Superteam bat Superman

Il y a quelques semaines, Dario Gjergja, l’entraîneur d’Ostende, nous confiait ne pas être fan de la NBA. Seuls les Atlanta Hawks, les San Antonio Spurs et les Golden State Warriors lui plaisaient. Des équipes qui développent le jeu auquel il aspire, grâce à une circulation fluide du ballon, sans situation en un contre un comme pour les vedettes de NBA.

Cette différence de style est nettement apparue durant la finale de NBA. Les Golden State Warriors ont pris la mesure des Cleveland Cavaliers 4-2. Ou plutôt de LeBron James. Jamais encore une formation ne s’était ainsi appuyée sur un seul joueur. Cleveland y était contraint, ses lieutenants Kevin Love et Kyrie Irving s’étant blessés respectivement au premier tour des play-offs puis dans le premier match de la finale. Si l’exit de Love n’était pas une catastrophe (il a même été positif pour la défense), la blessure à la rotule d’Irving a été fatale.

Pas immédiatement, puisque contre toute attente, un James extraterrestre a offert un avantage de 2-1 aux siens. Un double miracle à faire pâlir Lourdes de jalousie : avec ces forfaits, The King était entouré de la troisième plus mauvaise équipe des 31 finales précédentes, face à une équipe qui avait gagné 67 de ses 82 matches de championnat régulier avec un avantage moyen de dix points.

Les Warriors ont été à la peine face au jeu physique de James et Cie. Au quatrième match, Steve Kerr a accéléré le rythme tout en s’appuyant sur un noyau plus restreint. Après une saison sur le banc, le défenseur André Iguodala a été titularisé et il a collé aux basques de LeBron James, dont le taux de réussite a chuté (38 %), même s’il a encore atteint des moyennes exceptionnelles : 35,8 points, 13 rebonds et 8,8 assists. Il est le premier joueur de l’histoire à avoir mené dans les trois catégories. Il a une part dans 62 % des attaques des Cavaliers, un record également. Pourtant, il a perdu sa quatrième finale sur six. James, qui a joué 45,8 minutes (sur 48) par match, s’est fatigué et avec lui ses coéquipiers, qui ont affiché trop peu de qualités sur l’ensemble de la finale.

C’est donc la meilleure équipe et la plus fraîche qui l’a emporté. La devise des Golden State n’est pas strength in numbers pour rien. Avec, en MVP surprise, André Iguodala et en dirigeant, Stephen Curry, le boy-next-door, la super vedette de NBA. Un sublime buteur aussi, qui a pulvérisé le record en play-offs de Reggie Miller (58) avec 98 trois-points. Il symbolise, avec les Warriors, le nouveau style de jeu de NBA : une défense étouffante alliée à une attaque bien balancée, répartie sur tout le terrain et disposant de tireurs à distance. Dario Gjergja se sera bien amusé.

PAR JONAS CRÉTEUR

La devise des Golden State Warriors n’est pas strength in numbers pour rien.

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