Pierre Bilic

Voici pourquoi – chiffres à l’appui – Dindane est vraiment le meilleur attaquant de D1.

Ils ont ferraillé à la pointe de la division offensive de leur club depuis le début d’un championnat qui a rendu tous ses verdicts. Les uns ont entamé la saison en force, les autres l’ont termine en beauté.

Parmi les attaquants de D1, la plus grosse surprise est venue de Mouscron avec la percée d’un buteur hors pair venu de Liège et de la D2 : Luigi Pieroni. Ce puncheur portera le maillot d’Auxerre la saison prochaine et sera chargé de remplacer le puissant Djibril Cissé. Ses qualités sont différentes de l’Anderlechtois ‘ Aruna Dindane qui s’était brillamment emparé du Soulier d’Or en janvier avant de traverser un creux mais de s’approprier le trophée de Footballeur Pro. Emile Mpenza était en situation de défi et de relance en quittant Schalke 04 pour revenir au Standard. Après s’être un peu cherché, il est totalement redynamisé. Malgré un caractère de cochon, Andres Mendoza est un des artistes de l’élite. Son coach l’aligna moins en fin de compétition, mais le Péruvien est craint par tous les arrières et courtisé sur le marché international.

Avec l’aide d’ Emilio Ferrera et du statisticien Claude Henrot, la rédaction de SportFoot Magazine a coté dix des atouts de ces renards de surfaces pour les classer.

Aruna Dindane Jeu de tête

173 centimètres : Dindane n’est pas un aigle des rectangles et mise sur la vivacité. Sur ses 15 buts en championnat, l’Anderlechtois en a marqué quatre de la têtea.

6/10

Frappe

Solide sur pattes et amateur de finesse, sa frappe est précise et progresse toujours. L’Ivoirien manie plus facilement la poudre du pied droit (9 buts) que du pied gauche (2 buts).

7/10

Vitesse

Balle au pied, Dindane va très vite, ce qui ne l’empêche pas de dribbler et de bien protéger son ballon. Face à Mons, il avait déposé Muhamet Yoldas lors d’un très long raid victorieux. En LC, sa vivacité avait pétrifié le Bayern.

9/10

Technique

L’adversaire ne peut jamais deviner ce qu’il va faire : dribble chaloupé, petit pont ou zidanade. Mais Dindane ne perd pas sa lucidité : il est aussi l’un des meilleurs passeurs de l’élite : 12 assists.

9/10

Efficacité face au but

Avant cette saison, il avait marqué 16 buts en 75 matches de D1 et était imprécis dans le dernier geste par manque de fraîcheur après un raid. Il a progressé sensiblement dans ce domaine.

7/10

Influence sur le jeu

Anderlecht a pu se passer de ses autres marqueurs (Nenad Jestrovic, longtemps blessé, ou Ivica Mornar, brillant avant d’être cédé à Portsmouth) : le seul indispensable c’est Dindane.

9/10

Impact sur l’adversaire

Titulaire à 24 reprises, il peut rendre service dans différents rôles offensifs, forcer la différence seul et est le meilleur passeur de ce Top 4. Un casse-tête !

9/10

Expérience

Vedette en Côte d’Ivoire et de l’ASEC d’Abidjan, cet international a regretté l’absence de son pays à la CAN mais rodé son talent en LC.

7/10

Mental

Avait souvent cédé à la nervosité et à la colère et avait de gros problèmes avec les arbitres. Cette saison, il s’est assagi.

8/10

Endurance

La plus belle saison de sa carrière ! Entamée sur les chapeaux de roues, il a traversé un creux après le Soulier d’Or, tant l’émotion et les obligations étaient pesantes, mais s’est repris.

8/10

TOTAUX

79/100

Emile Mpenza Jèu de tête

Détente verticale impressionnante : il ne l’utilise pas avec précision dans le rectangle adverse mais bien afin de surprendre un arrière et de filer vers le but. N’a marqué que quatre buts de la tête.

7/10

Frappe

Longtemps précipité dans le dernier geste : c’était gênant pour un joueur de rupture et de conclusion. Mais il est plus soigneux, plus réfléchi.

8/10

Vitesse

Sa vivacité et sa vitesse constituent de véritables cauchemars pour tous. Peu sont capables d’aller le rechercher quand il est bien lancé. A aussi l’art de mettre très vite la pression sur le porteur du ballon.

9/10

Technique

Emile ne sera jamais un magicien. La profondeur est son domaine. Il travaille ses enchaînements vitesse/conclusion mais sa technique de base ne lui permet pas encore d’avoir un jeu super élaboré.

6/10

Efficacité face au but

A marqué sept de ses buts à l’extérieur, soit trois de moins que Pieroni en déplacement. A noter, sa facilité des deux pieds : huit buts du droit, sept du gauche, et deux penaltys (sur deux bottés).

8/10

Influence sur le jeu

Emile a joué avec Alexandros Kaklamanos ou Sambegou Bangoura. mais l’attaque des Rouches tourna surtout autour de son potentiel. Ce fut souvent un plus, sauf quand le Standard abusa de jeu long.

9/10

Impact sur l’adversaire

L’arrière qui le marquer doit prendre des précautions, réduire les espaces, l’isoler du deuxième attaquant, couper le ravitaillement venu de la ligne médiane. Il mobilise directement ou indirectement plusieurs arrières.

9/10

Expérience

Son passage à Schalke 04 lui a offert beaucoup de vécu. Entre les doutes et les critiques, il a appris à mieux connaître son corps et à arrêter la mécanique quand les feux étaient à l’orange.

8/10

Mental

Sa réaction à Gand, où le Standard fut victime de la faiblesse de l’arbitre, fut trop dure et irréfléchie pour être celle d’un chef. Puis, peut-être usé par les critiques et le stress, il renonça provisoirement aux Diables. Même si son retour au Standard fut bon, cette force mentale hésitante détonne.

6/10

Endurance

Pas mal de bons moments, surtout à Anderlecht (1-4) et contre Bruges (3-1) mais la reprise après la trêve fut moins brillante. Emile termine cependant sur des notes positives.

8/10

TOTAUX

78/100

Luigi Pieroni Jèu de tête

Véritable pivot qui émerge souvent de la tête dans le grand rectangle adverse, son domaine. Il a marqué huit buts de la sorte : peut frapper fort du front mais faire aussi la différence plus finement.

8/10

Frappe

Race des buteurs qui savent attendre. Il ne se pose pas de questions, dépouille son jeu, tente de cadrer chaque frappe et a réussi dix fois du droit, six fois du gauche. Souvent très puissant.

8/10

Vitesse

Rapide quand il est lancé et résistant aux charges. Un peu enrobé au moment de quitter la D2 et Liège, il a éliminé son excès de poids, cherché ses marques et trouvé son rythme de croisière.

8/10

Technique

N’a qu’une saison en D1 et doit soigner son travail technique ; son transfert à Auxerre ne peut que lui faire du bien car Guy Roux enrichira son arsenal.

8/10

Efficacité face au but

Une des révélations de la saison : il a marqué un but toutes les 81 minutes de son temps de jeu. Des quatre attaquants passés au scanner, Luigi est le spécialiste des penaltys : quatre marqués (sur cinq bottés).

8/10

Influence sur le jeu

Ses 28 buts soulignent son importance mais doit progresser dans l’élaboration du jeu. Il n’a signé qu’une passe décisive et est, dans cet art, le moins rentable du TOP 4.

8/10

Impact sur l’adversaire

Inconnu, en a tiré un profit certain en débarquant en D1. Mais il continua à travailler et à poser de gros problèmes aux défenses adverses. Sa sélection en équipe nationale multiplia son prestige.

8/10

Expérience

Une seule petite saison de présence en D1. Un vieil observateur comme Raymond Goethals souhaitait le voir à Anderlecht. Auxerre n’a pas laissé passer sa chance….

8/10

Mental

Caractère et volonté à revendre. Il s’est imposé d’entrée en D1, en ne perdant pas la tête, en gérant calmement la pression médiatique et débutant en équipe nationale.

Endurance

Il a saisi sa chance en remplaçant Marcin Zewlakow, blessé, à la fin de l’automne. Il fut 23 fois titulaire, joua 17 matches entiers, marqua 18 buts à la maison et 10 à l’extérieur.

7/10

TOTAUX

76/100

Andres Mendoza Jèu de tête

Le Péruvien (1, 84 m, 81,5 kg) a les atouts nécessaires pour se faire respecter dans les duels aériens mais ce n’est pas sa tasse de thé (un but de la tête). Il ne jure que par le foot à vocation ultra technique.

8/10

Frappe

A Milan, Philippe Clement lança un contre, bien prolongé par Ivan Gvozdenovic vers le fantasque gaucher péruvien. Son tir magnifique, puissant, précis, avec un zeste d’effet fut diabolique et victorieux.

8/10

Vitesse

Quand il déboule sur la gauche, Mendoza est évidemment rapide mais, jouette, il peut oublier la finalité de son action. Il gaspille ses chances et, étourdi, mais souriant, le collectif est alors le dernier de ses soucis : trois assists.

8/10

Technique

Un surdoué dans ce registre. Est capable de poser des équations impossibles à résoudre. En Allemagne, plusieurs de ses compatriotes ont digéré les impératifs tactiques, lui moins.

8/10

Efficacité face au but

Un but toutes les 122 minutes de son temps de jeu. S’il avait été retenu plus souvent par un Trond Sollied, lassé, le Péruvien aurait certainement marqué plus de 14 buts car quelle classe naturelle !

7/10

Influence sur le jeu

Soliste, son influence sur le jeu collectif d’une équipe, n’ayant pas la même vision des choses que lui, se limite avant tout à de beaux exploits individuels.

8/10

Impact sur l’adversaire

Il peut ridiculiser son garde du corps et le battre par une feinte jamais vue en D1 belge. Mais s’y frotter physiquement, c’est pas du petit lait : il sait protéger sa balle et rendre coup pour coup.

7/10

Expérience

Avec Bruges, il a déjà pas mal roulé sa bosse en Belgique ou en CE. A 26 ans, il est international péruvien… et semble destiné à l’Espagne.

8/10

Mental

Il est sûr de son talent mais n’est pas à la hauteur de ce potentiel. Pas facile à vivre au quotidien, il s’est enfoncé dans la solitude. Les autres ne le comprennent pas et il n’a rien fait pour les comprendre.

Endurance

Affilié à Bruges en 1999, sous contrat jusqu’en 2005, l’ancien joueur du Sporting Cristal aurait dû valoir cher sur le marché des transferts mais ses lettres de noblesse ne collent pas du tout avec son potentiel.

8/10

TOTAUX

69/100

Pierre Bilic

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