Tournai REVIT

Malgré une descente en Promotion, les Hennuyers n’ont pas l’intention de freiner leurs ambitions.

A Tournai, la cathédrale menace de s’effondrer sur les riverains. Peu importe car le stade Luc Varenne, joyau architectural footballistique aux portes de Tournai, sur la petite commune de Kain, est prêt à prendre la relève.

 » C’est un outil que bien des clubs nous jalousent « , explique Marc Wuyts, l’entraîneur du RFC Tournai, club né de la fusion en 2002 entre le Racing et l’Union. Mais si le stade offre déjà un cadre de travail efficace, il reste à construire un club auquel la Cité des Cinq Clochers pourrait s’identifier et adopter définitivement.

 » En arrivant ici « , continue Wuyts.  » Je me suis posé la question de savoir combien de clubs il y avait. On parle encore d’une personne en disant qu’il était dirigeant de l’Union et d’un supporter en clamant qu’il allait autrefois soutenir le Racing. Quand tout le monde aura pris conscience qu’il faut ne former qu’un seul club, alors on ira de l’avant. Mais Genk a mis 10 ans pour se remettre de sa fusion « . Et cela passe par de bons résultats…

Car sur le plan sportif, le club tournaisien doit se remettre d’une grosse désillusion intervenue la saison passée. Mal embarqués à la trêve avec une lanterne rouge de la D3B accrochée à ses guêtres, les Sang et Or avaient alors remplacé Claude Verspaille par Marc Wuyts et s’étaient bien repris au point de terminer le championnat par un 21 sur 24. Pourtant, Tournai voyait sa série bloquée suite à une plainte du FC Liège. Joeri Pardo, transféré en cours de saison, avait été aligné alors qu’il était théoriquement suspendu. Tournai perdait ce match sur tapis vert et en s’inclinant lors de la dernière journée contre l’Union St-Gilloise, glissait à une place de reléguable.

 » Sportivement, on pourra toujours dire qu’on s’est sauvé l’année passée « , ajoute Wuyts.  » Le vestiaire n’était pas très sain. On occupait la dernière place. Des joueurs étaient arrivés durant le mercato… Mais cela ne sert à rien de ressasser le passé. Il faut voir la réalité : on est en Promotion et il faut s’adapter. Il n’y a que trois clubs wallons dans notre série. Et on a déjà pu se rendre compte de certaines défaillances arbitrales. C’est comme si on commençait le match avec un but de retard. De plus, on peut également soulever les différences d’infrastructures. En D3, toutes les équipes ont un stade. Ce qui est loin d’être le cas ici. Ainsi, à Lebbeke, on a joué sur un terrain en pente. On devra aussi se battre avec notre statut de favori. En D3, on jouait contre des équipes qui voulaient gagner contre nous. Maintenant, il s’agira d’équipes qui ne voudront pas perdre « .

Vite une nouvelle équipe !

La déception évacuée, il a fallu reconstruire une équipe capable de rebondir :  » On n’a su que le 5 juin si on descendait ou pas. Ce qui ne nous a laissé que trois semaines pour bâtir une véritable équipe. On a d’abord essayé de garder l’ossature de l’équipe de la saison passée. Ensuite, on a bien examiné les postes à pourvoir et on a été chercher des joueurs qui correspondaient à notre philosophie : le mental doit primer sur tout. On offre à ces joueurs un environnement de travail attractif avec salle de musculation, cabinet médical et terrains d’entraînement soignés. A eux maintenant de montrer qu’ils méritent notre confiance « .

Après quatre journées, la sauce a l’air de prendre : 9 points sur 12 et la tête de la Promotion A :  » On a fait une bonne préparation avec la Coupe de Belgique. On a éliminé l’Union avant de tomber contre Sprimont. On a donc montré qu’on pouvait rivaliser avec des équipes de 3e division. On a également fait match nul contre Deinze et Mouscron. Mais de tels résultats peuvent s’avérer délicats. Car, on aurait pu rester dans l’euphorie de la Coupe. De plus, on débutait le championnat avec l’étiquette de favori, ce qui ne nous aidait pas à nous débarrasser de la pression. Mais heureusement, on a bien commencé le championnat avec d’emblée un six sur six « .

Pourtant, Marc Wuyts ne voyait pas son équipe déjà arrivée pour autant :  » Nous n’avons pas été brillants lors des deux premiers matches. Dans cette série où tout le monde peut battre tout le monde, on savait que la sanction allait tomber à un moment ou à un autre. Et on a perdu contre le dernier, Lebbeke Alost. Heureusement, mes joueurs ont montré toutes leurs qualités mentales en remettant les pendules à l’heure la semaine suivante et en battant 3-1 Zottegem qui restait pourtant sur une série de neuf sur neuf « . Les Hennuyers pointent ainsi en haut du classement.

Le rêve de remontée directe se concrétise déjà mais Marc Wuyts refuse de tomber dans l’euphorie :  » On ne gagne pas un championnat sur un simple claquement de doigts. Notre objectif est d’occuper une des quatre premières places à la trêve. On aura alors un aperçu de la série et je suis certain que l’on réalisera alors un très bon 2e tour « .

Les Tournaisiens avancent dans une série inconnue mais peuvent compter sur un staff qui ne laisse rien au hasard. Marc Wuyts a d’ailleurs demandé que Juniors et Scolaires s’entraînent aux mêmes heures que l’équipe A afin de pouvoir tout superviser. L’ancien gardien Eddy Mestdagh a également été engagé pour effectuer des missions de scouting et visionner les prochains adversaires de Tournai.  » Aujourd’hui, je joue d’abord sur les qualités de mes joueurs « , dit Wuyts.  » Mais si les résultats ne suivent pas, alors je m’adapterai au jeu de l’adversaire qui nous sera familier grâce à ces missions de scouting. On sait que l’on devra, à certains moments, jouer contre-nature en fonction de l’étroitesse des terrains ou des circonstances de jeu. Mais, ne pas jouer notre jeu constitue aussi une arme à double tranchant. Il ne faut pas perdre nos qualités et on ne pourra pas toujours relever le combat physique « .

Pour affiner ses ambitions, le RFC Tournai a misé à la fois sur la jeunesse (trois Espoirs ont rejoint le noyau A) et sur le talent avec des joueurs comme Joeri Pardo (ex-Club Bruges) et Lionel Ladon (ex-Mouscron), déjà présents la saison passée.  » Notre gardien, Sven Dobbelaere, accusait un excédent de poids lors de la préparation mais il s’est montré prêt pour le début de championnat. A Wielsbeke, il nous sauve deux points même s’il doit encore gommer certaines imperfections. Notre défense, composée de joueurs de bonne mentalité, a été remaniée. L’année passée, on jouait avec cinq arrières dont un libero mais, cette année, si on veut jouer la tête, il faut assimiler une défense à quatre. Au milieu, on trouve des éléments qui veulent prouver quelque chose comme Maxime Leroy, issu des Espoirs mouscronnois. Enfin, nous possédons des attaquants qui sont extrêmement rapides mais qui pèchent un peu en zone de finition. La force du groupe reste avant tout le collectif et si un jour, l’un ou l’autre déroge à ce système, il se brûlera lui-même les ailes « .

Désormais, les Tournaisiens sont présents et comme le dit le chant de la ville, on peut qu’mincher les Tournaisiens sont là.

Stéphane Vande Velde

 » Quand tout le monde aura pris conscience qu’il faut ne former qu’un seul club, ALORS ON IRA DE L’AVANT  »

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