A 18 ans et 7 mois, il est devenu le plus jeune buteur de l’histoire du Championnat d’Europe.

En inscrivant deux buts contre la Suisse, mercredi dernier, WayneRooney (né le 24 octobre 1985 à Liverpool) est devenu le plus jeune buteur de l’histoire du Championnat d’Europe. A 18 ans et 7 mois, il devance le Croate Stojkovic, qui avait 19 ans et 3 mois.

Comme d’habitude, dans ce genre de circonstances, le joueur a tenu à mettre l’accent sur la performance collective, plutôt que sur la sienne.  » Ces deux buts, je les dois d’abord à mes partenaires. L’Angleterre a très bien joué contre la Suisse. Bien sûr, c’est toujours un honneur d’entrer dans l’histoire. Mais ce n’est pas à cela que je pense en particulier. Le but le plus important, d’ailleurs, ce n’était pas mon premier mais plutôt mon second. Il a permis de tuer le match. A partir de là, la messe était dite « .

Le précoce attaquant d’Everton a l’habitude de battre les records. Le 19 octobre 2002, à 16 ans et 360 jours, il avait déjà été le plus jeune buteur de la Premier League (un record désormais battu par JamesMilner, de Leeds). Un peu plus tard, à 17 ans et 111 jours, il était devenu le plus jeune international du football anglais.

 » Wayne Rooney est un très grand talent « , commente SvenGöranEriksson.  » Mais doit-on encore parler d’un talent d’avenir ? Pour moi, c’est déjà une confirmation. Il avait déjà été très bon contre la France, et face à la Suisse, il a explosé en inscrivant deux buts, l’un plus beau que l’autre. J’espère qu’il ne s’arrêtera pas en si bon chemin, même… après l’Euro 2004. StevenGerrard est un autre joueur qui incarne l’avenir du football anglais. Ce n’est pas une découverte. A mes yeux, c’est un milieu de terrain très complet. Il répond à toutes les demandes de son entraîneur. On peut lui demander de récupérer des ballons ou de pousser à l’offensive, il remplira toujours sa mission. Il a toutes les caractéristiques d’un grand joueur. Wayne Rooney est surtout un buteur, mais lui aussi sait faire beaucoup de choses. Le duo qu’il forme avec MichaelOwen en pointe ne répond pas à la combinaison classique d’un grand targetman et d’un petit attaquant rapide, mais j’estime qu’ils se débrouillent fort bien et qu’ils se révèlent complémentaires. Leur entente devrait encore se perfectionner au fil des matches « .

 » Wayne Rooney est un phénomène « , enchaîne le sélectionneur de l’équipe suisse, KobiKühn.  » En Suisse, certains voudraient le comparer à JohannVonlanthen, un autre grand talent. Mais, à la différence de Wayne Rooney, celui-ci n’a pas encore la même maturité, ni la même expérience. Cela saute aux yeux que le jeune joueur d’Everton a la classe internationale. C’est un footballeur fantastique. Lorsqu’on est déjà capable de réaliser des gestes pareils, à 19 ans, cela promet. C’est un régal pour les yeux de le voir en action. Dommage qu’il joue pour l’Angleterre et pas pour la Suisse « .

 » C’est le plus grand talent en devenir du football anglais « , estime le journaliste MarkSegal, qui travaille pour le télétexte britannique.  » Il a tout : technique, physique, puissance. Lorsque je le vois, il me rappelle PaulGascoigne « .

L’Angleterre avait pris la direction du Portugal avec certaines interrogations. La période de préparation n’avait pas été exceptionnelle. L’équipe à la Rose n’avait plus gagné un match depuis le 10 septembre 2003, contre… le Liechtenstein. Un partage 1-1 contre le Japon, en mai, avait semé le doute dans les esprits. Puis, le déclic semblait s’être produit grâce à une victoire 6-1 contre l’Islande. Les bonnes dispositions s’étaient confirmées dans le match inaugural contre la France, mais celui-ci s’était clôturé de façon cruelle.

 » Ce n’était pas évident de remettre le train sur les rails après une défaite dans des conditions pareilles « , commente Sven-Göran Eriksson.  » Mentalement, l’équipe a eu une très bonne réaction contre la Suisse. Mais tout restait encore à faire contre la Croatie. Beaucoup de gens ne croyaient pas en l’Angleterre avant le tournoi ? Ce n’était pas mon cas. Il y a beaucoup de bons joueurs en Angleterre. J’ai toujours pensé que mon équipe était l’une des candidates à la victoire finale dans l’Euro 2004. Mais, forcément, ce n’était pas la seule : cinq ou six équipes pouvaient prétendre au titre suprême. Et heureusement pour l’intérêt du tournoi « .

Daniel Devos, envoyé spécial au Portugal

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