic les intéresse malgré tout ce qui peut être dit. Il n’est pas question ici de clamer que l’an prochain nous allons viser la D2 puisque le club a été recalé lors de la demande de licence mais il s’agit de reconstruire une équipe. Avec des jeunes entourés par quelques éléments d’expérience. Livrer une bonne saison sans trop d’embûches. Il faut redevenir humble ».

Danny Ost ne se plaint pas. L’aventure carolo lui plaît. Lui, qui avait déjà fait ses armes d’entraîneur en faisant transiter Rhode-Verrewinkel de P2 brabançonne en Promotion, a pris du galon en débarquant à l’Olympic. « Le contexte n’est pas évident mais j’apprends à une vitesse accélérée. Je connaissais bien la région, la série et la mentalité du club. Encore fallait-il que je m’intègre, que je sois accepté. Ce fut le cas. Pas plus tard que la semaine dernière, j’ai été invité dans un club de supporters des Dogues. Il y a ici tout pour réussir. Ce public qui aime son club mais aussi des infrastructures d’un excellent niveau pour la D3. Le terrain de la Neuville est magnifique et nous nous entraînons sur l’ancien terrain de Marchienne avec qui l’Olympic a fusionné l’été dernier ».

Lucien Bertrand, repreneur du club l’an dernier, a récemment clamé devant les supporters que l’Olympic n’allait pas descendre. Que de nouveaux investisseurs pointaient le bout du nez. Visiblement, le sort de l’Olympic intéresse. Notamment les édiles communaux qui ont lancé un appel du pied à Abbas Bayat, sauveur du voisin Sporting, pour qu’il s’implique également du côté de la Neuville. Cet appel est resté jusqu’à présent lettre morte d’autant que le patron de Chaudfontaine a déjà pas mal de pain sur la planche au Mambourg. Une autre rumeur circule également en vue d’une nouvelle fusion avec le CS Couillet. Sociétaire de Promotion D, le club est présidé par André Liesse, échevin du commerce de Charleroi.

Jean-Marc Ghéraille

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