Top 30 européen

C’est l’heure des grands rendez-vous pour les Spirous.

E ricSomme court d’un rendez-vous à l’autre. Mais lorsqu’on lui demande un entretien, il trouve toujours le moyen de vous intercaler dans un agenda très chargé, à condition de se montrer flexible. Le relationnel joue un rôle essentiel dans la carrière du président de Charleroi, il est vrai.

Le championnat de Belgique

Après trois journées à peine, les Spirous s’étaient déjà isolés en tête du classement. Se sentent-ils, de plus en plus, seuls ?

EricSomme :  » Non, je m’attends à un championnat plus disputé que l’an passé. Qui sera notre rival le plus sérieux ? C’est trop tôt pour le dire. Ostende aborde, aux dires mêmes de JohanVandeLanotte, une saison de transition, mais il ne remisera pas ses ambitions pour autant. Liège retrouvera rapidement son niveau : s’il a sombré contre nous, c’est parce qu’il était paralysé par l’importance de l’enjeu. Mons a été battu à Louvain de façon surprenante, mais ses résultats en Coupe d’Europe prouvent qu’il s’agit d’une très bonne équipe. Pepinster, confronté à la saison de la confirmation, me plaît bien. Bree est un peu relégué au rang d’outsider, mais n’en sera que plus dangereux. Charleroi a tout gagné jusqu’ici, mais le championnat est encore long. Et je constate que les matches à domicile contre Anvers et Bree furent très difficiles. La saison dernière, les adversaires étaient impressionnés lorsqu’ils venaient au Spiroudôme. Cette saison, ils sont déjà habitués et se libèrent. La formule actuelle, avec dix équipes qui se rencontrent quatre fois, m’agrée. Etant donné l’exiguïté du pays, il n’y a pas place pour plus de dix équipes de haut niveau et la formule a au moins le mérite de la simplicité « .

La Coupe d’Europe

Eliminés l’an passé par Badalona en huitièmes de finale de la Coupe ULEB, les Spirous ont-ils cette saison les moyens de faire mieux dans cette même compétition ?

EricSomme :  » Si l’on compte les clubs de D1 en Europe, on en dénombre aux environs de 500. Charleroi doit se situer entre la 20e et la 30e place. Ce n’est déjà pas mal. Si l’on peut encore grandir ? Sans doute, oui. Et retrouver une place en Euroligue ? Ce n’est plus une priorité à partir du moment où elle ne redistribue plus l’argent des contrats de sponsoring et de télévision. Si Charleroi n’est plus admis en Euroligue, ce n’est pas en raison de la valeur de l’équipe, mais parce que la compétition est gérée par des Espagnols qui considèrent que le basket belge n’est pas porteur en matière de merchandising et de droits de télévision. Certaines équipes jouent l’Euroligue alors qu’elles ne le méritent pas, alors que d’autres jouent la Coupe ULEB alors qu’elles mériteraient d’être en Euroligue. Ce que nous pouvons espérer, cette saison ? Avec l’Etoile Rouge Belgrade, Alicante, Varèse, Gravelines et Ventspils, nous sommes tombés dans un groupe équilibré. Chacune des six équipes, y compris Charleroi, estime pouvoir terminer à l’une des deux premières places, ou parmi les meilleures troisièmes pour se qualifier. Malheureusement, la blessure de PredragSavovic nous porte un sérieux préjudice. Nous pouvons être éliminés dès la fin des poules, tout comme nous pouvons atteindre les demi-finales ou la finale, si nous nous extrayons de ces poules. A ce moment-là, nous serons libérés… et nous aurons récupéré Predrag Savovic pour les matches à élimination directe. Il représentait un sérieux investissement, mais son prix était finalement très raisonnable pour un joueur de ce calibre : il est largement en dessous des 200.000 dollars de fixe. Ce n’est pas le plus gros salaire de l’équipe « .

Le coach et l’équipe

SavoVucevic a réalisé le doublé coupe-championnat dès sa première tentative. Cette saison, il a lui-même construit son équipe.

EricSomme :  » Il s’est moqué de l’adage neverchange awinningteam et a souhaité se séparer de RogerHuggins et JimPotter alors qu’il venait de réaliser le doublé ! On lui reproche d’avoir engagé des joueurs à lui, et en particulier des ex-Yougoslaves ? Il y a Savovic, dont on a déjà parlé, et DamirKrupalija. Cela ne fait jamais que deux joueurs. Le nouvel assistant, NikolaAntic, est son beau-frère, c’est vrai. ScooterBarry, qu’il a connu à Cholet ? Il n’a pas tellement insisté pour qu’on l’engage. C’est moi qui le voulais. Le fait qu’il ait déjà 36 ans peut paraître une aberration, alors que l’équipe a déjà une moyenne d’âge fort élevée, mais on doit raisonner différemment : il n’a plus besoin, à son âge, de revendiquer un énorme temps de jeu, et grâce à son expérience, il guidera RoelMoors tout en permettant à celui-ci de demeurer le distributeur n°1. Si l’on avait engagé LaurentSciarra, par exemple, Roel Moors serait devenu le distributeur n°2. Scooter Barry jouera auprès de l’Anversois le rôle qu’avait joué autrefois, à Braine, BernardTirtiaux auprès de JacquesStas.

Engager des joueurs belges ? Moi, je veux bien, mais hormis ceux qui sont déjà à Charleroi, je n’en vois que deux évoluant en Belgique qui seraient susceptibles de porter le maillot des Spirous : ChristopheBeghin et AxelHervelle. Il y en a un troisième qui me plaît bien, c’est KrisSergeant. Lorsque je le regarde, je vois Jacques Stas avec dix ans de moins. Avec ceux-là, et abstraction faite de TomasVandenSpiegel qui a déjà pris la direction de l’Italie, on a fait le tour « .

Le Spiroudôme

Construire une salle de 7.000 places pour le basket en Belgique, c’était un pari un peu fou. Pourtant, après une année de fonctionnement, elle a quasiment fait le plein à chaque match. Y compris samedi dernier, pour la visite de la lanterne rouge, Wevelgem.

EricSomme :  » Construire un public, cela prend du temps. Ce qui tue, c’est la gratuité. J’ai commis une erreur, jadis, à Namur : celle d’offrir trop de places gratuites. Le jour où ces gens ont dû payer, ils ne sont plus venus. A Charleroi, on a opté pour une autre politique : les gens payent leur abonnement, mais obtiennent en contrepartie des bons d’échanges de certains de nos partenaires. Cela peut aller des billets de cinéma aux bons d’achat dans une parfumerie. Tout le monde s’y retrouve : les abonnés, qui ne perdent pas au change, et les partenaires, qui découvrent peut-être de nouveaux clients.

Si nous avons pu fidéliser 350 partenaires, c’est aussi grâce au nouvel espace VIP et au restaurant on propose un véritable lieu de rencontre dans un endroit convivial. Et les activités se diversifient : nous avons déjà accueilli des concerts, des matches de tennis, le pré-départ de Paris-Dakar et le 12 décembre, nous organiserons l’élection de Miss Belgique.

S’il y a un domaine dans lequel nous avons visé dans le mille, c’est dans l’utilisation du nom Spirou. L’association avec ce personnage de bande dessinée confère au club un côté sympathique. Il y a un an, nous avons peut-être perdu 500.000 euros en refusant des sponsors sur le devant du maillot pour y floquer le dessin du personnage, mais on s’arrache les produits dérivés depuis ! Je ne suis pas certain que les gosses se jetteraient avec un tel entrain sur un maillot bardé de cinq ou six publicités.  »

 » Scooter Barry, c’est moi qui le voulais « 

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