Thierry Luthers (Vivacité)

Commentateur rouche sympathisant de Lucien D’Onofrio.

Quand tu commentes en duo avec Manu Jous, vous fonctionnez par  » signes  » ?

Pas du tout, c’est de l’impro totale ! On ne se touche pas comme le font certains journalistes et consultants. Nous sommes très complices dans la vie quotidienne. Ce qu’on aime, c’est truffer nos commentaires de jeux de mots, de liens avec le cinéma, etc. Mais comme j’ai 15 ans de plus, nos références sont parfois très différentes. On se complète bien. Disons que lui a une sensibilité plus anderlechtoise…

Ton rituel avant un direct ?

Je fume une clope et je bois une bouteille d’eau d’un demi-litre pour éclaircir ma voix. Je note aussi les nationalités à côté des noms des joueurs sur la feuille de match.

Ton interview la plus étrange ?

Il y en a deux et elles concernent Jacky Mathijssen. Après la défaite de Bruges contre le Standard, il avait déclaré qu’il savait maintenant que son équipe serait championne. Quand Charleroi a ramassé un 5-0 à Genk, il s’est mis à répondre  » oui « ,  » non  » à mes questions. Je l’ai laissé en plan en me jurant de ne plus jamais l’interviewer !

La personnalité la plus difficile à interviewer ?

J’ai un jour demandé à Laszlo Bölöni si Sinan Bolat était titulaire parce que la direction l’avait voulu. Il m’a engueulé comme un chien durant trois minutes. Aucun confrère n’a bougé ou dit quelque chose. Vive la solidarité…

L’interview où tu as piégé ton interlocuteur ?

Lors d’un La Louvière-Mouscron qui s’était soldé par un 0-0, j’ai demandé à Alexandre Teklak et à Frédéric Tilmant s’ils ne trouvaient pas que le score inverse aurait été plus logique. Teklak a enchaîné comme si de rien n’était alors que Tilmant a éclaté de rire.

Es-tu un journaliste rouche ?

J’avoue. Pourtant, je me suis déjà fait agresser par des fans me trouvant anti-Standard ! Comme je commente tous les matches du Standard, l’amalgame est naturel. Mais même si j’ai des sympathies, j’essaie de rester objectif. En Italie, les journalistes radio supporters de clubs sont plus courants.

Ce lien te permet d’avoir des infos ?

Je ne suis pas privilégié. Au contraire des collègues de Sud Presse, partenaires du club, dans un passé assez récent. En 13 ans, Pierre François ne m’a pas donné une seule info exclusive. Disons que Liège est un petit village. J’ai tissé un réseau d’informateurs fiables autour du club. De temps en temps, j’ai un scoop. Comme les adieux de Tchité à ses coéquipiers durant le mercato. Une info que je maintiens envers et contre tout !

Vu tes liens avec Luciano D’Onofrio, tu n’a pas de problèmes avec la nouvelle direction ?

Je suis plus étiqueté sympathisant qu’ami de Lucien. Je m’entendais déjà bien avec Pierre François, José Riga et Jean-François de Sart avant. C’est la vie : les choses changent et la direction le sait !

PAR SIMON BARZYCZAK

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