Technologies majeures

Ne jamais se fier aux apparences…

Breguet a plus de 100 inventions brevetées depuis 2000

Il ne faut jamais se fier aux apparences, comme nous le démontre cette année Breguet avec sa Classique Chronométrie. Derrière son aspect traditionnel, cette élégante montre en or rose abrite le condensé d’une décennie d’avancées technologiques majeures. Fleuron horloger du puissant Swatch Group, la manufacture Breguet en est aussi le laboratoire d’idées d’où est sorti depuis le début des années 2000 plus d’une centaine d’inventions brevetées.

L’une des caractéristiques de la Classique Chronométrie est d’abriter un mouvement mécanique de série cadencé à 10Hz, soit 72.000 oscillations par heure. Il s’agit d’une première pour une montre qui ne soit pas chronographe, cette prouesse ayant le but technique majeur d’améliorer la précision et la stabilité de marche de la montre. En effet, l’accroissement de la fréquence et de la puissance mécanique d’oscillation permet d’améliorer les performances chronométriques du balancier-spiral. Le résultat est probant. Cette montre ne varie pas de plus d’une seconde par jour, alors que le Contrôle officiel des chronomètres suisses (COSC), référence en matière de précision, tolère des écarts moyens allant jusqu’à -4/+6 secondes.

Une fréquence de 10 Hz n’aurait jamais pu être atteinte dans un mouvement mécanique produit en série sans l’entrée en service de composants en silicium. A l’initiative de quelques marques, cette matière déjà très utilisée dans l’industrie électronique, fit son apparition dans l’horlogerie vers la fin des années 90. Le silicium a initialement servi dans la fabrication du spiral – un fin ressort d’une forme très étudiée qui assure le rappel du balancier et permet de régler la marche du mouvement. A part d’être léger, il est très résistant aux frictions ce qui l’exonère de toute lubrification ; il permet aussi de réaliser d’une seule pièce des composants présentant une géométrie complexe. La maîtrise de cette technologie, par ailleurs fort coûteuse, a conduit quelques marques haut de gamme à employer également le silicium pour des pièces mobiles, comme la roue d’échappement, le corps du balancier et l’ancre.

L’insensibilité de cette matière aux effets des champs magnétiques a par ailleurs ouvert une nouvelle voie aux ingénieurs de Breguet. Après avoir combattu ce magnétisme qui colle parfois entre elles les fines pièces métalliques d’un mouvement classique, aujourd’hui ils s’en sont fait un allié. Pour améliorer la rotation et la stabilité du balancier, ils dévoilent cette année une solution nouvelle. Celle-ci repose sur l’utilisation de deux contre-pivots intégrant un micro-aimant particulièrement puissant à chaque extrémité de l’axe du balancier. Sous l’effet de l’aimantation, celui-ci est toujours maintenu en place, même en cas de choc violent.

Rolex : un spiral dix fois plus régulier en cas de chocs

Rolex a suivi son propre chemin pour améliorer la précision et la stabilité de ses mouvements. C’est notamment le cas à travers deux innovations exclusives : l’amortisseur de chocs Paraflex (2005) et le spiral en Parachrom, un alliage exclusif composé de niobium, de zirconium et d’oxygène.

Introduit en 2000, ce spiral est parfaitement insensible aux effets magnétiques et reste jusqu’à dix fois plus régulier en cas de chocs.

Les Jaeger-LeCoultre intègrent deux mouvements

Jaeger-LeCoultre est de son côté à l’origine d’un autre concept destiné à améliorer la chronométrie de montres mécaniques pourvues de multiples fonctions accessoires – les horlogers parlent de  » complications « . Grandes dévoreuses d’énergie, leur fonctionnement se fait généralement au détriment de la chronométrie et de l’autonomie du mouvement principal sur lequel elles sont greffées.

La manufacture suisse a trouvé une solution décoiffante : depuis 2007, les montres de sa collection Dual Wing intègrent… deux mouvements !

PAR PATRICK DELAROCHE

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici

Contenu partenaire