Superstitions : sms, cure-dents, lignes blanches et vin rouge

Marc Wilmots

 » Comment sont nées tes superstitions, qui ont toujours été un mystère pour moi ? Avec la carrière que tu as faite, tu ne t’es jamais dit que c’était inutile, que tes manies n’étaient pour rien dans tes succès ? Tu n’as jamais envisagé de passer au-dessus ? « 

Je suis conscient que ma superstition n’explique en rien mes succès. Pour moi, c’est un jeu. Dans l’âme, je suis un joueur. Mes superstitions, ce sont finalement des petits plaisirs que je me fais, des rituels qui m’amènent dans la concentration d’un match tout en me décontractant. C’est surtout à Malines que je m’y suis mis. Aad de Mos était terriblement superstitieux. Quand j’oubliais un truc, il me le reprochait : -Jij bent niet scherp. Tu n’es pas concentré ! Pour lui, c’était un drame si j’oubliais de distribuer des cure-dents à tous les joueurs, par exemple.

Eric Van Meir

 » Quand tu entraînais le Standard, nous avons fait une mise au vert à Knokke la veille d’un match à Bruges. Christian Piot t’a demandé si les joueurs pouvaient boire un verre de vin, tu as accepté et nous avons fait un bon résultat le lendemain. Après cela, tu nous as obligés à prendre un vin rouge à chaque mise au vert. Es-tu toujours aussi superstitieux aujourd’hui ? « 

(Il rigole). Je n’ai jamais obligé mes joueurs à boire du vin ! C’est une coutume dans certains pays comme l’Espagne, où les footballeurs ont l’habitude de boire du vin léger à table le jour des matches. Chez nous, cela ne se fait pas. Mais il y a effectivement eu une période au Standard où je l’ai autorisé. J’avais quelques fameux cocos dans mon groupe : Laurent Wuillot, Ivica Mornar, Robert Prosinecki, Michaël Goossens. Je préférais qu’ils boivent un verre avec le staff plutôt qu’en cachette dans leur chambre. J’agissais contre nature mais c’était une bonne chose car tout cela m’a permis de recréer une ambiance dans le groupe. J’ai conservé certaines superstitions. Les jours de match, je reçois toujours les mêmes sms de ma famille et j’y réponds toujours la même chose. Un journaliste liégeois m’envoie un message qui n’a ni queue, ni tête. Par exemple : -Je pars à la foire de Liège, je te commande des croustillons ? Et j’y réponds aussi n’importe quoi, souvent des trucs qui n’ont rien à voir avec le foot. Avec Manu Ferrera, nous prononçons quelques mots clés à certains moments de la journée. Et il est toujours hors de question que je marche sur les lignes du terrain. Quand les journalistes de Belgacom installent leur panneau de telle façon que je suis obligé de me poster sur une ligne, ils peuvent danser sur leur tête : je ne m’installerai pas pour l’interview aussi longtemps qu’ils n’auront pas déplacé le panneau !

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