Summie, roi d’un jour

Vansummeren invité surprise à Roubaix.

Même dans ses rêves les plus fous, Johan Vansummeren (30 ans) n’aurait jamais imaginé s’adjuger une grande classique. Summie sait qu’il n’est pas un gagneur et jamais il n’a eu l’occasion de modifier l’image qu’il avait de lui. Jusqu’à dimanche, le palmarès du citoyen de Lommel était vierge à l’exception d’une victoire d’étape et le classement final du Tour de Pologne 2007.

Médaille d’argent au Mondial Espoirs 2003, le coureur s’est rapidement plié à un rôle d’équipier. Puis, en 2010, sa direction l’a convaincu de tenter sa chance comme leader dans les classiques printanières. Une expérience plutôt ratée : Vansummeren a été invisible durant tout le printemps 2010. A la fin de l’année, quand Garmin a fusionné avec Cervélo, le Limbourgeois semblait relégué aux seconds rôles puisque l’équipe avait accueilli des coureurs comme Thor Hushovd et Heinrich Haussler, capables de remporter des classiques.

A l’aube de la saison, le bloc de Garmin-Cervélo a suscité l’admiration mais dans les classiques, il n’a pas répondu aux attentes. Ironie du sort, c’est l’équipier qui a sauvé les meubles à Paris-Roubaix, alors même que le travail de poursuite des siens a failli le court-circuiter, son équipe n’ayant commencé à croire en ses chances qu’en fin de parcours. Summie restera-t-il le roi d’un jour ou son équipe le libérera-t-elle de son joug ?

Après Nick Nuyens au Tour des Flandres, c’est encore un coureur moins réputé qui est monté sur la plus haute marche du podium. Celui qu’on avait proclamé futur vainqueur, Fabian Cancellara, a été victime de son excès de courage au Ronde puis de son équipe, Leopard-Trek, qui n’a pas été assez solide à Paris-Roubaix. Deuxième de Milan-Sanremo, troisième du Tour des Flandres et deuxième à Roubaix, le Bernois n’en constitue pas moins le fil rouge du premier volet printanier.

Comme l’année dernière, Tom Boonen doit bien constater qu’il n’est plus la référence de ses collègues. La saison passée, le Campinois a aisément accepté la réalité : il s’estimait battu sur sa valeur par un Cancellara plus fort. Cette fois, ce n’est pas le cas et il doit certainement être frustré. L’incroyable poisse qui a poursuivi Boonen dans l’Enfer est symptomatique de l’état de panique auquel Quick-Step et lui-même sont confrontés depuis plusieurs semaines. Aussi méritée soit-elle, sa victoire à Gand-Wevelgem ne constitue qu’un prix de consolation.

L’autre formation belge, Omega Pharma-Lotto, n’a pas non plus endossé de rôle majeur. Même si sa tactique a été parfaite dans l’Enfer du Nord, l’équipe de Marc Sergeant n’est qu’un navire privé de moteur, en l’absence de Philippe Gilbert. Néanmoins, l’Ardennais n’a pas encore entamé son volet préféré, celui des classiques vallonnées, contrairement à Boonen.

BENEDICT VANCLOOSTER

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