STEPHsonne Laanan

Pour une fois, j’ai fait dans la politique et passé mon coup de fil à Fadila Laanan, ministre de l’Audiovisuel, de la Culture et de la Santé de la Communauté française. C’est une véritable fan de foot, aime vraiment bien blaguer et est une supportrice acharnée d’Anderlecht,… comme toute la famille d’ailleurs.

Salut Fadila. Dis, t’aurais aimé être ministre des Sports ?

Fadila Laanan : Ça m’aurait bien plu ! J’aurais au moins eu une excuse pour pouvoir entrer dans les vestiaires… ( elle rit)

T’aimes vraiment le foot ou pas ?

J’ai deux hommes à la maison. Ils sont passionnés. Mon mari est supporter d’Anderlecht et mon fils aussi, mais son deuxième club, c’est le Standard, ce qui fait moins rire le père.

Il y a quand même quelque chose qui t’énerve dans ce sport, non ?

Oui, ce que je ne supporte pas dans le foot, c’est le racisme latent ! Il y a des choses qui sont faites pour lutter contre ce phénomène, mais on peut encore faire mieux. L’intolérance dans les stades devient vraiment insupportable.

Si tu devais changer quelque chose, tu ferais quoi ?

Je trouve qu’on ne donne pas assez leur chance aux jeunes doués issus des quartiers défavorisés. Il y a un véritable fossé entre eux et le sport de haut niveau. Il faut penser aux parents qui ont des problèmes personnels et pas le temps et l’argent de suivre leurs enfants au niveau du sport. Il faudrait leur donner un coup de main au niveau de la prise en charge de ces jeunes sportifs, tant au niveau des moyens de locomotion que du suivi sportif. Il y actuellement un manque flagrant d’encadrement. Je me rends compte aussi que c’est gonflant de cavaler partout. Parfois, je râle de courir dans tous les sens, mais j’ai au moins la chance de pouvoir le faire.

Et le stade, t’y mets parfois un pied ?

Je suis Mauve, c’est vrai. Je vais donc au Parc Astrid mais aussi au Standard et au Brussels pour l’ambiance. La chaleur que j’y trouve, je ne la retrouve pas à Anderlecht. Le public est plus froid.

Et ton joueur préféré, c’est qui ?

Mbark Boussoufa, sans hésiter ! Je le côtoie parfois, en plus. C’est un petit gars humain et courageux, qui garde les pieds sur terre. Il ne se la pète pas !

Tu te souviens de son contrôle de papiers musclé ?

Oui, évidemment. J’étais très interpellée. Au début, j’étais vraiment choquée. J’avais entendu qu’il avait été question de racisme ou encore que les policiers étaient pour le Standard. Mais avec le recul, j’ai compris que les torts étaient partagés. Mbark l’a d’ailleurs concédé. Peut-être qu’exceptionnellement, Mbark se l’est joué un peu star et que les policiers avaient été un peu arrogants. C’était plus un malentendu…

Fadila, tu regardes un peu le foot à la télé ?

Je n’ai pas le choix : je suis un peu obligée à la maison ! En plus, en tant que ministre, je suis abonnée presque à tout. Si je veux, il y a du foot toutes les heures ! J’essaie de négocier pour pouvoir regarder des émissions et reportages politiques, mais je suis en infériorité numérique. Ma fille est encore trop petite. Cependant, je dois avouer que ces derniers temps, mon mari et mon fils deviennent des vrais gentlemen. l

par stéphane pauwels (recueilli par tim baete ) – photos : reporters

« On ne donne pas assez leur chance aux jeunes doués issus des quartiers défavorisés. Il y a un véritable fossé entre eux et le sport de haut niveau… »

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