TOULOUSE-BORDEAUX

Un fleuve suffit parfois à faire naître une concurrence entre deux villes. Toulouse, capitale du Languedoc et Bordeaux, centre de l’Aquitaine. Toutes deux traversées par la Garonne. Deux pôles géographiques qui se disputent depuis des siècles le titre pompeux de capitale du Sud-Ouest de la France. Aujourd’hui, il ne reste qu’un fleuve, tortueux et imprévisible à Toulouse, assagi et large à Bordeaux où il se jette dans la Gironde.

Entre les deux cités : 244 kilomètres. Et beaucoup de différences. La couleur d’abord. Bordeaux-la-blanche, construite en pierre calcaire. Toulouse, la ville rose, couleur de la brique de terre cuite. Le caractère ensuite. Bordeaux, ville bourgeoise, enfermée derrière les grandes demeures des négociants de vin historiques, longtemps surnommée la  » belle endormie « , réveillée par les grands travaux d’embellissement des années 2000 (et notamment l’arrivée du tramway). Toulouse, plus vivante, plus universitaire, plus bruyante, toujours innovante à l’image de sa société-phare, Airbus, qui a fait connaître Toulouse (et son site de Blagnac) à travers le monde.

Dans le monde de la Ligue 1, on a transposé cette rivalité. Du moins, on a tenté. Ici, on surnomme les affrontements entre Girondins et Téfécé derby de la Garonne. Mais, à part le nom et une vague suprématie locale, les choses ont toujours été bien définies. A Toulouse, l’antre du prestigieux Stade Toulousain, le rugby. A Bordeaux, le football. Cela se remarque dans les affluences des deux sports. Mais également dans les titres. En rugby, le Stade Toulousain pèse 19 titres et quatre Coupes d’Europe alors que l’Union Bègles-Bordeaux navigue entre Top-14 (D1) et Pro-2 (D2). En football, Bordeaux représente six championnats de France. Toulouse aucun. L’affrontement entre les deux clubs perd donc en saveur. A tel point que Bordeaux considère encore Marseille comme son ennemi préféré. Réminiscence des années 80 lorsque les présidents Claude Bez (Bordeaux) et Bernard Tapie (OM) se rendaient coup pour coup.

Pourtant, depuis quelques années, les cartes se brouillent. A Bordeaux, les années Laurent Blanc (titre en 2009) semblent bien loin alors que le TFC s’est stabilisé en Ligue 1 depuis 2003 et épouse année après année des ambitions européennes. De quoi donc commencer à stimuler une réelle rivalité entre les deux formations. Et chacune de se remémorer l’année 2007. Cette année-là, lors de la dernière journée de championnat, les deux clubs se disputaient la troisième place, synonyme de tour préliminaire en Ligue des Champions. Au final, Toulouse battait Bordeaux (3-1) dans ce qui demeure le derby de la Garonne le plus chaud des dernières années.

PAR STEPHANE VANDE VELDE

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