Borlée :  » Le monde de l’athlétisme a peur « 

Jacques Borlée n’est pas content. Et il tient à le faire savoir. Le 22 juillet, un livre qui lui est consacré ( Jacques Borlée, sa passion, son cri, sa colère, Editions Magnad) sortira en librairie et décryptera les dysfonctionnements du sport belge.

Quel est le but de cet ouvrage ?

C’est un message destiné aux politiques et au public. Je voulais exprimer la joie que j’ai vécue à Pékin mais aussi la colère que je ressens depuis plus d’un an. La manière dont on traite le sport en Belgique est déplorable. L’obésité fait des ravages chez nos jeunes. Les heures de sport à l’école sont trop faibles. Le fléau du dopage gagne aussi du terrain. J’ai trois enfants athlètes et je ne voudrais pas qu’ils soient mêlés à ce système.

Vos pistes de sortie ?

Le COIB et l’ADEPS doivent prendre leurs responsabilités. Ils ont peur du politique et n’osent pas dire ce qu’ils pensent. Moi, pas. Il faut absolument encourager et mettre en évidence les athlètes de haut niveau. Car, c’est eux le sommet de la pyramide. C’est eux qui vont encourager les jeunes à se lancer dans un sport. Sans cela, on court à la catastrophe. Dans le futur, moins il y aura de gens qui font du sport, plus les frais médicaux destinés à soigner les ravages d’une vie trop sédentaire seront importants.

Avant les élections régionales, vous aviez déclaré que le MR avait le meilleur programme en matière de politique sportive. Or, le parti va se retrouver dans l’opposition. L’avenir est sombre ?

D’autres partis ont très bien cerné les problèmes. Le CDH veut créer un grand stade à Bruxelles et réfléchit à la politique sportive de nos écoles. Ecolo est favorable à la création d’un grand centre d’entraînement national sportif. Les Flamands doivent comprendre que c’est la meilleure solution pour notre pays. Le sport de haut niveau coûte trop cher. A quoi bon disperser les moyens ?

Michel Daerden à nouveau ministre des Sports, cela vous inspirerait quoi ?

Je ne veux pas faire son procès. Je n’ai rien contre lui personnellement mais il n’est pas à sa place. Sa politique est catastrophique. Il n’y connaît rien.

En remettant les institutions à leur place, vous prenez le risque de vous mettre des gens à dos.

Mes attaques ne sont pas personnelles. Actuellement, le monde de l’athlétisme vit dans la peur. Personne n’ose élever la voix. Pourtant, je reçois des emails d’athlètes qui m’expliquent leurs déboires. C’est à en pleurer. Si cela déplaît à certains, tant pis pour eux. Nous, on avance. Avec un objectif : qu’on utilise correctement le peu d’argent consacré au sport en Belgique.

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