Stoppeur tolérant

par Bruno Govers

« T rond Sollied a toujours vu plus loin que le bout de son nez  » observe son homme de confiance et compatriote, Harald Svain, qui le connaît depuis ses débuts en tant que joueur à Mo i Rana, dans le grand nord de la Norvège.  » Il a réalisé très tôt que le football était son truc et a dès lors tout mis en £uvre pour réussir dans ce monde-là. Il a toujours occupé le poste de défenseur central. Bien campé sur ses jambes et doté d’une solide détente, il était à la fois dur sur l’homme et souverain dans le trafic aérien. Une qualité qui lui servait non seulement dans ses 16 mètres mais également dans la surface de réparation adverse. Car, de la tête, il marqua quand même plus de 20 buts dans la D1 de son pays. Sur ces qualités se greffait un indéniable talent d’organisateur. A 23 ans, à l’occasion de ses débuts au plus haut niveau, à Valerenga, il s’imposait déjà comme le prolongement de son coach sur le terrain. Dans ces conditions, il n’étonnera personne qu’après ses plus belles années, à Rosenborg, il devint d’abord joueur-entraîneur à Bodo Glimt avant d’y devenir mentor à plein temps. Sa référence, c’était le Hollandais Rinus Michels, apôtre du football total à l’Ajax. Il a toujours joué et fait jouer en 4-3-3. A cette nuance près qu’au besoin, il professe un 4-5-1.

Multiple champion et vainqueur de la coupe avec Rosenborg, Sollied aurait pu comptabiliser aussi davantage que 15 sélections en équipe nationale A s’il n’avait pas été barré par le tandem indéboulonnable formé d’ Einar Aas, actif à un moment donné au Bayern Munich, et de Rune Bratseth qui se signala pendant plusieurs années au Werder Brême. C’est d’ailleurs lui qui piqua sa place. Blessé, Trond n’avait pas pu défendre sa place lorsque l’entraîneur de l’équipe allemande, Otto Rehhaghel, s’était déplacé à Trondheim pour le voir à l’£uvre. En lieu et place, c’est Bratseth qui lui avait tapé dans l’£il. Trond est actuellement un bon vivant mais était un véritable ascète autrefois. Il n’a jamais touché à une goutte d’alcool avant ses 25 ans. Mais c’est vrai qu’après être passé à Rosenborg, il s’est rattrapé (il rit). Les titres et autres distinctions étaient évidemment propices à la fête. Il n’empêche qu’il a fait régulièrement des heures sup pour affûter sa condition. Aujourd’hui, il en attend exactement de même de ses joueurs. Il n’est pas un gendarme. Adepte d’une discipline librement consentie, il veut croire que tous ses joueurs sont suffisamment professionnels pour savoir où se situent leurs limites. Comme il le dit souvent, la véritable connaissance débute par une parfaite connaissance de soi-même « .

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