« Thomas s’est toujours arraché »
Beaudouin du Bois, frère jumeau de Bruno, fait également partie du cercle privé des copains de Thomas Chatelle. Une amitié qui s’est construite dès la troisième rénovée sur les bancs du Collège Saint-Michel. Aujourd’hui et malgré des trains de vie très différents (Beaudouin est réalisateur), ils ne cessent de s’appeler et de se voir le plus régulièrement possible, comme lors du dernier réveillon du nouvel an. » Je suis fier d’avoir un ami comme lui. C’est quelqu’un d’altruiste qui a véritablement le c£ur sur la main. Il est cultivé, brillant et pourtant, il ne s’est jamais mis en avant « .
Bruxellois, issu d’un milieu favorisé, Chatelle dénote sous différents aspects avec l’image qu’une bonne partie du public se fait du footballeur. Sous cette image de gendre idéal, du gars bien né, il a aussi connu sa part de coups durs : » S’il en est là aujourd’hui, et au-delà de son talent naturel, c’est grâce en priorité à sa force de travail. Il a toujours bossé comme un arraché. A l’époque où l’on s’est mis à sortir régulièrement, lui restait de son côté, sagement. Par après, il a connu la poisse, à cause de multiples blessures. La dernière l’a particulièrement marqué. C’était à un moment où Genk jouait les premiers rôles, où il était en plein boom. Avant cette énième blessure, il sentait qu’il pouvait passer une étape dans sa carrière, évoluer à l’étranger où il avait plusieurs touches. Quand je suis allé lui rendre visite à l’hôpital, j’ai vu qu’il souffrait. Il y avait la douleur physique qui était encore bien présente mais aussi la douleur morale ; le sort s’acharnait sur lui. Mais il n’a jamais été au bout du rouleau : sa mère a connu des problèmes de santé bien plus graves et il a toujours su relativiser les siens. Un mois après son opération, il avait déjà retrouvé toute sa gniaque. La naissance de sa fille, Elise, lui a aussi donné une sérénité qui lui a fait énormément de bien. Ce qui me frappe chez lui, que j’admire même, c’est sa capacité à revenir après des mois de galère sportive plus fort qu’avant sa blessure. Pour un sportif de haut niveau, c’est plutôt rare « .
Il ne fait d’ailleurs aucun doute pour son pote d’enfance qu’il n’en sera pas autrement chez les Mauves. » En rentrant de stage, il m’a dit que tout s’était super bien passé. Physiquement, il se sentait au point et son intégration dans le groupe avait été parfaite. De plus, jouer à Anderlecht, c’est un rêve qui se concrétise. Plus jeune, je l’accompagnais déjà au Parc Astrid. J’ai même quelques souvenirs épiques de l’époque où nous allions dans le kop. Un jour, on a failli, par exemple, se faire casser la gueule par les durs du bloc qui nous obligeaient à chanter des chansons que nous ne connaissions pas. On avait encore des carrures de crevette et sur chaque but, on se retrouvait écrasés contre les grillages. Aujourd’hui, je vais retourner voir les Mauves avec plaisir ; peut-être plus au même endroit… «
THOMAS BRICMONT
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