Stopper volcanique

par Pierre Bilic

Tirlemont est une terre de football et c’est au c£ur de la Hesbaye que Valère Billen a passé toute sa carrière de footballeur. Il n’y a pas laissé un souvenir aussi impressionnant que Paul Courant qui y répéta ses premiers dribbles avant de filer au FC Liégeois. Et les déboulés de Billen n’étaient pas comparables à ceux de Guido Nicolaes qui anima la division offensive des Sucriers à la fin de sa carrière. Trois fois international, Nicolaes joua dans une collection de clubs (Hoegaarden, Anderlecht, Tirlemont, Diest, Olympic, Beerschot, Liège, Hannut) avant de devenir joueur-entraîneur et entraîneur dans les séries inférieures. Il a remisé son tablier à 52 ans :  » J’ai fait la connaissance de Valère quand je suis arrivé de Liège en 1978 . A l’époque, le football était très différent. Les clubs recrutaient moins à l’étranger et puisaient dans leurs équipes de jeunes. Le public s’identifiait aux gamins de la région. Tous les joueurs avaient leurs supporters. Valère n’était pas du tout une des vedettes de l’équipe. Il ne faut pas oublier que l’ex-avant anderlechtois et international Johan Devrindt est aussi passé à Tirlemont à cette époque. Même s’il fut longtemps blessé et que je lui ai offert un but, c’était encore quelqu’un. Valère Billen était un très modeste arrière central. Ma remarque n’est pas du tout péjorative. Son job consistait à s’emparer au plus vite du ballon avant de le céder aussi rapidement que possible à un joueur technique. Il misait quasiment tout sur l’engagement, le jeu de tête, le caractère et le marquage à la culotte. C’était suffisant pour Tirlemont mais la différence était nette par rapport à un joueur de D1. Intelligent, Valère savait tout cela et il ne se lançait jamais dans des dribbles ou autres créations techniques. Ce n’était pas sa tasse de thé et le ballon ne lui collait pas aux pieds. J’étais là pour relever le débat technique, lui pas. Il avait du caractère et était parfois… volcanique. Valère ne s’en laissait vraiment pas compter sur un terrain de football. Les adversaires le savaient. C’était en somme un joueur utile comme il y en a dans toutes les équipes. Ils rendent service au collectif et deviennent petit à petits des rouages dont on ne peut pas se passer. Onze vedettes, ça ne va pas car il faut aussi des gars qui mettent les mains dans le cambouis. Valère a finalement passé toute sa carrière dans le même club : ce n’est pas banal. C’était donc avant tout un clubman. La suite de sa carrière m’a étonné car il a beaucoup voyagé en tant qu’entraîneur et il relève un fameux défi en tant que coach de Saint-Trond. Il arrive parfois que des joueurs ayant eu un parcours assez modeste réussissent bien dans le métier d’entraîneur : je le lui souhaite.  »

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