Tout ou rien

Arrivés lors du mercato, Tom De Mul et Stein Huysegems ont qualifié le Racing pour la finale en inscrivant chacun deux buts au Lierse. L’un jouera, l’autre pas.

Arrivés ensemble au mercato de janvier parce qu’ils ne jouaient pas à Séville et Twente, Tom De Mul et Stein Huysegems ont, chacun, inscrit deux buts en demi-finale retour au Lierse, le match qui a qualifié Genk pour la finale. Mais si Huysegems a signé pour quatre ans et demi, De Mul n’a été loué que pour six mois… et ne jouera pas la finale en raison d’une blessure aux adducteurs !

Retrouver le rythme

Comment avez-vous vécu ces six mois à Genk ?

DeMul : Dommage que je ne pourrai pas prendre part à la finale, mais j’ai appris à apprécier Genk. Je me suis rapidement senti partie intégrante. J’avais différentes propositions cet hiver, dont le Standard, mais je sentais bien le coup ici. A Sclessin, ma place de titulaire n’était pas assurée.

Huysegems : Moi, je n’avais que Genk comme proposition concrète. C’est un club du top et il m’offrait la possibilité de retrouver la joie de jouer… Je n’ai pas hésité.

Vous a-t-il fallu un temps d’adaptation ?

DeMul : C’était un problème de rythme. J’ai peu joué à Séville où les entraînements étaient allégés car il y avait souvent deux matches au programme. Ma condition déclinait et lorsque je suis arrivé à Genk, je n’étais qu’à 60 %. Or, on attendait beaucoup de moi et j’ai dû me donner à fond. J’ai parfois souffert de crampes en fin de match. Mais le niveau ne m’a pas surpris.

Huysegems : Aux Pays-Bas, on joue de façon plus ouverte et plus offensive. Les attaquants y bénéficient de plus d’espace. Je retrouve le championnat de Belgique après de longues années, mais il est resté le même. Moi aussi, j’avais besoin de retrouver le rythme. Je savais que j’allais alterner les bonnes et moins bonnes prestations. Surtout que nous avons aussi dû nous habituer à l’état des terrains ! Malgré son système de chauffage, la pelouse de Genk n’était pas impeccable non plus. Et le match des Diables Rouges contre la Slovénie n’a rien arrangé. Je ne peux pas chercher d’excuse, mais on préfère toujours évoluer sur un billard.

Du 4-3-3 au 4-4-2

Durant ces six mois, qu’avez-vous appris l’un de l’autre ?

DeMul : Nous nous connaissions déjà. Stein a le sens de l’humour et apprécie par-dessus tout une vie tranquille auprès des siens.

Huysegems : Je considérais Tom comme un garçon très calme, à la limite introverti, mais il ouvre davantage la bouche. Son séjour aux Pays-Bas l’a changé.

Et d’un point de vue footballistique ?

Huysegems : J’ai découvert les qualités de Tom lors d’un Feyenoord-Ajax, remporté 0-4 par les visiteurs. Il avait donné le tournis à Philippe Léonard. Tom est rapide, possède un bon centre et est toujours capable d’orienter un match par une action. On lui reproche parfois de jouer par à-coups, mais c’est logique dans la position qu’il occupe. Si deux de ses débordements amènent autant de buts, son match est réussi. C’est comme pour un attaquant : si l’on reste invisible pendant 90 minutes, mais qu’on inscrit le but de la victoire à la 90e minute, on est l’homme du match !

DeMul : Entièrement d’accord. En ce qui concerne Stein, c’est tout simplement un excellent footballeur.

Vous avez été attirés par Ronny Van Geneugden. Après trois mois, Pierre Denier a pris sa succession. Cela a-t-il changé quelque chose ?

DeMul : Van Geneugden voulait de vrais ailiers comme nous. Il avait pris l’option d’évoluer toujours en 4-3-3.

Huysegems : Dans un premier temps, Denier a maintenu le 4-3-3, mais progressivement, il a évolué vers un 4-4-2 avec deux attaquants. J’avais été engagé pour occuper le flanc gauche. Aujourd’hui, je joue souvent comme attaquant de pointe. Ceci dit, ce poste me convient bien, peut-être même mieux que celui d’ailier.

DeMul : J’affectionne le 4-3-3, mais le 4-4-2 nous a permis de nous qualifier pour la finale de la Coupe. Ce choix donne donc raison à Denier. Dans certains matches, il nous est d’ailleurs arrivé de commencer en 4-3-3, puis de passer en 4-4-2 avec succès. Comme lors du match au Lierse : c’était 0-0 à la pause, puis on a fait 1-4 après avoir changé. Lorsque les ailiers jouent très haut, ce 4-4-2 est d’ailleurs quasiment un 4-2-4. Cela permet d’exercer une pression très haute.

Comment ce changement d’entraîneur a-t-il été accueilli ?

Huysegems : Si le club prend une décision, on ne peut que l’accepter. On doit reconnaître que la saison de Genk est décevante.

Une victoire, samedi, pourrait-elle sauver la saison ?

DeMul : Certainement. Elle offrirait un trophée au club. Ce match peut décider si la saison sera considérée comme complètement loupée ou malgré tout réussie.

Du 50/50 pour la finale

A Malines, on donne Genk favori…

Huysegems : 50/50. Genk compte quelques blessés. A commencer par Tom. Lors des matches qu’il a disputés, il a apporté une plus-value. En outre, Balazs Toth est suspendu. C’est aussi un pion important : un vrai battant, qui récupère énormément de ballons.

Quels seront les atouts de Genk ?

Huysegems : On sait que les Malinois joueront de façon agressive. C’est leur marque de fabrique. Face à eux, on devra exploiter nos qualités : utiliser l’espace, bien faire circuler le ballon et le rendre insaisissable.

Avez-vous déjà joué une finale ?

DeMul : Oui, avec l’Ajax, contre l’AZ et on l’avait gagnée.

Huysegems : Non. J’ai intégré le noyau A du Lierse en 1999-2000, la saison qui a suivi la victoire contre le Standard. Et aux Pays-Bas, je n’ai jamais atteint le stade ultime non plus. J’ai en revanche joué une demi-finale de Coupe de l’UEFA avec l’AZ. A une minute près, on était en finale. Le Sporting de Lisbonne s’est qualifié dans les arrêts de jeu, puis a perdu en finale dans son propre stade, contre le CSKA Moscou.

Vous avez éliminé le Lierse, votre club formateur, en demi-finale. Quel sentiment cela vous a-t-il procuré ?

Huysegems : Je n’avais jamais été aussi nerveux. C’est à la chaussée de Lisp que tout a commencé pour moi. Je me suis affilié au Lierse à huit ans et j’y suis resté jusqu’à 21 ans. Lorsque j’ai marqué, j’ai un peu contenu ma joie, car éliminer le Lierse m’a tout de même fait un peu de peine.

Votre avenir ?

DeMul : En principe, je resterai en Belgique jusqu’à fin juin. Je devrai alors retourner à Séville, où il me reste trois ans de contrat. J’ignore si l’entraîneur compte sur moi. Je n’ai pas eu de contact avec lui depuis belle lurette.

Huysegems : Il me reste quatre ans à Genk. En principe, je serai toujours dans le Limbourg la saison prochaine.

DeMul : Je suis beaucoup plus jeune, et j’espère encore avoir une longue carrière devant moi, mais il n’est pas impossible qu’après, je m’établisse aux Pays-Bas. Ma copine est néerlandaise, originaire de Volendam, et je vis là-bas depuis mes 16 ans. Je me sens chez moi aux Pays-Bas…

par daniel devos – photos: reporters

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