Sur trois fronts

La médaille de la Ligue des Champions a son revers. Si elle a rapporté pas mal d’argent à Anderlecht et lui a permis de retrouver un prestige européen écorné ces dernières années, elle a aussi exposé ses joueurs dans la vitrine la plus attrayante. Les plus beaux fleurons ont donc été fort sollicités et quelques-uns sont partis chercher fortune ailleurs, obligeant Aimé Anthuenis à reconstruire des secteurs importants de l’équipe.

DÉFENSE

C’est le compartiment qui est resté le plus stable. Au but, De Wilde reste le n°1 incontesté lorsqu’il est en état de jouer. Milojevic continue à manquer d’autorité dans son rectangle, Pavlovic n’a pas encore eu l’occasion de démontrer son talent et Peersman est toujours blessé. Dans les ultimes matches-tests qui ont précédé le championnat, le quatre arrière fut composé de CrassonDollDe BoeckIlic. Lorsque Hendrikx sera mieux intégré, il peut éventuellement postuler à une place sur le flanc gauche. Ilic peut glisser dans l’axe en cas de défection et Pirard se tient prêt à toute éventualité sur le flanc droit.

ENTREJEU

En attendant de disposer d’une attaque performante, Anthuenis souhaite jouer la sécurité en s’appuyant sur une base défensive solide. On peut en déduire qu’il alignera, au départ, trois demis récupérateurs: Vanderhaeghe, Hasi et Baseggio, comme il l’avait fait l’an passé à Porto et comme il l’a encore fait contre Tiraspol. L’inconvénient de cette formule est qu’Anderlecht manque de force de pénétration sur les flancs. Tôt ou tard, Anthuenis aura besoin de lancer El Said ou Hendrikx à gauche.

On se réjouira que Stoica soit resté au bercail afin d’apporter une touche créative à l’entrejeu. Van Hout, qu’Anthuenis voit davantage comme un médian que comme un attaquant, est une autre possibilité, mais sans doute pas dans l’immédiat.

ATTAQUE

C’est le secteur qui cause le plus de soucis. Il a fallu tout reconstruire, et à l’heure d’aborder le championnat, le ciment n’est pas encore sec. Certains sont blessés, d’autres à cours de condition, d’autres encore un peu tendres. On peut supposer que, dans la tête d’Anthuenis, De Bilde et Mornar seront les titulaires présumés. Un gaucher et un droitier devraient être complémentaires, sur papier du moins. De là à retrouver une complicité comme celle qui unissait Koller et Radzinski, il est encore trop tôt pour se prononcer. Anthuenis compte en tout cas utiliser Mornar comme attaquant de pointe et pas sur le flanc droit. Si l’équipe trouve ses marques, cela risque d’être difficile pour Jestrovic, qui a loupé le départ du train en raison d’une blessure mal guérie. Le Yougoslave, pourtant, est un vrai… canonnier, au contraire de Mornar.

La concurrence est rude en attaque. Iachtchouk, pour qui l’on avait craint une fin de carrière prématurée, a retrouvé ses moyens et repose sa candidature. Aruna a une année d’expérience en plus et pourrait prétendre étaler sa virtuosité plus fréquemment que la saison dernière. Seol a déjà impressionné par son abattage, avant de se blesser au dos à Glasgow. Thompson, en revanche, est moins avancé. Au cas où Anthuenis ne trouvait pas son bonheur dans ce lot, il lui resterait encore une dernière alternative: aligner Stoica comme deuxième attaquant. D’aucuns considèrent que c’est la meilleure place du Roumain. Pourquoi pas?

CONCLUSION

Anderlecht luttera, comme d’habitude, sur trois fronts. Son noyau est, comme chaque année, pléthorique, mais la bonne combinaison n’a pas encore été trouvée. Et, surtout, trop de joueurs sont encore à court de condition. Mais, pour retrouver un duo d’attaque aussi performant que l’an passé, il faudrait presqu’un miracle. Pour continuer à briller sur la scène européenne, le danger devra donc également venir des autres compartiments.

Daniel Devos

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