TECHNIQUEMENT CORRECTS

Toujours qualifiés en Coupe, les joueurs du Stade Fallon se prennent à rêver de D2 grâce à leur jeu léché.

Le White Star Woluwé fonctionne bien cette saison en D3A, tant en championnat où il occupe une excellente sixième place qu’en Coupe de Belgique. Le club du Stade Fallon a en effet atteint les seizièmes de finale (il rencontrera le Cercle de Bruges le 30 novembre)… mais l’aventure avait failli tourner court pour un simple problème administratif.

Le club avait éliminé Philippeville, l’Antwerp et Overpelt-Lommel, mais face à cette dernière formation, Raphaël Galeri (22 ans, 1m86 pour 76 kilos) écopait d’une carte jaune. Par la suite, l’Union Belge s’est rendu compte que l’attaquant n’était pas qualifié car son transfert n’avait pas été automatiquement renouvelé. Espérant que Galeri soit qualifié rétroactivement, le White Star se voyait finalement infliger un score de forfait (5-0) face à Lommel, sur décision du comité sportif. Mais la commission d’évocation en décidait autrement en avançant le fait que le règlement de la Coupe était différent de celui du championnat. En bref, la plainte, introduite tardivement, ne pouvait plus avoir que des conséquences financières et non sportives. Les résultats de Woluwé ont donc été confirmés.

Raphaël Galeri : Etant donné que je provenais d’Italie, il fallait renouveler mon affiliation. Cela a été réalisé l’an passé mais pas cette saison. Le club ne pouvait pas savoir qu’il fallait y procéder au début de chaque exercice. Mais ce petit problème administratif a failli nous coûter très cher. Personnellement, je n’avais commis aucune faute. Donc, mentalement, je me sentais assez détaché de toute cette polémique. J’étais triste pour le club car notre parcours en Coupe aurait pu finir en eau de boudin, mais à aucun moment, je n’ai culpabilisé. Un autre joueur aurait pu se trouver dans une situation pareille que j’aurais alors éprouvé les mêmes sentiments. La seule conséquence néfaste au niveau sportif tient dans le fait que nous perdons notre premier match de championnat face à Torhout par un score de forfait. Nous n’y avions fait qu’un match nul (1-1). Au final, nous ne perdons donc qu’un point.

Avez-vous dû essuyer certaines critiques ?

Non, pas vraiment. Evidemment, lorsqu’on lit textuellement dans les journaux que c’est de ma faute, ce n’est pas plaisant, même si je ne suis pas visé personnellement. Mais je n’ai vraiment pas été perturbé. Le club ne m’a jamais critiqué non plus. On n’en a même pas parlé spécifiquement. Les supporters de Woluwé – et malgré l’épée de Damoclès qui pendait au dessus du club – n’ont jamais proféré la moindre critique à mon égard. Les seuls qui m’ont critiqué, ce sont mes coéquipiers. Mais seulement pour rigoler ! Maintenant, je suis content : l’injustice a été réparée et tout est rentré dans l’ordre.

Comment expliquer les bonnes performances du club ?

Elles sont dues à notre jeu technique. Grâce à ce jeu, on parvient à contrecarrer le jeu très physique de la plupart des équipes de Division 3A. En général, on établit une meilleure circulation de balle que nos adversaires. Parfois, on souffre un peu. C’est logique car on ne parvient pas toujours à imposer notre jeu léché. On est alors frustrés, surtout dans la défaite. Tous les éléments du groupe possèdent une bonne technique. Au sein du noyau, il n’y a pas de plaque tournante. Dans les lignes offensives, on est presque tous animés d’une mentalité créative. Cette saison, l’objectif annoncé est de tout faire pour monter, que ce soit grâce au tour final ou en finissant champions. On n’a pas à pâlir par rapport au potentiel des autres formations. Si l’on passe à côté de nos espérances, ce ne sera pas la fin du monde. Nos dirigeants sont ambitieux et espèrent rejoindre la D2 à court ou à long terme, mais le plus rapidement possible est le mieux. C’est bien de se fixer de tels objectifs. Ça nous oblige à prendre au sérieux chaque rencontre et à vouloir gagner à chaque fois. Si l’on visait le milieu du classement, je ne pense pas que nos résultats seraient aussi bons. Notre parcours en Coupe est représentatif de nos prestations en championnat. C’est une excellente chose pour le club. Pour les joueurs également ! On peut se mettre en évidence pour un éventuel transfert en fin de saison… mais la Coupe ne constituait en rien un objectif pour Woluwé. C’est un bonus en fait, qu’on ne renie en rien ! Une des conséquences est que l’ambiance est excellente.

Charly Chappelle, metteur en confiance

Comment évoluez-vous tactiquement ?

Nous n’avons aucun système tactique fixe. On essaye tout le temps de jouer offensivement. C’est la mission ! On change de système en fonction de l’opposition. La plupart du temps, on parvient à s’adapter à nos adversaires sans trop de difficultés. Mais on joue au maximum à quatre en ligne défensive. Pas plus ! Dans le système, j’occupe la place d’avant-centre. J’ai inscrit quatre buts en championnat et le même nombre en Coupe. Je suis assez satisfait de mes prestations. Mais je ne me repose pas sur mes lauriers. Je peux encore progresser pour apporter plus à l’équipe. De toute façon, lorsque je marque, je ne suis content que si mon équipe gagne. Je n’ai aucun objectif au niveau du nombre de buts que je dois inscrire. Je n’ai été sur le banc qu’une seule fois.

Mais vous avez écopé d’une suspension de trois matches récemment.

Oui, c’est exact. J’ai été exclu en fin de rencontre à Cappellen (1-1). J’ai été provoqué pendant toute la durée du match par le défenseur qui me tenait. A la fin du match, il m’a craché dessus et j’ai eu une réaction déplacée, ce qui n’a pas échappé à l’arbitre. Mais évidemment, il n’a vu que moi et m’a brandi une carte rouge. Je regrette cette suspension et je suis déçu. C’est une expérience très spéciale. Le club a compris ce qui s’est déroulé réellement et ne m’en veut pas car tout le monde a vu exactement l’action.

Comment vous définiriez-vous en tant que joueur ?

Je possède un jeu qui n’est absolument pas physique. J’ai fait toutes mes classes à Anderlecht. On m’y a appris les combinaisons et imposé la technique. En Italie, j’ai appris ce que c’était de posséder le sens du but. Comme par exemple couper au premier poteau, etc. J’ai un bon jeu de tête mais ce n’est pas ma qualité principale malgré ma taille plus ou moins grande. Je suis gaucher et ma frappe constitue donc mon point fort. Charly Chappelle, notre entraîneur, parvient vraiment à trouver les mots pour me mettre en confiance. Et cela vaut pour chaque joueur. Il parle beaucoup mais parvient à poser des limites. Il se fait respecter. Parfois, on rigole avec lui. Il nous donne aussi des petits trucs pour être efficaces. Mais ce qui est très impressionnant chez lui, c’est la manière dont il nous renseigne sur nos adversaires. Il n’oublie aucun paramètre. Le week-end, on sait donc à quoi s’en tenir.

Le neveu des Ferrera

Vous êtes le neveu des frères Ferrera. Eprouvez-vous une pression supplémentaire de ce fait ?

Non, absolument pas ! Ce n’est en aucun cas une gêne. Ce n’est pas non plus un immense avantage. Je n’ai jamais été privilégié pour la seule raison que je faisais partie de leur famille. J’ai juste deux entraîneurs dans ma famille… Tout le monde n’est pas non plus au courant. Je ne les appelle pas pour avoir des conseils. Mais lors des réunions de famille, à Noël ou aux anniversaires, ça parle énormément de foot. Et cela depuis que je suis tout petit ! Je suis désolé pour ce qui est arrivé à Emilio à La Louvière. Je considère que trop de clubs n’ont pas les infrastructures adaptées à son travail. Ce n’est pas facile non plus. Il est peut-être trop bon pour les petits clubs. Le jour où un grand club lui fera confiance, ça changera du tout au tout. Il a besoin de professionnalisme, tant de la part des joueurs que des dirigeants. Il n’est pas fait pour les clubs familiaux. Pour le moment, il a des activités très intéressantes. La semaine passée, il est allé à Liverpool car il connaît Rafael Benitez. Pour Manu, tout fonctionne toujours bien à Courtrai.

Que peut-on vous souhaiter pour l’avenir ?

Pour le moment, je combine foot et études. Je suis en deuxième année à l’ICHEC de Bruxelles, en gestion d’entreprise. Depuis le Traité de Bologne, ces études sont passées de quatre à cinq ans. J’ai réussi la première année en seconde session mais avec seulement trois examens. J’ai commencé tard car auparavant, j’étais en Italie. J’espère pouvoir terminer. Car de nos jours, l’avenir d’un footballeur n’est pas assuré après sa carrière. Mon meilleur ami, Xavier Chen, que j’ai connu chez les jeunes à Anderlecht et qui évolue à Courtrai en D2, est du même avis et suit des études de droit à l’ULB. Je souhaite m’assurer une sécurité financière pour la suite. Et qui dit sécurité, dit bonnes études. Un transfert en Angleterre, en Italie ou en Espagne changerait évidemment la donne. Mais je ne veux pas baser tout sur le foot…

TIM BAETE

 » ON ESSAYE TOUT LE TEMPS DE JOUER OFFENSIVEMENT. C’EST LA MISSION ! « 

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