STEPHsonne Mununga

Malines est en chute libre depuis six matches. L’équipe que l’on voyait comme un prétendant aux playoffs est désormais 11e. J’ai donc appelé Joachim Mununga, qui est également attaquant chez les Espoirs. C’est un garçon intelligent : il a fait des études d’éducation physique. Il a un caractère fort trempé et, la langue de bois, il ne connaît pas.

Six matches sans gagner : comment ça a pu arriver ?

Joachim Mununga. C’est complètement stressant comme situation. On se pose beaucoup de questions, auxquelles on n’a pas forcément de réponses. On n’essaie surtout de ne pas paniquer.

Ouais, mais il y a quand même des problèmes ! Comment est l’ambiance dans le groupe ?

Le noyau de Malines ne compte pas de stars. C’est un vrai collectif. Alors quand tu gagnes, l’ambiance est excellente. Et quand on perd, il n’y a pas de tête de Turc que l’on peut pointer du doigt. L’ambiance ne change pas vraiment. Actuellement, un ressort est cassé et on ne sait pas pourquoi. On doit donc tous se remettre en question.

Toi aussi alors ?

Moi le premier ! Mon efficacité a vraiment baissé et ce n’est pas pour l’interview, que je dis ça. Il faut vraiment retrouver nos valeurs. Le club et les supporters doivent aussi regarder dans leur assiette. On a vécu dans une douce euphorie pendant quelques rencontres et j’ai l’impression que l’on n’a pas réussi à quitter cet état d’esprit. Il faut reprendre confiance et, pour ça, une victoire à Bruges est impérative.

Tu parles sérieusement, là ?

Oui ! C’est comme ça qu’on retrouvera le Malines de début de saison. Et on est capable de le faire !

Mununga, c’est plutôt un boute-en-train ou un râleur ?

Les deux. C’est vrai que parfois, je peux changer de personnalité. Je suis un gagneur, à la limite du mauvais perdant. Je suis même capable de tricher pour gagner. Ce n’est pas beau, je sais. Même à l’entraînement, je ne supporte pas de perdre un petit jeu. Je suis conscient que je peux agacer, mais c’est comme ça. Tu imagines donc bien, Steph, que vu nos défaites, je ne suis pas bien pour l’instant. Je vis très mal la défaite.

Dis Joachim, est-ce que tu as écrit ta lettre à saint Nicolas ?

Oui, et je lui ai demandé qu’il apporte la santé à ma famille. Il m’a déjà donné un petit bonheur. Je suis à nouveau tonton ! Mon frère vient d’avoir un deuxième fils. Le problème avec saint Nicolas, c’est qu’il ne passe qu’une fois par an. Il devrait plus s’inscrire dans la durée, je trouve…

Tu lui as demandé une fiancée ou une femme ?

Non, je ne lui ai pas demandé. Mais je te rassure, Steph, je n’en ai pas besoin, parce que c’est déjà fait !

Pour la suite de ta carrière, quel est le championnat que tu kiffes le plus ?

L’Angleterre. Je suis supporteur de Manchester United à la mort ! C’est plus qu’une équipe : c’est un club, une machine de guerre.

Et ça vient de qui, cette passion pour Man U ?

D’Eric Cantona !

Dans le milieu du foot, as-tu des amis ?

C’est un milieu d’hypocrites. C’est très spécial en fait. Les joueurs ne sont que des collègues. C’est très rare d’avoir des amis. Les joueurs ont généralement une carrière qui suit son cours et on se perd de vue. On sort en boîte, mais ça ne forge pas l’amitié. Quoi qu’il arrive, deux personnes resteront mes amis : Giuseppe Rossini et Olivier Renard.

par stéphane pauwels (recueilli par tim baete) – phtos : reporters

« Tu imagines bien que, vu nos défaites, je ne suis pas bien pour l’instant. »

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