STEPHsonne Devroe

Cette semaine, j’ai fait dans le dirigeant : j’ai passé un petit coup de fil à Luc Devroe, le directeur sportif du Club Bruges. C’est un des plus compétents de notre championnat, un gars qui bosse vraiment, contrairement à d’autres. Et il ne fait jamais semblant.

Salut Luc. Dis, tu crois encore au titre, cette saison ?

Luc Devroe : Une petite flamme demeure…

Quoi ?

Oui, bon, je dois avouer que maintenant, c’est plus une veilleuse pour enfants. Ce qui se passe pour le moment est positif pour le club. Mais il ne faut pas non plus se tromper : on ne peut pas être ex-æquo avec Anderlecht. Pour bien faire, ils devraient perdre deux fois, et nous, les battre.

Le poste d’arrière droit a été un problème tout au long de la saison. Ciman a été prêté à Courtrai et y réalise un bon championnat. On peut s’attendre à son retour ?

Non. Il faut être honnête. Les supporters l’ont vraiment pris en grippe. Il a aussi la casquette Mathijssen et ça ne fait pas bon genre. En plus, ce n’est pas comme si Koster ne le connaissait pas. Il l’a eu sous ses ordres en juin et en juillet, et il lui a préféré Vermeulen. Dans ces conditions, je ne vois pas comment il pourrait revenir.

Le coup de c£ur de Devroe, c’est quoi ?

L’ambiance suite à notre victoire face à Lech Poznan en Europa League. Ce match a été un déclic pour nous. Il nous a aussi pu permis de convaincre Kouemaha de signer chez nous.

Et ton coup de gueule ?

Anderlecht-Standard. Ce tacle et cette blessure ont fait du mal à tout le foot belge, même si je demeure convaincu que Witsel ne l’a pas fait exprès.

Le foot belge, on en est où d’ailleurs ?

Ça reste surréaliste, surtout à l’Union belge. Un de nos dirigeants a été au comité exécutif vendredi. Je l’ai eu à 12 h 15 au téléphone, ça faisait depuis 9 h qu’ils discutaient de trois sujets sans pouvoir se mettre d’accord. Je pense aussi que le pape doit nous quitter pour rejoindre la Russie. Et j’espère qu’il y en a qui vont mettre le feu à cette baraque. Actuellement, ça fonctionne n’importe comment ! Il suffit de prendre le cas de notre joueur Donk. Le procureur fédéral de l’UB, René Verstringhe, affilié à la Gantoise, aurait dû requérir à l’encontre de Donk, alors que Gand est notre concurrent direct. Heureusement qu’il n’a pas voulu et qu’il a refilé la patate chaude au comité. L’UB, c’est des doubles casquettes dans tous les sens. Et dire qu’en plus le président de Gand, De Witte, est aussi président de la Ligue pro. C’est n’importe quoi ! Je ne te cache pas que j’ai plus d’affinités envers les dirigeants d’Anderlecht…

Un petit mot sur Lestienne ?

Il lui avait promis du temps du jeu. Il a été titulaire à Valence. Grâce à lui, les jeunes savent dorénavant que le Club peut les faire joueur.

C’est plus facile d’être joueur ou dirigeant ?

Joueur. Il suffit de bien jouer. Nous, on doit gérer le stress. D’ailleurs, quand tu vois un joueur en tribunes, il est beaucoup plus stressé ! Certains dirigeants ne supportent pas cette pression et les émotions et la passion prennent le pas…

Qu’est-ce que tu fais en dehors du foot ?

Je m’occupe de ma femme et de mes gosses. Mais je n’ai pas le temps de faire grand-chose. Seulement un resto de temps en temps.

C’est bien triste, tout ça ? !

Bah, j’ai bien tenté de me mettre au golf, mais il faut beaucoup de temps. Mon prédécesseur allait jouer dès qu’il y avait un rayon de soleil. Moi, je n’ai pas une minute pour moi.

Ton rêve, c’est quoi ?

Que notre foot change ! Les résultats de nos clubs camouflent la vraie situation. Et penser que faire jouer nos réserves en D3 va arranger les choses, c’est ridicule. Des gars de 35 ans et de 85 kilos vont mettre des pains à nos jeunes. On va les tuer. Et je constate que c’est des gens comme Sablon qui gèrent ça… Bref, il est grand temps de tout réformer !

par stéphane pauwels (recueilli par tim baete ) – photos : reporters

« L’UB, c’est des doubles casquettes dans tous les sens…. Il est grand temps de tout réformer ! »

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