STEVE DUGARDEIN

Longtemps, on a cru que Steve Dugardein, âgé de 30 ans, achèverait sa carrière là où il l’avait commencée, à Mouscron. Cependant, l’été dernier, le médian défensif a accepté la proposition de Caen, promu en D1 française. Il forme une petite colonie belge à Caen, avec Grégory Dufer (ex-Charleroi) et Ibrahima Faye (ex-Gand).

Vous êtes 15e après neuf journées, dans un championnat qui compte 20 équipes. Etes-vous satisfait ?

Steve Dugardein : De prime abord, oui, puisque le maintien constitue notre priorité et même notre seul objectif, compte tenu de la modestie de nos moyens et de nos infrastructures. Nous sommes donc en bonne voie mais on peut toujours faire mieux, surtout en matière de points. Nous en comptons onze, comme Lens, Rennes et Sochaux. Nous sommes à six unités de Lille et Monaco, qui sont deuxièmes, et nous avons creusé un écart de sept points par rapport aux lanternes rouges, Istres et Strasbourg. Nous regardons donc plutôt le haut du classement, même si la compétition sera longue et ardue.

C’est la théorie. Que vous apprend la pratique ?

Nous prenons trop peu de points par rapport au football développé. Notre équipe doit vraiment s’appuyer sur son organisation défensive. Nous y parvenons bien mais nous ne marquons pas facilement pour le moment. Il y a aussi le facteur chance, évidemment. Contre Bordeaux, nous avons laissé échapper la victoire à cause d’une gaffe d’un défenseur et contre Auxerre, nous n’avons sombré que dans les dix dernières secondes. J’essaie d’avoir une approche positive. Tout cela fait partie de notre processus d’apprentissage.

Que saviez-vous du championnat français, avant d’y évoluer ?

Je le connaissais très bien car je suivais Télé-foot, sur TF1. On peut donc me qualifier de connaisseur (il rit). L’aspect physique est proche du niveau du championnat belge mais la vitesse d’exécution est supérieure ici. Techniquement, j’ai été surpris. Quand on reçoit le ballon, il faut immédiatement trouver une solution. On n’a pas le temps de réfléchir. Celui qui le fait est attaqué et se retrouve au sol. Les duels sont souvent très durs. On ne retire pas le pied.

Jouez-vous dans un registre différent de Mouscron, au milieu défensif ?

Il y a un monde de différence. A Mouscron, j’évoluais aux côtés de Tonci Martic. Nous pouvions nous infiltrer chacun à notre tour et je marquais cinq à six buts par saison. A Caen, je suis seul devant la défense. L’entraîneur préfère que je ne monte pas. Je ne dépasse donc guère la ligne médiane. Ma mission est claire : récupérer le ballon et le céder à un partenaire démarqué. Peut-être marquerai-je encore, sur un long tir…

Quelle impression vous fait Patrick Remy ?

Il est particulièrement exigeant et ne laisse rien au hasard. Il est très perfectionniste. Il attache beaucoup d’importance aux phases arrêtées. Il me rappelle un peu Georges Leekens. Il ne laisse pas un instant de répit aux joueurs. Pour Remy, il faut s’occuper de football chaque jour.

Vous avez rapidement conquis vos galons de titulaire et vous avez tenu bon face aux grands ?

En effet. Je ne m’attendais pas à jouer autant. Je n’ai pas eu de période d’adaptation et j’en suis heureux ! Je peux vous assurer que vous avez le souffle court quand vous affrontez les ténors du championnat français. Celui qui m’a le plus impressionné jusqu’à présent, c’est Camel Meriem : rapide, mobile, fin technicien, il est très difficile à intercepter. Andreas Zikos, Eric Carrière, Peter Utaka et Bonaventure Kalou ont aussi une pointure de trop pour le petit Belge Steve Dugardein.

Grégory Dufer s’impose plus difficilement ?

Non. On attend davantage de lui à cause de sa carte de visite d’international belge. En plus, le club a dû payer son transfert assez cher mais je pense qu’il ne va pas tarder à retrouver son niveau habituel.

Frédéric Vanheule

On attend davantage de Dufer à cause de sa carte de visite d’international

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