TCHÉQUIE

PAYS

SUPERFICIE

78.866 km2

HABITANTS

10.644.842

CAPITALE

Prague

SITE

www.nv.fotbal.cz

SÉLECTIONNEUR: PAVEL VRBA

PAVEL VRBA – 52 ans – Présente un joli palmarès. Il a entraîné les jeunes de Tchéquie et a été un temps sélectionneur-adjoint de la… Slovaquie. En 2007, il a conduit Zilina au titre slovaque. Il a gagné deux autres titres – tchèques – avec Viktoria Pilsen et a joué les poules de Ligue des Champions. Il est sélectionneur depuis fin 2013.

Vous avez perdu vos quatre premiers matches de qualification puis vous en avez gagné quatre. Qu’avez-vous changé ?

PAVEL VRBA : Nous devions faire connaissance. J’ai essayé de faire comprendre aux joueurs comment je voulais procéder mais j’ai aussi dû découvrir leurs possibilités et leurs souhaits. Pour un sélectionneur, il n’est pas évident d’imposer aussi vite des changements puisque nous nous voyons peu. Quelques jours, pas plus, parfois suivis par quatre mois de séparation.

Comment décririez-vous la philosophie de Pavel Vrba ?

VRBA :Je veux que le football soit intéressant : offensif, avec beaucoup de mouvements. L’objectif est de marquer un but de plus que l’adversaire mais il faut toujours tenir compte de la force de l’autre équipe et parfois, s’incliner : on ne peut pas dominer tous les matches.

Quel est le secret du succès ?

VRBA : Savoir comment on veut jouer et le faire comprendre aux joueurs. Il faut évidemment du talent et du bon sens en match. A part Petr Cech, nous n’avons pas de vedette. C’est pour ça que ces dernières années, nous avons mis l’accent sur le travail en équipe, la tactique et les phases arrêtées.

Quelle est l’importance de Petr Cech et de Tomás Rosicky, les deux joueurs d’Arsenal, pour la Tchéquie ?

VRBA : Petr est avant tout un battant. De tels joueurs sont toujours importants pour une équipe. C’est un professionnel accompli, en mesure d’aider les plus jeunes dans le vestiaire et en match. Tomás a 35 ans, il a été longtemps blessé mais il reste un footballeur d’exception, qui n’a heureusement pas besoin de beaucoup de matches pour atteindre son niveau.

Selon les analystes, le groupe D est un des plus difficiles. Partagez-vous leur avis ?

VRBA : Absolument. Les quatre équipes peuvent prétendre à la qualification, l’Espagne étant favorite à la première place. La championne d’Europe en titre a loupé son Mondial et aura certainement à coeur de prouver qu’elle reste une des meilleures nations footballistiques. Nous avons battu la Turquie en octobre 2014 mais elle s’est beaucoup disciplinée depuis. La Croatie aligne des joueurs qui font partie des meilleurs clubs du monde : Modric, Rakitic… Elle joue comme ces clubs. Chaque point pris sera du bonus mais nous voulons à tout prix passer au tour suivant.

Par rapport à vos prédecesseurs, vous avez repris plus de joueurs de votre championnat. Pourquoi ?

VRBA : C’est une évolution positive car ils peuvent relever leur niveau. Le championnat tchèque est de plus en plus fort car nos clubs, le Viktoria Pilsen et le Sparta Prague, ont été bons en Europe ces dernières saisons. Il ne serait pas mauvais pour nos jeunes talents de rester quelques années de plus en Tchéquie. Il vaut mieux jouer un match par semaine que faire banquette dans un grand championnat.

ANALYSE ÉQUIPE TYPE 4-2-3-1

Depuis la scission de la Tchécoslovaquie, la Tchéquie est toujours de la partie. Elle a joué la finale 1996 et la demi-finale en 2004. Le sélectionneur d’alors, Karel Brückner, est maintenant le conseilleur du sélectionneur Pavel Vrba.

Les Tchèques ont un problème : comment remplacer Tomás Rosicky, blessé au genou contre l’Islande, il y a un an ? Vrba a repris l’international, qui compte cent sélections, mais on peut douter qu’il joue. Arsenal a d’ailleurs libéré le joueur.

A part le gardien Petr Cech, l’équipe ne compte pas de joueurs évoluant parmi l’élite européenne absolue. Quelques-uns jouent en Allemagne, d’autres en Turquie. La force de l’équipe réside dans son collectif, contrairement à la Croatie ou à l’Espagne.

Et dans son compartiment offensif car les Tchèques n’ont pas été fiables en défense. Ils n’ont préservé leurs filets dans aucune partie du tour préliminaire. C’est partiellement dû au bagage offensif des deux arrières latéraux, Kaderábek et Limbersky.

La Tchéquie évolue en 4-2-3-1 avec Tomás Necid en pointe. Necid joue à Bursaspor, où il a barré Tom De Sutter. On est impatient de voir à l’oeuvre l’ailier gauche Ladislav Krejci, qui a fait impression au Sparta Prague il y a quelques années, en faisant passer une très mauvaise soirée à César Azpilicueta (Chelsea). Des clubs anglais l’ont suivi mais il est toujours à Prague.

Les médians se battent pour une place. Parmi eux, Lukás Marecek, une alternative au milieu défensif. Marecek, qui joue au Sparta Prague, a transité par Anderlecht.

THE VOICE

JAROMIR BOSAK CESKA TELEVIZE

 » Le principal problème de cette formation est son manque de joueurs issus de grandes équipes européennes. Le sélectionneur, Pavel Vrba, est vanté, à juste titre, pour son style de jeu offensif, mais osera-t-il contre l’Espagne et la Croatie ? S’appuiera-t-il aussi sur ses atouts dans ces matches ? Plus important encore : a-t-il repris suffisamment de joueurs capables de développer un football offensif ? Pour le moment, la République tchèque n’a pas d’avant capable de marquer au moins 18 buts dans un grand championnat. « 

À SAVOIR

– La République tchèque a affronté deux fois l’Allemagne à l’EURO 1996 : en poules et en finale, que l’Allemagne a gagnée grâce au but en or. Cette année-là, elle n’a gagné que deux matches en 90 minutes, elle a réalisé deux nuls et a gagné en demi-finales, aux tirs au but. Elle a perdu ses deux rencontres contre l’Allemagne.

– L’arrière Michal Kadlec est le fils de Miroslav Kadlec, capitaine en 1996.

– Theodor Gebre Selassie, arrière droit, est le premier international tchèque d’origine africaine. Son père vient d’Éthiopie et sa soeur joue en équipe nationale de handball.

JOUEUR: JIRI SKALAK

La République tchèque a gagné sa poule devant l’Islande, la Turquie et les Pays-Bas. Ça doit vous donner confiance ?

JIRI SKALAK : Nous sommes dans une bonne période. Le tirage était difficile et nous savions que ce ne serait pas une mince affaire mais notre première place en dit long sur nos qualités et notre détermination. Notre victoire contre les Pays-Bas, lors du premier match, à Prague, nous a lancés sur les bons rails et nous nous sommes imposés en Turquie. C’est fantastique d’être premier de son groupe. L’ambiance à Amsterdam était étrange, lors de notre victoire 2-3. Les Pays-Bas étaient éliminés. Qui l’eût cru ? Mais nous, l’Islande et la Turquie avons mérité notre qualification.

La poule du tournoi est encore pire : l’Espagne, la Croatie, la Turquie…

SKALAK : C’est la plus difficile, non ? Nous n’aurons pas droit à l’erreur. Nous commençons contre l’Espagne, qui est à mes yeux la meilleure équipe d’Europe. Un rien meilleure que l’Angleterre et la France. Nous sommes des outsiders mais ce n’est pas un handicap et en cas de défaite, nous devrons simplement gagner les deux matches suivants.

Le duel contre l’Espagne est-il la confrontation de deux styles ?

SKALAK : Le football espagnol s’appuie sur la technique alors que nous mettons d’abord en place une solide organisation. Nous aimons être sous pression et laisser le jeu aux autres pour jaillir très vite. Une transition rapide et le sens du but sont nos atouts de base.

Vous visez la deuxième place ?

SKALAK : L’Espagne est favorite pour le titre mais ça ne veut rien dire. Ce n’est pas un championnat qui se joue sur 40 journées. Il faut être au top dans les trois matches et la forme du jour est souvent décisive. Nous connaissons la Turquie. Elle s’est imposée à Prague dans l’avant-dernier match mais ça ne veut rien dire car nous étions déjà qualifiés. La Croatie n’est jamais mauvaise en tournoi. Elle a aussi une belle brochette de footballeurs.

Vous avez joué une bonne saison en D2 anglaise avec Brighton & Hove Albion. Vous comptez sur une place de titulaire en France ?

SKALAK : Un joueur n’a rien à exiger. J’ai joué contre le Kazakhstan, la Turquie et les Pays-Bas ainsi que dans les matches amicaux contre la Serbie, la Pologne, l’Ecosse et la Suède. La saison à Brighton a été belle. Nous avons toujours été deuxièmes ou troisièmes. Dommage que nous n’ayons pu nous emparer du troisième billet pour la Premier League dans les play-offs. En un an, je me suis bien intégré en Angleterre. Nous développons un football soigné et offensif mais le jeu du sélectionneur me convient aussi. J’attends avec impatience le premier match.

La République tchèque présente un beau palmarès à l’EURO : la finale 1996, les demi-finales en 2004. Cela vous place-t-il sous pression ?

SKALAK : Nous sommes conscients des succès du passé, même si je n’avais que quatre ans en 1996. Nous devons nous mettre nous-mêmes sous pression. Nous avons déjà disputé les demi-finales et la finale. Nous pouvons peut-être gagner cette fois ? (Rires)

 » Nos jeunes talents auraient intérêt à rester quelques années de plus en Tchéquie.  » PAVEL VRBA

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