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Tottenham souffle le chaud et le froid

Que vont faire les Spurs, libérés de José Mourinho, dimanche contre Manchester City, en finale de la League Cup? Tout dépendra de l’équipe alignée par Pep Guardiola, trois jours avant le match crucial contre le PSG en Ligue des Champions.

Manchester City va-t-il devoir opérer un choix ou est-il suffisamment riche pour lutter sur plusieurs fronts simultanément? Pep Guardiola va devoir trancher dans les jours à venir. Pour le moment, les Coupes sont plus importantes que le championnat. Le week-end dernier, il a disputé la demi-finale de FA Cup contre Chelsea, qui peut théoriquement constituer l’affiche de la finale de Ligue des Champions, et après le match de championnat de ce soir contre Aston Villa, City joue dimanche la finale de la League Cup, puis mercredi prochain, enchaîne avec le match aller des demi-finales de Champions League contre le PSG. Qui va jouer, quand et combien de temps? Le staff médico-sportif en décidera. Qu’est-ce qui compte le plus? Une première CL ou une quatrième League Cup d’affilée, la cinquième en six ans? Les Citizens, qui l’ont déjà remportée en 2014, y sont littéralement abonnés cette décennie.

La pandémie a opéré des ravages sur les finances de Tottenham.

Sachant que l’habitude peut induire une certaine nonchalance, le match peut tourner à l’avantage de Tottenham. Les Spurs n’ont plus gagné cette Coupe depuis 2008. Ils ont perdu la finale 2015 contre Chelsea. L’édition 2008 est d’ailleurs le seul trophée de ce millénaire à figurer dans l’armoire des Londoniens. Le président Levy a donc encore beaucoup de place dans sa vitrine, contrairement à celle de l’Etihad. Un succès pourrait aussi remplir une caisse vidée par la pandémie. Le vainqueur est assuré de participer à une Coupe d’Europe, même si ce ne sera que la Conference League et non l’Europa League comme avant. Ce qui constitue une différence de rentrées. Or, en championnat, Tottenham est loin d’être sûr d’arracher un billet continental.

Tout ça à cause d’une manque total de régularité, malgré un bon départ. Ça n’a pas été la saison de José Mourinho, limogé ce lundi. Harry Kane (touché à la cheville et incertain) a fait de son mieux en pointe, mais il n’a rien pu forcer. Souvent, et le récent match contre Manchester United l’a parfaitement illustré, l’équipe mène au repos – le Coréen Son a ouvert la marque contre United – mais tout aussi souvent, elle perd cet avantage en seconde période. United a inscrit trois buts en deuxième mi-temps. Newcastle, à domicile et en déplacement, West Ham, Crystal Palace, Wolverhampton, Fulham et Arsenal, tous ont fait la différence après le repos. Mourinho est capable de parquer le bus dans son rectangle, mais celui de Tottenham était apparemment difficile à manoeuvrer. Le Portugais n’est jamais parvenu à stabiliser sa défense, malgré toutes ses tentatives. À noter que Toby Alderweireld figure parmi les victimes de ses essais.

Dimanche, le club est donc sous pression. Mourinho a déjà payé les pots cassés de cette saison décevante et Tottenham va peut-être entamer une nouvelle ère. En effet, Harry Kane pense depuis un moment à partir, bien qu’il négocie encore avec le président. Quid de Gareth Bale? De Dele Alli ou même de Harry Winks, deux espoirs anglais amoureux du ballon, qui avaient complètement disparu sous la férule de Mourinho?

Les questions ne manquent pas. Le virus a frappé de plein fouet le budget des Spurs. Le club espérait progresser grâce à son nouveau stade, dont la capacité est passée de 36.000 à 62.000 places. Son gestionnaire s’appuyait surtout sur les revenus issus des matches, estimés à quelque cent millions d’euros. La pandémie a opéré des ravages, au point qu’en automne, Tottenham a dû réaliser un emprunt pour pouvoir payer ses factures.

Tottenham va récupérer cet argent quand les supporters seront autorisés à revenir au stade. L’Angleterre effectue dimanche un pas prudent en ce sens: City et Tottenham peuvent envoyer 2.000 supporters chacun à Wembley. Mais en attendant, le club rame. Au point de devoir peut-être se séparer d’un joueur tel que Kane, pour assurer sa survie. Mais à quel prix sportif?

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