TOUT EST RELANCE, POUR L’EUROPE COMME POUR LA DESCENTE

Qu’avez-vous retenu du choc entre le Standard et Anderlecht ?

Le match m’a plu. Il y avait beaucoup d’intensité, et malgré cela, il est resté correct jusqu’au bout. Les deux équipes ont joué pour les trois points. Cela m’a rappelé les Standard-Anderlecht d’antan. J’ai beaucoup apprécié Walter Baseggio. Le regarder jouer de cette manière, c’est un régal. On aimerait le voir à ce niveau-là chaque semaine, dans le contexte national comme international. Il a, cette fois, donné la pleine mesure de son talent. Même pendant les 20 premières minutes, durant lesquelles le Standard fut supérieur aux Bruxellois, il a essayé d’organiser son équipe. Le Standard a perdu pied après 20 minutes. C’est à croire que ses joueurs parviennent difficilement à gérer le stress qui découle de leur situation au classement. Ils sont aussi rapidement perturbés lorsqu’ils perdent un joueur important, en l’occurrence Almani Moreira dans ce cas-ci. Lorsque le Portugais commence à boiter, c’est toute l’équipe qui flanche. Au bout du compte, le match nul ne fait le bonheur d’aucune des deux équipes, et certainement pas du Standard. C’est moins dramatique pour Anderlecht, car avec l’avance qu’il possède au classement, il n’y a aucune raison de paniquer. Au bout du compte, l’opération la plus intéressante du week-end a été réalisée par Mouscron.

Mouscron, qui a signé face à Westerlo sa neuvième victoire d’affilée à domicile…

Les performances des Hurlus doivent être soulignées. L’Excelsior reste un candidat très sérieux pour la troisième place et j’ai l’impression que le Standard devra s’en méfier jusqu’au bout. Mouscron mériterait qu’on s’attarde davantage sur son sort. Ce serait dommage que cette équipe soit totalement décapitée par les départs en fin de saison. Georges Leekens a réalisé du bon boulot et cela n’est pas passé inaperçu ailleurs. Genk semble fort intéressé par ses services. Mbo Mpenza et d’autres joueurs font également l’objet de bien des convoitises.

A Genk, c’est la fin de l’époque Sef Vergoossen…

On sentait venir cette séparation. Il est peut-être plus étonnant que Jos Daerden ait été accouplé à cette opération de nettoyage, alors qu’il semblait promis à un poste de directeur sportif. Mais, finalement, ce n’est que logique : entraîneur et adjoint, tout le monde est sur le même bateau et est appelé à ramer dans le même sens. Alors, si le bateau coule, il est logique que le bras droit du patron en subisse aussi les conséquences.

On pensait, un peu prématurément, que la lutte pour le maintien avait rendu son verdict. Avec les deux victoires d’affilée d’Heusden-Zolder, et les trois de l’Antwerp, tout est remis en question et la pression s’intensifie sur Charleroi…

Charleroi s’est mis la pression lui-même en s’inclinant à Heusden-Zolder, voici dix jours, dans un match qu’il avait en mains. De ce fait, il est désormais obligé de réaliser des exploits. Robert Waseige s’était montré très vindicatif après la déroute dans le Limbourg et je peux le comprendre. Après deux victoires d’affilée, les Zèbres avaient cru que la messe était dite et que l’essentiel était acquis. C’est inexcusable dans le chef de professionnels. La remise en question, à ce niveau, doit être permanente. Lorsqu’un joueur a la chance d’évoluer en D1, il a des responsabilités vis-à-vis de ses dirigeants, de ses sponsors et de son public. L’ignorer est grave. Si les Zèbres comprennent qu’ils doivent rester attentifs et concentrés pendant 90 minutes lors de chaque match, ils parviendront à s’en sortir. Sinon, ils risquent fort de se retrouver piégés. Il reste cinq matches et tout est à refaire pour le Sporting. Il fallait s’attendre à un sursaut d’orgueil des autres menacés. Les équipes du bas du classement jettent toutes leurs forces dans la bataille en cette période de la saison. L’Antwerp, en s’imposant au Cercle Bruges, a remis la pression sur Charleroi mais également sur son hôte du jour, que l’on croyait, à tort, sauvé depuis plusieurs semaines. Marc Grosjean a, semble-t-il, réussi à recréer un esprit au Bosuil, malgré les problèmes qu’il connaît avec son centre-avant britannique. On connaît les qualités de cet entraîneur qui, au cours de sa jeune carrière, a déjà dû essuyer quelques claques. Il a eu le courage de relever un défi difficile dans la partie néerlandophone du pays et a fait l’effort de s’exprimer dans la langue de Vondel, comme d’autres Wallons l’ont fait : Marc Wilmots, Michel Preud’homme et Gilbert Bodart entre autres.

Propos recueillis par Daniel Devos

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