TOUT LE MONDE PERDANT

Le cas du Limbourgeois interpelle.

Manu Karagiannis ne portera plus le maillot de La Louvière. S’il avait disputé 25 matches cette saison, son contrat aurait été automatiquement prolongé aux mêmes conditions pour une année de plus. Il en a disputé 23 et la direction l’a appelé.

« Nous n’avons pas attendu le tout dernier moment parce que nous savions qu’il faudrait du temps pour trouver éventuellement un terrain d’entente », signale Roland Louf, le manager.

Les dirigeants ont proposé deux choses au joueur: faire sauter la clause des 25 matches et signer un nouveau contrat moins attractif. Karagiannis parle d’une proposition « de deux tiers inférieure » au bail actuel. « Nous n’avons pas tapé très haut, effectivement, mais c’était en sachant qu’on finit souvent par rapprocher les points de vue lors des négociations », ajoute Roland Louf. « Au bout du compte, on aurait pu couper la poire en deux ».

La façon d’agir de la direction louviéroise est considérée comme limite par beaucoup d’observateurs. Louf: « Il n’y a pas de miracle. Il faut revoir tous les salaires à la baisse, chez nous comme ailleurs. C’est une nécessité si nous voulons encore obtenir la licence au cours des prochaines années. Les joueurs préfèrent-ils qu’on continue à leur proposer monts et merveilles mais qu’on ne sache déjà plus payer les salaires en septembre? »

Kaklamanos, autrefois à Charleroi, n’avait plus été aligné en fin de saison pour éviter qu’il touche une prime correspondant à un certain nombre de matches.

« On compare les cas de Karagiannis et de Kaklamanos, mais il y a des différences », observe le manager des Loups. « Quand Kaklamanos est entré en conflit avec l’ancienne direction de Charleroi, il était encore tout jeune et aurait pu être revendu avec une plus-value. Ce n’est pas le cas de Karagiannis, qui aura 36 ans en novembre. Je regrette qu’il n’ait pas accepté de faire sauter la clause. S’il l’avait fait et même si nous n’avions pas trouvé d’accord pour la saison prochaine, il aurait pu continuer à se mettre en évidence chez nous. Au lieu de cela, il ne vivra pas la fin de championnat sur le terrain. Bref, tout le monde est perdant ».

Une marche arrière de Manu est toujours possible, mais on n’y croit guère au Tivoli. (P. Danvoye)

(PS : voir aussi le texte Bryssinck sur la page suivante).

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