TOLDO CONTESTE

Le gardien s’en prend à Trapattoni. Analyse.

Deux semaines après la fin du Mondial, deux sélectionneurs sur trois ont remis leur tablier, volontairement ou pas. Parmi ceux qui sont restés en place, il y a Giovanni Trapattoni. Pourtant l’homme a été fortement contesté. Ce n’est que vendredi dernier seulement qu’il a été confirmé dans ses fonctions après une réunion extraordinaire. Le Trap n’a pas fait l’unanimité en Asie et il a beau se cacher derrière le paravent du scandale arbitral (cinq goals annulés en quatre matches, c’est quand même beaucoup), force est de constater qu’il n’a pas toujours été à la hauteur de sa réputation. The Times, le journal britannique, l’a désigné comme le plus mauvais coach du Mondial. Des joueurs comme Inzaghi, Montella, Totti et Del Piero ont décidé de ne pas se prononcer sur la question. En revanche, Francesco Toldo a tiré à boulets rouges sur l’entraîneur. Il faut quand même se demander pourquoi un joueur certain de faire partie du noyau se laisse aller à de telles déclarations sachant très bien que ses paroles lui vaudront une cote d’exclusion.

« Nous sommes tombés dans la première trappe mais nous y avons mis du nôtre: disons les choses comme elles sont, nous avons été éliminés du Mondial par une équipe de gnomes. La présence dans le noyau de joueurs presque en vacances a constitué une des limites de notre équipe. Le Trap a formé un groupe de titulaires inamovibles et, dès lors, plusieurs joueurs ont compris qu’ils allaient vivre une période de congé sans espoir de monter au jeu », a déclaré Francesco Toldo.

Ces propos ont évidemment déclenché certaines réactions. Le premier à se prononcer a été Fabio Cannavaro. En tant que nouveau capitaine de l’équipe, le défenseur a évidemment lancé un appel à l’union avant de se mouiller: « Toldo a toujours donné le meilleur de lui-même et je comprends sa déception d’avoir vu Buffon jouer le Mondial. Quant à son histoire de joueurs intouchables, il est normal qu’ils existent. Une équipe a toujours sept joueurs qui forment l’ossature sur laquelle viennent se greffer d’autres éléments. C’est ainsi qu’il faut pratiquer pour avoir une certaine continuité de jeu ».

Vers 12 heures 30, après son entrevue avec le président de la fédération Franco Carraro, Trapattoni se présente à la conférence de presse. A la main, une liste regorgeant de sujets de discussion: « C’est moiqui commence après vous me demanderez tout ce que vous voulez », lance le sélectionneur manifestement bien informé sur tout ce qui a été écrit sur lui. « J’ai commis des erreurs, d’accord mais cela n’explique pas tout », ajoutera-t-il directement après.

Mais Trapattoni est passé maître dans l’art de noyer le poisson. On ne saura donc jamais pourquoi il a amené avec lui tant d’attaquants dont il n’a jamais tenu compte alors qu’il lui manquait des médians ou pourquoi il n’a pas effectué les changements alors qu’ils paraissaient évidents. Bien entendu, ce sont des erreurs que l’on peut reprocher à tous les entraîneurs. Des péchés véniels pardonnables par rapport au fait que le Trap a insufflé à la Squadra un jeu vieux, plat et dépassé. Un jeu toujours excessivement défensif, parfois renonciateur mais jamais courageux. (N. Ribaudo)

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