STEPHsonne Maâzou

J’ai appelé Moussa Maâzou, l’ancien attaquant nigérien de Lokeren, en prêt à Monaco, après une mauvaise expérience au CSKA Moscou où on l’a jeté aux oubliettes…

Salut Moussa, comment ça va ?

Ça pourrait aller mieux : Monaco vient de perdre la Coupe de France face au PSG (1-0 après prolongations). Avant la finale, j’avais pourtant l’impression qu’on avait fait le plus dur : on avait éliminé Bordeaux chez eux, et Sochaux et Lens à la maison. Face au PSG, je ne suis monté qu’à la 88e. Trop tard… On a vraiment mal joué en procédant par des longs ballons. Ce qui est dommage, c’est que cette rencontre constitue notre plus mauvaise performance en Coupe. En plus, l’atmosphère était hostile : il y avait 55.000 supporters parisiens contre 8.000 monégasques. On comptait sauver notre saison sur ce match, c’est Paris qui l’a fait.

Malgré cette défaite, Monaco, c’est un prêt réussi pour toi, non ?

Oui, il a vraiment relancé ma carrière. Et merci de m’avoir renseigné… J’ai maintenant des contacts avec plusieurs clubs étrangers et Auxerre veut aussi me faire signer. Mais je suis bien à Monaco qui m’a permis de recouvrer mes talents de buteur et de mettre le doigt sur mes lacunes. J’espère qu’il lèvera l’option d’achat. Je n’ai vraiment pas envie de rentrer au CSKA Moscou.

Sais-tu que Monaco voulait déjà te transférer à l’époque où tu jouais encore à Lokeren ?

Les dirigeants de Lokeren ne m’en ont jamais parlé !

En décembre 2008, le président de l’AS de l’époque, Jérôme de Bontin, et moi avons eu une réunion avec le manager sportif de Lokeren, Willy Verhoost, dans un hôtel à Courtrai pour discuter de ton transfert. On voulait vraiment le faire !

Je savais juste que tu me scoutais, parce que je t’avais vu dans les tribunes avec Jacques Santini.

Effectivement, il faisait des piges de scouting pour Monaco. Mais comment expliques-tu que les dirigeants de Lokeren ne t’ont jamais mis au courant du souhait de Monaco de te transférer ?

J’ai l’impression que mon transfert à Moscou a profité à tout le monde, sauf à moi. J’ai débarqué en Belgique en provenance du Niger. Je ne connaissais rien au milieu du foot et j’étais donc un peu perdu. Lokeren m’a proposé de partir à Moscou, j’y suis allé. Si ça avait été un autre club, j’y serais allé. Cette expérience russe était vraiment délicate. Là-bas, pour un étranger, ce n’est pas facile… Je ne jouais pas en plus. J’y étais seul. C’était dur.

On t’a clairement envoyé au casse-pipe, non ?

Oui ! Je n’ai marqué que 3 buts pour Moscou. Si Monaco n’était pas venu me chercher, j’aurais sans doute terminé en D3 bulgare…

C’est presque de la traite d’êtres humains ?

Je commence à me rendre compte que certaines personnes ont bien profité de mon transfert.

Et la Belgique dans tout ça ?

Je rentre souvent à Bruxelles. Ma copine et moi venons d’y acheter un appartement. Elle étudie encore en Belgique. Par contre, je ne vais pas signer pour un club belge. Au niveau de mon plan de carrière, j’ai envie de jouer plus haut. Je me suis rendu compte que j’avais le niveau de la Ligue 1 et j’ai envie d’y rester. Mais la Belgique restera toujours une terre d’accueil pour moi. J’ai apprécié mon passage chez vous, ce qui est le cas de tous les Africains qui évoluent dans votre championnat. l

« Mon transfert de Lokeren à Moscou a profité à tout le monde, sauf à moi. Sans Monaco, je jouerais en D3 bulgare… »

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