Survivre jusqu’en mai !

Public La qualité y est… mais ça ne suffit pas

Les cinq premiers matches à domicile ont attiré 3.500 personnes en moyenne -Tubize compte 1.100 abonnés. Même en tenant compte du fait que la venue du Standard aurait déplacé entre 1.000 et 2.000 supporters en plus s’il y avait eu la place disponible, c’est très peu. Mais quand même plus que les prévisions faites par la direction avant le début de saison.  » Si le nombre n’y est pas, la qualité de l’accueil est vantée par tous les gens qui viennent chez nous « , dit Louis Derwa.  » C’est convivial, tout le monde peut croiser tout le monde. Il y avait huit ministres contre le Standard, nous faisons aussi venir d’anciens sportifs et d’importants chefs d’entreprises.  »

Le point positif est l’ explosion de la moyenne de spectateurs par rapport à la saison dernière : en jouant la tête en D2, Tubize ne déplaçait que 700 personnes. Depuis la montée, sept clubs de supporters ont été créés, dont un en région flamande (Hal). Le manager reconnaît toutefois que le club n’est pas viable à long terme avec une moyenne de 3.500 personnes. Ce n’est pas une question de prix : on peut voir Tubize pour 5 euros et les places les plus chères (hors matches au sommet) sont vendues 20 euros. Un des objectifs prioritaires est de sensibiliser une région qui fait la découverte de la D1. Tubize est seul sur son île dans le Brabant wallon, il n’y a pas vraiment de concurrence d’autres sports d’élite dans ce coin de Belgique, mais cela ne suffit pas à faire converger les gens vers le stade de foot.

La direction a des idées pour sensibiliser les Brabançons. Comme le développement d’un projet social : des matches de stars sont organisés et les bénéfices vont aux plus démunis. Olivier Rochus, Xavier Malisse, des Diables de 1986 et d’anciens internationaux italiens se sont déjà produits sur le terrain de Tubize. Il y a aussi les réunions du club d’affaires où Jean-Luc Dehaene et le directeur général de Lens ont déjà pris la parole.

Finances 4 millions : un budget de crise

Tubize a un budget de 4 millions et Derwa sait déjà qu’il sera difficile de le boucler. L’aménagement des infrastructures depuis la montée a coûté de l’argent, des sommes reprises dans cette dépense totale. Mais, ces 4 millions ne devraient pas être dépassés car ils constituent une projection  » pessimiste « . Dans leur calcul, les dirigeants ont tablé sur 45 points en fin de saison – soit beaucoup plus que la moyenne actuelle.

La masse salariale représente environ 60 % du budget. Les joueurs de Tubize ne font évidemment pas partie des mieux payés de D1 mais ils ne sont pas pour autant au minimum légal. Le plus gros poste de recettes est constitué des droits TV : entre 30 et 40 % des rentrées. Le ticketing représente environ 20 % des rentrées. Le merchandising n’en est qu’à ses prémices, il ne fait pas partie des priorités immédiates et ne rapporte encore rien ou presque. L’apport du sponsoring est de l’ordre de 40 %. Le club n’a aucune crainte à ce niveau. Derwa :  » Nous avons beaucoup de sponsors fidèles depuis plusieurs années et certains contrats sont signés pour trois ans. Nous avons des sponsors locaux, régionaux, nationaux (Mestdagh) et internationaux (Duferco). Après toutes les catastrophes sociales que la région a connues, la montée en D1 était la plus belle chose qui pouvait arriver à Tubize. Il y a une grande sensibilité des entreprises par rapport à ce que nous réalisons. « 

En cas de maintien au bout de cette saison, Tubize vise une augmentation de son budget.  » Nous aimerions arriver à 6 ou 7 millions dans un délai de trois ans « , dit le manager.  » Pour cela, il faudra augmenter les recettes et faire une plus-value sur des joueurs. « 

Gestion Bientôt les noces de 20 ans

L’AFC Tubize est un club jeune, il a été créé en 1990 – par fusion. Son premier président, Raymond Langendries, est toujours en place. Des administrateurs des deux clubs fusionnés sont toujours là aussi. Le conseil d’administration compte 11 personnes (essentiellement des entrepreneurs locaux) et le comité de direction est restreint à huit membres.  » Aucun bouleversement n’est prévu dans les prochaines années « , signale le manager. Mais toute personnalité possédant un bon carnet d’adresses est la bienvenue !

Politique Aux premières loges

Le fait que Raymond Langendries soit en même temps président du club et bourgmestre de Tubize a été décisif dans le dossier de la mise en conformité du stade à une vitesse record. La politique locale a des priorités sportives. Le complexe (communal) dont le stade fait partie accueille 18 clubs sportifs et des écoles -et un total d’un millier de pratiquants chaque semaine. Il comprend notamment deux grandes salles où l’on pratique les disciplines les plus diverses. Construit il y a quatre ans, il a été financé par la Ville et la Région. Mais on se doute que les entrées de Langendries ne sont pas uniquement locales ou régionales. Il est l’un des politiciens les plus respectés du pays et cela ne peut être que bénéfique pour un club en quête de reconnaissance.

Infrastructures D’abord, il a fallu battre la fédération

 » C’était mission impossible mais nous avons gagné  » : Louis Derwa, le manager, vise directement la Fédération qui, en juin, a imposé à Tubize d’avoir un stade de 8.000 places minimum pour le 15 octobre. Dessiner les plans, contacter des entreprises, comparer les offres, lancer les travaux… en tenant compte des délais administratifs et des congés du bâtiment. Mais la nouvelle tribune, d’un coût de 2 millions, était en ordre dans les temps. S’il y avait eu du retard, Tubize aurait pu écoper d’une amende équivalente à ses droits TV. Le stade Leburton, qui appartient à la commune et pour lequel le club paye une location, peut maintenant accueillir 8.100 personnes (5.100 assises) et ne compte toujours que deux tribunes, mais il n’y a pas d’autres travaux prévus dans l’immédiat. Ces deux tribunes ont de l’allure, elles sont là pour un bon moment puisque la principale est aussi très récente (quatre ans).

La priorité à court terme consiste à améliorer l’outil d’entraînement. Il n’y a actuellement qu’une seule pelouse plus ou moins valable dans l’enceinte du stade. Les deux autres ne sont pas de qualité suffisante pour un noyau de D1. Tout cela devrait être rénové prochainement et un quatrième terrain pourrait être aménagé. L’espace ne manque pas (plus de 7 hectares). L’équipe pro et des jeunes doivent partir s’entraîner régulièrement au Centre National, ce qui représentera une location d’environ 20.000 pour cette saison. D’ici trois ans, il faudra que toutes les équipes (Seniors et les 27 formations de jeunes) puissent s’entraîner full-time dans les installations de l’AFC.

Sous la grande tribune, les joueurs bénéficient d’installations correctes. Les vestiaires figurent parmi les plus spacieux de D1, il y a notamment une salle de fitness et bientôt une salle de soins avec baignoire spéciale.

par pierre danvoye

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