TOUS CULÉS DANS LE MÊME MOULE

La génération des Messi, Busquets, Piqué et Iniesta s’est installée sur le toit de l’Europe. Encore. C’est l’histoire d’une idée qui a éduqué les plus grands talents de cette génération. D’un football qui ne joue pas pour gagner, mais qui gagne parce qu’il joue.

C’est une ville de football.  » Vous avez sans doute déjà entendu cette expression, sans bien comprendre les caractéristiques qui faisaient qu’un ensemble de maisons ou qu’une enfilade de rues finissaient par avoir l’odeur du gazon et du vestiaire. Une promenade dans les rues de Barcelone suffit pourtant à mettre des images sur les mots. Les penyas, les clubs de socios, abondent à tous les coins de ces rues qu’on aurait presque envie de parcourir ballon au pied. Sur les façades des enseignes les plus prestigieuses de la ville, on affiche l’écusson du club pour montrer fièrement que le grand Barça se fournit entre ces murs. L’équivalent belge du  » fournisseur de la Cour  » ne nourrit pas le roi Felipe ou la reine Letizia, mais le onze le plus couronné de l’année 2015.

Le culte blaugrana s’étend jusqu’aux abords des hauts-lieux du tourisme local. À l’ombre interminable de la majestueuse Sagrada Familia, le génie de Gaudi est tutoyé par ceux du Camp Nou grâce à un musée de maillots où les tuniques bleu et rouge sont exposées comme de saintes reliques dans d’imposants cubes de plexiglas. Barcelone ne peut se comprendre sans son football, et le désormais célèbre jeu léché du Barça se savoure encore mieux après une balade dans les rues systématiquement perpendiculaires de la ville, aussi rationnelles et automatisées que les sorties de défense en possession de balle du club culé (ndlr : un surnom qui fait référence aux aficionados assis, autrefois, sur le mur d’enceinte du premier stade des Blaugranas et qui exposaient, de la sorte, leur postérieur aux fans encore situés à l’extérieur).

La fantaisie n’intervient que dans le coeur historique de la cité, là où les rues étroites et tortueuses ressemblent à un slalom de LionelMessi à travers les murs défensifs adverses. Barcelone, c’est une ville où les géomètres tutoient les artistes. Où les géomètres sont des artistes. Mais pour ausculter véritablement le football qui a dominé l’année écoulée, il faut s’éloigner du centre-ville pour rejoindre Sant Joan Despi. Là, neuf terrains de football plus impeccables les uns que les autres et d’immenses blocs de béton percés de quelques fenêtres forment la Cité sportive JoanGamper, siège flambant neuf de la célèbre Masia.

 » C’est là que bat le coeur du club « , a déclaré un jour Hristo Stoichkov, lauréat du Ballon d’or sous les couleurs du Barça en 1994. Un coeur qui s’écoute dans le silence, puisque personne au sein du club n’a le droit de s’exprimer face aux médias. Un coeur dont les battements sont les contacts parfaits entre une chaussure et un ballon.

UNE ODE AU FOOTBALL CULÉ

Sur le terrain 4, ce sont les Cadete B qui régalent. Nés en 2001, ils dominent allègrement les joueurs de La Floresta, pourtant âgés d’un an de plus. Il faut dire que les hommes de Cristian Catena ont été adoubés par Luis Enrique voici quelques semaines comme  » génération très talentueuse « , et que les habitués de la Ciutat Esportiva nous la décrivent comme  » l’équipe à voir jouer  » de la Cantera catalane.

L’ouverture du score de cette goleada (4-0) est une ode au football culé. Le ballon part des pieds du gardien pour finir entre ceux de l’attaquant de pointe, après être passé par l’arrière central droit, l’ailier gauche et les pieds magiques d’Adrián Bernabé, grande promesse de la Masia, en six passes seulement.  » Ce but, c’est le succès du modèle Barça « , s’enflamme Catena sur le site officiel du club.  » Dès que les gamins arrivent au club, nous travaillons beaucoup notre identité offensive. Et sur cette phase, toutes les décisions que prennent les joueurs au moment de recevoir la balle sont les bonnes.  »

À 14 ans à peine, les gamins en rouge et bleu n’ont même pas eu besoin d’un dribble pour mettre toute l’équipe adverse hors position. Même l’attaquant de pointe ne fait aucun exploit, puisqu’il se contente de pousser le ballon au fond des filets.  » Le talent personnel ne doit intervenir qu’au dernier moment, pour faire la différence « , se souvient Javier Martos, le capitaine de Charleroi qui a fait tout son écolage footballistique à la Masia.  » Parfois, il y aura un moment où tout le monde va faire les mouvements prévus, mais la solution ne va pas apparaître. C’est là qu’intervient la magie de Messi. Mais il y a une chose qu’on disait toujours : quand un joueur doit faire appel à un recours technique, c’est parce que quelque chose dans l’automatisme ne s’est pas bien passé.  »

Il y a effectivement quelque chose de mécanique dans le jeu de ce Barça. Un football tellement programmé qu’Eric Abidal reconnaît avoir dû  » étudier beaucoup  » à son arrivée en Catalogne et que Seydou Keita passait des heures enfermé avec Pep Guardiola pour comprendre le jeu de position et les automatismes de sortie de défense dans leurs moindres détails.

 » Le jeu du Barça, c’est spécial « , confiait un jour Alexis Sanchez.  » Quand je suis arrivé à Barcelone, j’ai dû réapprendre à jouer au football.  » Même son de cloche du côté de Cesc Fabregas, pourtant formé à la catalane avant son départ précoce pour Londres :  » Cette équipe est tellement mécanisée que je ne comprends pas tout. Jouer contre le Barça, c’est compliqué, mais jouer au Barça ce n’est pas si facile.  »

LA CRÉATION DE TRIANGLES

 » C’est sûr que c’est beaucoup plus difficile d’apprendre le système pour un joueur qui arrive à 25 ou 27 ans « , explique Oriol Domenech, ancien élève de la Masia entre 1986 et 1992 devenu journaliste pour Mundo Deportivo.  » Après, il y a des joueurs qui s’adaptent plus rapidement que d’autres. L’attaquant de pointe, c’est le poste le plus facile pour s’adapter. Il est seulement là pour mettre des buts. Alors si tu prends Luis Suarez, qui a fait une partie de sa carrière à l’Ajax où les entraînements sont les mêmes qu’ici, c’est plus simple pour lui. Mais au final, les bons s’adaptent toujours.  »

Une évidence que nuance Javier Martos :  » J’ai vu des cas de joueurs très doués qui sont arrivés à 14 ou 15 ans, qui avaient déjà appris les bases du football ailleurs, et qui n’ont jamais eu la capacité de se programmer pour le jeu du Barça. Ce n’est pas facile. Certains sont partis et sont aujourd’hui installés en première division, mais ils n’ont jamais pu s’adapter au Barça.  »

 » Moi, j’ai appris ça dès que j’étais petit « , poursuit Martos. Les retardataires doivent donc prendre des cours de rattrapage, afin de devenir aussi moulés que les éternels enfants de la Cantera. Ceux qui font dire à Stoichkov dans So Foot que  » si vous faites jouer un gamin de 14 ans avec l’équipe première, il sera directement intégré. Il saura où il doit courir.  »

À la Masia, on n’apprend pas seulement comment courir, mais aussi où courir. Un apprentissage qui se fait dès le plus jeune âge, sur le terrain et en dehors. Albert Benaiges, l’ancien directeur du centre de formation du Barça, raconte :  » Nous leur enseignons l’ABC du football dès le plus jeune âge. Nous discutons de tactique.  »

 » Déjà petits, on avait droit à des séances de vidéo, à des discussions tactiques « , se souvient Roberto Trashorras, joueur emblématique de l’entrejeu du Rayo Vallecano.  » Elles nous servaient à comprendre les subtilités du jeu de position, à connaître les mouvements nécessaires pour créer des triangles et à voir quelles étaient les différentes solutions qu’on aurait toujours à notre disposition.  »

La formation tactique ne se fait pas à sens unique. Ce sont les enfants qui sont amenés à apporter les solutions par eux-mêmes, en dialoguant avec leur formateur.  » Le coach prenait toujours des exemples en vidéo, et il nous expliquait pourquoi un joueur avait fait tel mouvement, ou pourquoi il ne l’avait pas fait « , explique Martos.  » On nous demandait toujours quelles solutions avait le joueur, quelles combinaisons il pouvait lancer à partir de cette situation.  »

LE CULTE DE LA POSSESSION

Et les exemples donnés sont, la plupart du temps, trouvés sur la pelouse du Camp Nou.  » Parce que des plus petits à l’équipe première, tout le monde connaît les mêmes mouvements « , poursuit le capitaine des Zèbres. La légende raconte même que les enfants de la Masia seraient amenés à jeter un oeil attentif à celui qui occupe leur position dans l’équipe première du Barça.

 » Même à l’entraînement, on faisait des exercices pour apprendre à jouer comme les adultes « , décrit Trashorras. Martos, lui, se souvient qu’il  » adorait voir jouer Ronald Koeman.  » Mais cette étude du modèle catalan n’est pas une obligation pour autant, dans les souvenirs d’Oriol Domenech :

 » On n’allait pas voir tous les matches ensemble, ce n’était pas une contrainte. Mais bon, quand tu as 12 ou 13 ans et que tu veux devenir footballeur, on n’a pas besoin de t’y obliger : tu vas les voir ! Les entraîneurs fonctionnent beaucoup par l’exemple et les bons exemples, ils jouent au Barça. La meilleure façon d’apprendre, c’est de regarder leurs matches.  »

Et le football du FC Barcelone, c’est évidemment avec le ballon aux pieds qu’il s’apprend. Parce que le club s’est construit autour de l’une des phrases mythiques de Johan Cruyff :  » Si nous avons le ballon, les autres ne peuvent pas marquer.  »

La possession est indispensable pour la réalisation des idées catalanes. Un parti pris pour le jeu qu’explique Marc Serra, l’entraîneur des Alevín A :  » Quand l’enfant sort dans la cour à l’heure de la récréation, il veut le ballon. C’est à partir de cette évidence qu’on inculque notre philosophie. Si tu n’as pas la balle, tu dois lutter pour la récupérer rapidement et dès que tu l’as, il faut tout faire pour ne pas la perdre.  » Xavi lui-même l’affirmait à l’envi :  » Ici au Barça, on t’apprend à être méticuleux avec le ballon.  »

On n’apprend évidemment pas à garder le ballon n’importe comment. La passe est le centre des entraînements de la Cantera.  » La passe, c’est le ciment de notre jeu « , pour Andrés Iniesta.  » C’est un style très exigeant techniquement « , explique Oriol Domenech.  » Mais quand le Barça fait venir un enfant, il prend avant tout ceux qui touchent le mieux le ballon.  » Un préalable indispensable pour travailler la transmission du cuir à toutes les sauces.

 » Tout se fait avec le ballon, et il y a toujours des exercices où tu fais des passes « , se rappelle Martos.  » Mais tu dois les faire avec une obligation : celle de regarder derrière toi avant de recevoir la balle, puis de la passer. C’est travaillé jusqu’à l’automatisation totale, parce que quand tu arrives à une telle situation en match, ta prise de décision devient instinctive, tellement tu as pratiqué cette situation à l’entraînement.  »

LE RONDO, UN EXERCICE-CULTE

 » Regarde jouer Messi ou Iniesta : quand ils vont recevoir la balle, ils sont toujours en train de tourner la tête pour jeter des coups d’oeil par-dessus leurs épaules  » poursuit Martos.  » Ils regardent plus sur les côtés ou derrière eux que devant. Parce qu’ils cherchent seulement où sont les adversaires. La position des équipiers, ils la connaissent déjà.  »

Cet écolage de la possession se travaille avec le fameux toro, l’exercice le plus célèbre du football barcelonais. Des joueurs qui font tourner le ballon, un ou des chasseurs au milieu, et des passes en une touche. Idéal pour travailler le toucher de balle, l’orientation du corps au moment de la réception et la qualité de passe.

En Espagne, on appelle cet exercice el rondo. Xavi l’a fait passer à la postérité en racontant au magazine espagnol Panenka son premier entraînement à la Masia :  » Je me rappelle que ça s’est limité à un rondo et à un match sans buts.  »

Le rondo est l’incarnation de l’exercice barcelonais. On le met à toutes les sauces, se souvient Oriol Domenech :  » Les entraînements du Barça commencent toujours avec un rondo. Mais il y en a des différents : ça peut être à cinq, en quatre contre un, ou bien avec toute l’équipe autour du rond central et quatre joueurs au milieu. Les gardiens y participent aussi, c’est important pour travailler leur jeu au pied.  »

 » C’était la chose la plus marquante aux entraînements, on faisait beaucoup de rondos « , confirme Roberto Trashorras.  » Plus généralement, on travaillait la passe et les déplacements grâce à des jeux de possession très différents.  »

Sur le troisième terrain de la Ciutat Esportiva, les pre-benjamines sont à l’échauffement avant un match Barça A contre Barça B. Ils n’ont que six ou sept ans, mais le jeu de possession qui précède le match est déjà complexe : trois couleurs de chasubles, et une équipe qui chasse pour prendre le ballon aux deux autres. Dès que la balle est récupérée, c’est l’équipe qui l’a perdue qui devient chasseuse. Composer avec trois couleurs à un si jeune âge fait déjà fonctionner les méninges autant que les pieds.

 » Les jeux de possession sont vraiment nombreux. Ce thème se travaille beaucoup plus au Barça qu’ailleurs, parce que l’objectif sur le terrain est toujours d’avoir plus le ballon que l’adversaire « , reprend Domenech.  » L’exercice typique, c’est un cinq contre cinq avec deux joueurs libres, qui jouent uniquement avec l’équipe en possession du ballon. Il faut donc s’arracher dès qu’on perd la balle, pour ne pas courir à cinq derrière sept joueurs. Et profiter du surnombre à partir du moment où on reprend la possession.  »

LE SURNOMBRE, AUTRE CHEVAL DE BATAILLE

Le surnombre par la circulation et le mouvement, c’est l’autre cheval de bataille de la formation barcelonaise.  » Le jeu est entièrement basé sur la création de triangles, parce qu’il faut toujours avoir au moins deux solutions courtes avec un angle de passe facile « , décrit Javier Martos.  » Le surnombre, c’est quelque chose qu’on travaille quotidiennement « , abonde Xavi.  » Dès le plus jeune âge, on m’a montré comment chercher les espaces libres, à détecter quand on peut enclencher des deux contre un ou des trois contre deux.  »

Un avantage numérique dans la sortie du ballon qui commence dès le gardien. En pre-benjamines, déjà, le dernier rempart joue plus avec les pieds qu’avec les mains. Il est un joueur de plus à la construction, dans un club où les risques pris pour gagner la supériorité dès la relance sont énormes. Quand les Infantiles B (12 ans) affrontent La Salle à l’heure du dîner, le gardien catalan ne reçoit aucun ballon pour nourrir ses gants tout au long de la rencontre. Par contre, ses pieds sont voraces.

Entre l’amour du ballon et le culte de la passe, le més que un club est évidemment une terre promise pour les milieux de terrain. Le centrocampista, c’est l’incarnation du football culé.  » C’est un poste auquel on participe énormément au jeu. Celui qui l’occupe doit maîtriser le ballon en plus d’être très fort tactiquement. C’est vraiment l’emblème du Barça « , pour Roberto Trashorras.

Javier Martos confirme que  » c’est le poste le plus difficile, car il nécessite un mélange de talent offensif et de sacrifice défensif. En plus, il faut connaître tous les automatismes, à la fois les défensifs et les offensifs.  »

La plupart des joueurs formés à la Masia font une partie de leur écolage dans le triangle du milieu de terrain.  » Les changements de position pendant la formation sont fréquents, parce qu’ils permettent d’apprendre différentes choses « , reprend Trashorras. Mais cette polyvalence ne dure qu’un temps.

Au bord du terrain de la rencontre d’Infantiles, un père explique que son fils fait figure d’exception en étant encore baladé entre les deux flancs offensifs et la pointe de l’attaque :  » Ils ont déjà trois entraînements par semaine, et on commence à les spécialiser pour qu’ils apprennent les rudiments de leur poste.  »

Car certaines positions du jeu catalan présentent des exigences qui détonnent. Martos le sait mieux que personne :  » S’adapter en défense centrale au Barça, c’est difficile, parce que c’est un style très spécifique. Un central de la taille de Puyol n’aurait sans doute jamais eu la possibilité de jouer dans une autre équipe. Il y a des particularités que tu ne vois nulle part ailleurs.  »

UN STYLE NON NÉGOCIABLE

Oriol Domenech confirme :  » Ce qui différencie surtout le Barça des autres équipes, c’est qu’il défend très haut. Le club a cherché des arrières centraux pendant de nombreuses années, et la volonté principale était qu’ils soient très rapides. Il y a des gars qui sont des références mondiales, mais que le Barça a hésité à signer parce que défendre devant ton rectangle ou au centre du terrain, c’est très différent.  »

De Puyol à Piqué, en ajoutant l’éclosion difficile de MarcBartra, le Barça ne s’inquiète pas trop pour ses centraux, car personne ne les forme mieux que lui dans ce style caractéristique. Et en cas de pépin, l’Ajax sera toujours là pour éduquer un Thomas Vermaelen à défendre loin de son rectangle.

Le véritable souci se situe ailleurs : les années passent, et la Masia s’avère incapable d’emmener durablement en équipe première des joueurs qui font plus d’appels en profondeur que de passes.

C’est un peu comme si l’amour démesuré du ballon excluait systématiquement ceux qui ne veulent pas toujours le recevoir dans les pieds. Les ailiers de la Masia ont un toucher de balle tellement supérieur à la moyenne que depuis son arrivée à Eupen, le percutant Jeffren a été installé au milieu de terrain.

Les joueurs d’action, avec leur vision plus anarchique du jeu, ne percent jamais jusqu’à l’équipe première : Cuenca, Tello, Deulofeu, Adama Traoré ou même Nolito ont dû aller chercher de la verticalité ailleurs, après avoir plus ou moins franchement reçu leur chance au Camp Nou.

Pedro a longtemps fait figure d’exception, mais le Canarien avait un jeu plus  » associatif  » que les autres, qui en faisait un milieu de terrain avec de la profondeur plutôt qu’un ailier déstructuré. Même les latéraux sont contraints à l’exil, pendant que le Barça s’abreuve de verticalité en renflouant les caisses de Séville (Dani Alves, Rakitic et plus récemment Aleix Vidal).

Deux jours entre les pelouses de la Ciutat Esportiva suffisent pour entendre battre le coeur de Barcelone. Des passes, des victoires, de la prise de risques avec une sécurité folle… et des 4-3-3, évidemment.  » Ici, ce système est inscrit dans les gènes « , explique Javier Mascherano.

Et personne n’a vraiment intérêt à manipuler l’ADN du Barça.  » Si un entraîneur tentait d’implanter un autre style de football dans ce club, ce serait contre-productif « , affirme Xavi. Sir Bobby Robson l’a appris à ses dépens en 1996, quand la signature de Ronaldo avait fait passer le talent du prodige brésilien au-dessus du système de jeu du Barça. Malgré un plantureux 6-0 face au Rayo Vallecano avec un triplé du Fenomeno, le Camp Nou avait conclu la rencontre par un concert de sifflets. Le motif ? Le Barça n’avait pas joué en 4-3-3.

Barcelone, ce n’est pas Madrid. Au Santiago Bernabeu, on cultive la victoire quelle que soit la manière. L’ADN du Real s’inscrit au tableau d’affichage, tandis que le chromosome blaugrana est une suite de passes propres et réfléchies. Gagner n’est pas le plus important. Parce que comme l’explique Marc Serra :  » On ne changera pas notre méthodologie de travail pour être leader, ni notre philosophie de jeu. La place au classement doit être la conséquence de notre travail, pas sa cause.  »

PAR GUILLAUME GAUTIER À BARCELONE – PHOTOS BELGAIMAGE

Un bémol : la Masia s’avère incapable d’installer dans la durée, chez les A, des joueurs qui font plus d’appels en profondeur que des passes, comme Pedro, Tello, Deulofeu voire Nolito.

 » La passe, c’est le ciment de notre jeu.  » ANDRES INIESTA

 » Au final, les bons joueurs s’adaptent toujours.  » ORIOL DOMENECH, EX-MASIA, JOURNALISTE AU MUNDO DEPORTIVO

 » La place au classement doit être la conséquence de notre travail et non sa cause.  » MARC SERRA, ENTRAÎNEUR DES ALEVINS A DU BARÇA

 » Si on a le ballon, les autres ne peuvent pas marquer.  » JOHAN CRUYFF, INSTIGATEUR DU JEU BLAUGRANA

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