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En très peu de temps, le nouveau coach Patrick Wachel est parvenu à faire passer sa philosophie du jeu.

Après un parcours fabuleux l’an passé, l’AFC Tubize a débuté de fort belle manière cette saison. Pourtant, les choses ont quelque peu changé chez les Sang et Or et on ne s’attendait pas à engranger des points si rapidement. Patrick Wachel (50 ans), l’ancien adjoint d’Ariel Jacobs à La Louvière, a parfaitement remplacé Philippe Saint-Jean, parti à Mouscron. Il nous expose les raisons des performances de son équipe.

Patrick Wachel : Avant tout, il faut mettre en évidence trois éléments capitaux. D’abord, la mentalité du groupe. Elle est excellente. Mes joueurs ont vraiment envie de jouer, de prendre du plaisir. De plus, ils s’engagent dans les rencontres de la même manière qu’aux entraînements. Cet enthousiasme découle aussi logiquement de l’année passée. Ensuite, l’organisation règne dans le club et l’équipe qui ne fait que s’améliorer. C’est le fruit de déjà trois mois de travail intense. Le dernier élément important est la réussite. Elle a contribué à de nombreux buts inscrits.

Quel est votre objectif pour cette saison ?

L’année précédente lorsque le tour final a été atteint, d’aucuns ont pensé que l’équipe jouait au-dessus de son niveau. D’autres ont considéré que les résultats étaient logiques. Les dirigeants souhaitent rejoindre l’élite en 2007-2008. Maintenant, il faut donc se stabiliser en D2. Si on termine premier de la colonne de droite, ce serait déjà fabuleux. Pour ce faire, il faut atteindre les 34 points le plus vite possible. De toute façon, un objectif se détermine généralement en cours de saison…

N’est-il pas difficile de succéder à Philippe Saint-Jean ?

Que ce soit lui ou un autre, il n’est jamais aisé de remplacer un coach qui a obtenu de bons résultats. Il est évidemment plus facile d’intervenir lorsque l’équipe éprouve quelques difficultés. Ses trois saisons à Tubize ont été magnifiques. La première année, les Sang et Or ont terminé quatrième en D3 pour être sacrés lors de l’exercice suivant. Dans l’antichambre, après un départ mitigé, les joueurs ont eu la réussite qu’on leur connaît.

Travaillez-vous dans la continuité de ce qu’il a réalisé ?

Absolument pas. Chaque entraîneur a sa manière d’entraîner. Je sais que l’équipe procédait par de longs ballons et cela a réussi. Mais ce n’est pas ma manière de travailler. Je privilégie la circulation. Sans négliger les longues passes qui restent de temps en temps indispensables. Elles ne sont pas mon objectif mais bien un moyen de parvenir à des performances.

Quels sont votre dispositif et votre onze de base ?

Il n’y a pas de onze de base chez nous. Je tente d’inculquer aux joueurs qu’ils sont tous susceptibles d’être titulaires. J’ai 18 éléments et c’est le meilleur groupe qui joue, pas les 11 meilleurs. Le dispositif varie. Je passe souvent du 4-4-2 au 4-3-3 et inversement. Tout dépend de la position des attaquants si à la base le système utilisé est le 4-4-2 ou de la position des milieux si on joue en 4-3-3. J’envisage parfois un 3-4-3.

Au début, avez-vous discuté avec des joueurs expérimentés tels qu’Yves Buelinckx pour instaurer un certain climat ?

Non. Et l’ambiance n’a pas été directement au beau fixe. Suite à l’an passé, il était normal que les joueurs se demandent le pourquoi des changements. De plus, les résultats n’ont pas été excellents lors de la préparation. Il n’est pas toujours évident de faire passer un message. Pour ce faire, le coach doit avoir du crédit auprès de ses éléments. Ce qui s’acquiert avec le temps et corrélativement avec les points. Actuellement, mes joueurs sont en confiance et d’après les échos, ils se sentent mieux sur le terrain et commencent à vraiment comprendre ma philosophie… Désormais, l’atmosphère est géniale.

Avez-vous carte blanche au niveau sportif ou Enzo Scifo intervient-il souvent ?

C’était une de mes principales interrogations mais j’ai vite été rassuré. Je suis complètement libre. Quant à Scifo, on a souvent des discussions générales qui ne concernent que très rarement le match à venir. On aborde plus le long terme. Il est logique que j’aie carte blanche car si une direction engage quelqu’un, c’est qu’elle lui voue toute sa confiance. Grâce à Scifo et ses contacts, on a eu beaucoup de touches lors de la période des transferts. Mais je n’ai subi aucune pression quant à la signature de l’un ou l’autre joueur. Dusan Belic, Ibrahim Tankary, Moustapha Douai, Thaddée Gorniak et Olivier Berquemanne ont été en contact avec Tubize. Mais rien ne s’est réalisé car on a un très petit budget et on le respecte. L’an passé, les 67 points ont coûté de nombreuses primes de match. On a donc dû prendre des joueurs dont les prétentions salariales n’étaient pas trop élevées.

 » Un enthousiasme à tous les niveaux  »

Que pensez-vous des infrastructures du club ?

Elles ne sont pas suffisantes. Le stade est actuellement en réparation et les vestiaires ont été démolis. Ce sont désormais des containers qui font office de vestiaires. Il n’y a pas de salles de théorie, à manger et pour les joueurs. La salle de musculation est extrêmement petite. Le terrain d’entraînement est loin d’être celui qu’il nous faut. Mais toutes les personnes qui travaillent à l’entretien sont très enthousiastes. Heureusement, car on a très peu de terrains et nos 400 jeunes doivent se partager un terrain synthétique et un autre en herbe. On est obligé de louer des infrastructures mais c’est une habitude pour le club. J’ai un peu regardé les plans de rénovation et il en découle que la nouvelle tribune devrait comprendre toutes les salles nécessaires et des vestiaires flambant neufs. Il y aura aussi une salle VIP.

Revenons sur votre passage à Tubize.

J’étais l’adjoint d’Ariel Jacobs chez les Loups et celui-ci a annoncé son départ pour Genk. J’espérais que la direction des Loups me choisirait. J’avais tous les diplômes requis mais il en a été autrement. Je me suis alors demandé ce que j’allais faire. Puis, j’ai eu trois propositions émanant de deux clubs de l’élite et de Tubize. Ce n’était pas obligatoirement pour occuper le poste d’entraîneur principal. L’offre la plus concrète était celle des Sang et Or. Entre-temps, j’avais eu une entrevue d’information en vue d’un éventuel retour à Anderlecht pour une fonction sportive.

Avez-vous une activité en dehors du foot ?

Oui. Elle n’est pas nécessaire financièrement mais connaissant les aléas du milieu footballistique, je souhaite une sécurité. J’ai créé une société qui vend du matériel sportif. Je donne les entraînements l’après-midi, ce qui me permet de m’en occuper le matin.

Et l’avenir ?

Je n’ai pas de plan de carrière mais je souhaite montrer que je suis capable d’entraîner en D1. Ce sera peut-être avec Tubize vu que j’ai signé pour deux ans avec une option pour un an supplémentaire.

Tim Baete

 » QUAND JACOBS EST PARTI, j’espérais que la direction des Loups me choisirait  »

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