Tout nouveau, tout beau

Pierre Bilic

Les Dragons ont senti le vent de la panique du début à la fin de la saison 2003-2004 avec la défenestration de Marc Grosjean et une fin de course agitée sous la direction d’un Sergio Brio aux méthodes et tactiques très défensives discutées par nombre de joueurs. Même si l’essentiel était de se sauver, Mons constitua une des déceptions de la saison après des débuts intéressants en D1. L’entraîneur italien a promis de changer son fusil d’épaule. Sera-ce le jour et la nuit ? Michel Wintacq, l’adjoint du Mister, est certain que le nouveau groupe constitué a les moyens de défrayer la chronique, de réaliser un excellent parcours. Beaucoup de joueurs du dernier exercice ont tenté leur chance ailleurs. Peu, sauf ceux que Sergio Brio avait personnellement fait venir au Tondreau ( Alberto Malusci, Muhamet Yoldas, Jari Niemi, etc.), ont retrouvé un job en D1 belge ou étrangère. Pour compenser ces départs, les Montois ont recruté sous tous les cieux. La campagne de préparation fut bonne avec un nouveau groupe ayant du beau football dans les jambes.

DéFENSE

Kris Van de Putte restera dans sa cage mais le profil de sa défense n’aura plus la même allure. Elle restera fidèle au système à plat mais devrait avoir un comportement plus dynamique. Mons aligna souvent quatre arrières centraux la saison passée et il leur était quasiment interdit de franchir la ligne médiane. La nouvelle ligne arrière de Mons ne devrait pas tirer sans cesse la couverture mais être, aussi, partie prenante à la conception du jeu. Il y a un an, exactement, Thaddée Gorniak, Mustapha Douai, LiviuCiobotariu et Marco Casto constituaient cette ligne : tous ont été rayés de la carte au fil des mois. L’avenir appartient désormais à Daniel De Castro, Eric Rabesandratana, Roberto Mirri (qui était arrivé en cours de saison passée) et Marco Ingrao. Il y aura plus de mouvements sur les flancs, c’est une certitude.

ENTREJEU

Le c£ur de l’équipe a subi un lifting considérable. Là aussi on peut parler de fin d’époque. Olivier Suray, indispensable à la récupération, et Dieudonné Londo, déroutant dans ses déboulés, y assumeront souvent des rôles importants. L’accent y a été mis sur la vivacité, la vitesse et la construction. A ce jeu, Philippe Billy et AlainBehi, entre autres, détiennent des atouts importants. Le but montois ne sera plus que défensif. La saison passée, les Dragons s’adaptaient aux atouts adverses. Ils sont désormais animés par le désir d’imposer leurs atouts. Les Montois ont étoffé leur capital technique. Ils chercheront à poser leur jeu. Les liaisons furent souvent inexistantes, ou trop rapidement survolées en 2003-2004 : la ligne médiane n’était pas vraiment une base de lancement. Ce secteur se contentait de défendre, laissant les attaquants seuls sur leur île et dans leurs raids. Les milieux de terrain seront-ils à la hauteur des espoirs placés en eux ? L’avenir de Mons passe aussi par une réponse positive à cette question.

ATTAQUE

Si un homme a sauvé Mons la saison passée, c’est bien Wamberto. Venu en droite ligne de l’Ajax, l’ancien sociétaire de Seraing et du Standard marqua des buts importants, travailla comme un damné entre les lignes. La classe. Et cela ne passa pas inaperçu avec, à la clef, un intérêt immédiat de Genk. Mons freina des quatre fers, plus que pour Jari Niemi (4 buts et 4 assists en 17 matches), l’homme de la profondeur, parti au Standard. Mais après négociations, Wamberto est parti au Standard. Mais après d’âpres négociations, Wamberto est parti au Standard. Qu’est-ce qui avait fait la fortune de Mons lors de sa découverte de la D1 ? Marc Grosjean avait une tour en pointe ( Cédric Roussel) et un fournisseur de la cour, Jean-Pierre La Placa. Le club cher au Doudou se mit à songer à un couple du même style, un duo Wamberto-Cédric Roussel. Mais les rêves ne deviennent pas réalité. Pourtant l’ambition est d’être plus présent dans les airs, devant le gardien adverse, à la percussion. Pour jouer plus haut, il faut aussi fixer la défense adverse.

CONCLUSION

Les Montois présentent un visage tout neuf. La coutume veut qu’un groupe ainsi constitué ait besoin de temps afin de trouver ses marques. A Mons, la confiance règne et on y affirme que de bons joueurs n’ont pas besoin d’un temps fou avant de se trouver sur une pelouse et de réaliser une bonne chasse. Cette affirmation sera vérifiée dès les premiers matches de la saison. On verra alors si Sergio Brio a vraiment changé son fusil d’épaule. Même si le président lui accorde toute sa confiance, il y aura la vérité des résultats. En cas de mauvais départ, la cote du Mister ne tardera pas à pâlir, même aux yeux du patron de l’Albert. Cette fois, il ne suffira pas de se battre afin de garder la tête hors de l’eau.

Pierre Bilic

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