Thorgan : le nouveau défi de la saga Hazard

Je voudrais revenir sur les déclarations de Sepp Blatter la semaine passée. J’abonde dans son sens. Il estime que la Premier League est beaucoup trop forte. Ça le gêne vraiment que les autres championnats ne parviennent presque pas à concurrencer la D1 anglaise, et notamment en Ligue des Champions. Il ne supporte pas non plus la dénomination Big Four attribuée à Man U, Arsenal, Liverpool et Chelsea. Il considère que les autres équipes anglaises ne jouent que pour ne pas être reléguées. Depuis la création de la Premier League en 1992, tous les championnats ont été remportés par Arsenal, Chelsea et Man U. Sauf en 1995, saison durant laquelle les Blackburn Rovers avaient brillé. Blatter veut établir une charte qui interdirait le financement pas très catholique, dont profitent certains clubs, et qui prônerait un retour aux vraies valeurs.

J’ai souvent critiqué le mercato d’hiver, mais je dois bien avouer que parfois il peut sauver certains clubs. C’est le cas de Valenciennes avec le transfert de Jean-Claude Darcheville. Il a 33 ans et pète encore la forme. Kanak d’origine, Darcheville évoluait aux Glasgow Rangers et a tapé dans l’£il de son entraîneur Antoine Kombouaré, lui aussi kanak. Depuis son arrivée, le VA a pris 13 points. Darch’ est parvenu à motiver le vestiaire et lui a donné un influx. Valenciennes est un chouette club. Il n’a pas beaucoup de moyens financiers mais le président, Francis Decourrière, gère son joyau de main de maître. Cet homme politique était aussi parvenu à hisser au plus haut niveau l’équipe féminine de basket de la ville. C’est notamment lui qui a fait découvrir au monde notre compatriote Ann Wauters. Il a récupéré le club de foot quand il évoluait en National et l’a fait monter en L1 en seulement trois ans. Il a aussi eu le cran de prendre certaines décisions importantes, notamment de virer Daniel Leclercq, alors qu’il venait de faire monter le club en L2. Avant le transfert de Darch’, Decourrière a défendu Kombouaré que la presse voyait déjà dehors. Il a eu raison ! La seule erreur qu’il a reconnue est le transfert de… Luigi Pieroni. Les dirigeants du VA croyaient à fond en lui et pensaient même pouvoir attirer d’autres Belges par la suite. Ça a foiré… Actuellement, un joueur qui crève l’écran depuis deux saisons, c’est l’ancien Anderlechtois, Grégory Pujol !

La semaine passée, j’ai assisté à un tournoi international amical des -16 avec l’Irlande, l’Ukraine et la Slovaquie… à Rumbeke, un patelin proche d’Izegem. (Très facile à trouver… avec un GPS ! Pourquoi essayer de semer les scouts ?). Les Ukrainiens, ça sert vraiment à rien de les regarder : trop chers ! Marc Wilmots était là. On était assez choqué que notre équipe joue avec un latéral gauche droitier. On ne va quand même pas me faire croire qu’il n’y a pas un back gauche gaucher en Belgique. La grande star de cette équipe, c’est Thorgan Hazard. Ce dernier ressemble énormément à son frère Eden, mais un peu plus récupérateur et défensif. L’année passée, j’ai tout fait pour l’attirer à Monaco. Le papa, Thierry, était partant… notamment parce que son frère a été danseur professionnel à Monaco. Sentimentalement, la famille penchait pour le club du Rocher. C’est la maman, au final, qui a décidé que son fils irait à Lens. Elle estimait que Thorgan était encore trop jeune pour tenter l’aventure si loin. C’est vraiment un choix intelligent, même si j’ai eu les boules qu’il ne vienne pas à Monaco. Mais il y a un truc que je ne comprends pas chez les Hazard. Je voudrais poser une question au papa :  » Comment fais-tu pour choisir tes matches, sachant qu’il y a aussi le petit Killian qui arrive ? ». Cruel dilemme… Ce qui est admirable, c’est qu’il n’a jamais assisté aux entraînements de ses enfants. Il ne les a jamais étouffés, les laissant s’exprimer et mûrir seuls.

Il faut aussi que je vous fasse découvrir un futur grand gardien : Salvatore Crimi. C’est un futur Proto. Il a 16 ans et joue pour Lille en CFA ! Là-bas, il déchire tout. En équipe nationale, c’est encore différent. Il ne supporte pas encore la pression internationale. Ses parents en ont d’ailleurs touché un mot à Jacky Munaron, toujours aussi accessible. Jacky a été clair :  » Il ne doit rien se prouver. Je sais qu’il est fort. Il doit surtout arrêter de réfléchir.  » C’est vrai. En CFA, le gamin joue à l’instinct. En équipe nationale, il stresse encore trop et a peur de mal faire. A suivre…

propos recueillis par tim baete – par stéphane pauwels