Tous les arrières de D1 ont déjà lu la carte de visite d’Ezekiel

Les Liégeois se sont désolés de ne pas organiser l’Exposition internationale de 2017, confiée à Astana, la capitale du Kazakhstan, avant que le Standard ne les console, 24 heures plus tard, en obtenant un succès probant (3-0) contre le Lierse. Petit à petit, les Rouches retrouvent un niveau collectif valable qui, en plus d’une remontée au classement général, offre un espace de travail plus intéressant à chaque joueur. Même si l’adversaire s’est surtout distingué par sa modestie, l’équipe de Sclessin s’est passée sans problème de sa pierre angulaire, WilliamVainqueur, blessé et bien remplacé par Astrit Ajdarevic, en progrès et qui n’oublia jamais de rester sur la même longueur d’onde que l’increvable fourmi de son équipe, Yoni Buyens. Aligné à l’arrière gauche, Jelle Van Damme domina son couloir, le balaya souvent dans son style  » tempête « , calibra en force une passe décisive pour Imoh Ezekiel qui ne se fit pas prier pour fixer la marque à 3-0, résultat final acquis à la pause.

Le travail de Mircea Rednic marque des différences par rapporte à celui de Ron Jans, sympathiquement présent au match, mais l’entraîneur roumain a trop de vécu pour ne pas se méfier des trompe-l’oeil, ces tableaux qui donnent l’illusion du relief. Le T1 a parfaitement compris que sa formation manque encore de profondeur dans ses idées. La preuve : la gestion de sa deuxième mi-temps manqua de jusqu’au-boutisme, comme ce fut le cas à Zulte Waregem. Les progrès sont évidents mais demandent des confirmations et du travail. Les hommes de Rednic ont été trop  » relax  » après la pause contre le Lierse alors que les gaillards auraient pu entasser les ballons dans les filets de Matz Sels. Il en faut plus pour que leur jeu soit persillé, tendre et savoureux à la fois. Mais, en attendant, le petit Ezekiel a grillé la défense du Lisp comme il avait roulé celle de Charleroi dans la farine en début de championnat. Le Nigérian oeuvra en soliste au Mambourg. Sa vitesse constituait la force de ce Standard-là, la jeunesse et la solitude de cet homme de pointe, ses faiblesses. La présence de Michy Batshuayi à ses côtés lui a facilité la vie contre le Lierse. La petite bombe noire vivra encore des hauts et des bas, des pics de forme et des creux de fatigue, mais tous les arrières de D1 ont déjà lu sa carte de visite.

Sa pointe de vitesse rappelle les débuts tonitruants au plus haut niveau d’un autre attaquant de poche, Nico Claesen, complément idéal du regretté Jules Bocande à Seraing. Le petit Limbourgeois ajoutait sa vivacité à la présence et au talent du grand Sénégalais : ebony and ivory live together in perfect harmony. En 1985, après un crochet à Stuttgart, le feu follet d’Eisden débarque au stade Maurice Dufrasne pour y compléter la légende de la légion limbourgeoise du Standard. Nico a alors 25 ans et il critique vertement son coach, MichelPavic : la direction l’écarte sur-le-champ et le transfère illico presto à Tottenham. C’est une des nombreuses histoires qui unissent le Standard au Limbourg, véritable réservoir de talents des Rouches. Avant que le Standard rende visite à Genk, en huitièmes de finale de la Coupe de Belgique, ce jeudi, Sport Foot Magazine consacre son Document (pages 84 à 89) aux frères ennemis du football belge, parfois brouillés mais unis à jamais par leur passé commun.

Marc Wilmots connaît mieux que personne la profondeur du couple Standard-Limbourg. Fils de la Hesbaye, qui se partage entre la Wallonie et la Flandre, le coach des Diables Rouges s’est révélé à Saint-Trond avant de prendre son véritable envol à Sclessin. Le T1 de l’équipe nationale est notre invité du mois. Il a visité nos locaux, répondu aux questions des habitués de notre site internet avant de débattre longuement avec la rédaction. Et, grâce à cet entretien exclusif, hautement intéressant, on comprend mieux sa philosophie, le  » comment et le pourquoi « . Willy, en bras de chemise comme au bord du terrain, a donné un avenir aux progrès de nos stars. Leur talent a trop longtemps été stérile : l’heure est au changement mais Wilmots, comme Rednic, au Standard, sait que le chemin qui mène vers le Brésil pour l’un, les PO1 pour l’autre, est encore long.

par Pierre Bilic

Wimots a donné un avenir aux progrès de nos stars.

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