Tom Boonen et les autres

A l’attaque de Magni.

Durant les classiques flamandes, une question hante le peloton, ces dernières années : comment se jouer de Tom Boonen ? Cette saison également, l’ancien champion du monde semble faire ce qu’il veut dans ses courses. Victoire à Kuurne-Bruxelles-Kuurne, victoire dans A Travers la Flandre, victoire au Prix E3 – sa quatrième de rang dans cette épreuve. Chaque fois, la concurrence a dû s’avouer impuissante. Cela promet pour le Tour des Flandres, où Boonen a l’opportunité de décrocher un autre record : s’il remporte le Ronde pour la troisième fois, il égalera le record détenu, notamment, par Johan Museeuw et Eric Leman. Ce serait son troisième succès de suite, une performance inédite depuis Fiorenzo Magni (1949, 1950, 1951). Des légendes telles que Rik Van Looy et Eddy Merckx n’ont gagné cette course que deux fois.

Peut-on battre Boonen dimanche prochain ? Il peut s’appuyer sur la formation qui est en principe la plus solide dans les classiques sur pavés.  » Evidemment, Boonen est le grandissime favori de l’édition mais le Ronde est une course très pénible, riche en rebondissements, même quand on surclasse la concurrence « , commente Museeuw, tout en avançant des arguments qui risquent de saper le moral de ses rivaux.  » Boonen s’est mieux préparé que les saisons précédentes. A Paris-Nice, il n’a pas gaspillé ses forces. Il s’est moins focalisé sur son sprint. Il devrait donc être plus frais « .

Les principaux concurrents de Boonen seront sans doute Fabian Cancellara, Filippo Pozzato et peut-être aussi Nick Nuyens. Boonen ajoute deux noms à cette liste, ses compagnons d’échappée le week-end dernier : Manuel Quinziato et le jeune mais impressionnant Allemand Marcus Burghardt.

Ses concurrents peuvent s’accrocher à un brin d’espoir : les petits bobos dont se plaint Tornado Tom depuis quelques semaines. Il aurait résolu ses problèmes d’adaptation à son nouveau vélo Specialized, grâce à la confection d’un engin sur mesure, mais on n’efface pas du jour au lendemain les séquelles d’une mauvaise position adoptée depuis des mois. En outre, dans l’urgence, on n’a pu réaliser qu’un vélo en aluminium et non en carbone, le matériau qu’utilise le reste du peloton. Cela fait une différence de 400 grammes. C’est peut-être un détail mais dans une course aussi ardue que le Tour des Flandres – 295 kilomètres, dont 22 sur les pavés et 18 côtes, 400 grammes – peuvent peser lourd en fin de parcours.

Par ailleurs, Predictor-Lotto, l’autre grande formation belge, ne baigne pas dans l’euphorie. Son leader, Leif Hoste, a été décevant au Prix E3. Or, le milieu du cyclisme le sait : on brille rarement au Ronde si on rate l’E3. Le reste de l’équipe est encore très jeune. Rouler la finale relèverait du miracle pour ces jeunots, même si Roy Sentjens, sixième à l’E3, semble en excellente forme.

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