STEPHsonne Decourrière

Je varie : voici le président de Valenciennes, Francis Decourrière, 6e en L1. Ennemi de la langue de bois, il a été député européen pendant dix ans, a ramené le VA en L1 et a aussi été président du club de basket où a évolué Ann Wauters. Pieroni et Pujol jouent chez lui…

Vous préférez quand Domenech demande la main d’Estelle après une défaite ou quand Domenech demande la main d’Henry pour une victoire ?

Francis Decourrière : Ni l’un, ni l’autre. Le sélectionneur n’est pas là pour ce type de déclarations après une défaite. Au sujet d’Henry, c’est l’arbitre qui aurait dû lui-même demander au joueur s’il y avait main. Et je suis convaincu que Titi lui aurait dit… Sur le terrain, personne n’a rien vu. Ça va tellement vite. Après, il y a un effet grossissant. C’est honteux de mettre Henry au pilori. Le geste qu’il a eu est un geste de grand attaquant. Un mauvais n’aurait pas mis la main. Moi, j’ai déjà vécu une telle expérience avec Valenciennes. C’était en fin de saison dernière. Un de mes joueurs, Traoré, avait dégagé avec son poing un ballon des 18 mètres et avait sauvé ma saison. Et on n’en a pas fait une affaire d’Etat.

En comparaison avec la Belgique, votre Fédé et votre Ligue, c’est mieux ?

C’est aussi mauvais que chez vous ! C’est un système gaulois. Le président de la Fédé est nommé par des représentants du foot amateur. Il n’y a personne du milieu pro qui est représenté. Le président de la Fédé décide qui va être le sélectionneur national et ce, sous la tutelle de la Direction technique nationale. C’est la raison pour laquelle Domenech est toujours en place. Il n’y a aucun dirigeant ni ancien joueur qui décide de quoi que ce soit. Pour la Ligue, on vient d’un système communiste avec Marie-George Buffet. Maintenant, on a un préfet et un avocat à la tête du foot français : Thiriez et Escalettes. Je continue à dire que les préfets ont leur place dans les préfectures et les avocats aux prétoires. On aurait dû au moins placer un Pape Diouf.

A Valenciennes, comment ça va avec Luigi Pieroni ?

On a un problème. Il travaille beaucoup mais on a trop d’attaquants : Audel, Danic, Pujol et lui. Il y a trop de concurrence. Je profite d’ailleurs de cette interview pour passer une annonce. Il faut qu’il trouve un club pour qu’il ait plus de temps de jeu.

Et Pujol, vous savez qu’il était trop court pour Anderlecht ?

C’est un des meilleurs attaquant du championnat de France. En plus, le mec est modeste et ne fait pas de bruit. C’est un super gars. Je n’ai vraiment pas compris l’attitude d’Anderlecht. Nous, on a amassé le jackpot en allant le récupérer à Sedan.

Président, la Belgique, ça évoque quoi pour vous ?

On y mange bien. Dans le passé, j’étais député européen et ce qui m’a surpris, c’est que vos magistrats étaient nommés par les partis politiques. Vous êtes un pays pas facile à gérer… Mais j’adore les Belges parce qu’ils sont sympas.

Un joueur belge que vous devriez citer ?

Paul Van Himst ! S’il était né 30 ans plus tard, il aurait été une grande star internationale. Dans les années ’60, à Valenciennes, on copiait le 4-2-4 d’Anderlecht, qui évoluait aussi avec Jurion. Cette génération était incroyable. Anderlecht était la meilleure équipe européenne à l’époque !l

par stéphane pauwels (recueilli par tim baete ) – photos : reporters

« L’arbitre aurait dû demander à Henry s’il y avait main. Et Titi lui aurait dit… »

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