STEPH sonne Varnier

A Mons, Rudi Cossey a été remplacé par Jean-Marc Varnier… pendant 24 heures tel Jack Bauer ! A 68 ans, il a déjà été 12 fois champion (notamment avec les Francs Borains, l’Union Centre et Tournai).

Salut Jean-Marc ! Alors, t’es rentré dans le Guiness Book, comme l’entraîneur qui est resté le moins de temps dans un club ?

Jean-Marc Varnier : Attends, Steph ! Je suis vraiment humilié. Je n’ai pas attendu 68 ans et 35 ans de carrière pour être humilié comme ça.

C’est aussi grave que ça ?

Oui ! Lire dans la presse que je suis le clown de la maison et que je suis un entraîneur aux méthodes folkloriques et archaïques, ça ne fait vraiment pas plaisir…

Ouais, OK. Mais c’est quoi aussi cette histoire de devenir le coach de Mons ?

Cossey a été limogé et on m’a demandé de le remplacer. Je ne suis pas dupe non plus. Je sais qu’il faut moderniser le foot et que j’ai 68 piges. Mais c’est le président Leone qui m’a demandé d’assurer l’intérim.

Mais quelles sont les raisons de ton licenciement ?

Après le limogeage de Cossey, trois joueurs (Van Imschoot, Roussel et Peersman), ont été dans le bureau du directeur général, Alain Lommers. Seul ce dernier est au courant de ce qui s’est dit mais tout ce que je sais, c’est qu’après cet entretien, je me suis fait virer. Le pire, c’est que les joueurs lui ont apparemment demandé de réintégrer Cossey parce qu’il faisait l’unanimité auprès du groupe. Mais on ne saura jamais. Le président m’a appelé et m’a annoncé que notre collaboration était terminée. Je ne comprends pas. Roussel a en plus déclaré dans la presse qu’il ne souhaitait pas mon départ. Dorénavant, je ne serai plus que le conseiller du président.

Mais le problème de Mons, c’est quoi ? Parce que c’est toujours la même histoire…

Le président veut faire monter son club en D1. Mais les défaites face à Tournai et au Francs Borains, ça l’a rendu fou. Il n’a pas compris comment une équipe avec un budget de 3,5 millions pouvait perdre contre des formations amateurs avec un budget ne frôlant que les 700.000 euros.

Oui mais si t’es le conseiller du président, t’es aussi un peu fautif, non ?

Ça n’a rien à voir. A l’époque, si Cossey gagnait, c’était toujours grâce au recrutement qu’il avait effectué. Par contre, s’il perdait, il avait directement besoin de quatre joueurs. Le derby perdu face aux Francs Borains a été la goutte d’eau qui a fait déborder le vase.

Quel est donc le rôle de Dimitri Mbuyu à Mons ?

C’est le responsable sportif du club.

Ça veut dire directeur ?

C’est le responsable sportif !

Si j’ai bien compris, c’est Lommers qui prend les décisions, Mbuyu s’occupe du sportif et toi, en tant que conseiller, tu fais quoi ?

Ecoute, Steph, à 68 ans, je ne vais pas recommencer à ramasser les plots. C’est Leone, le boss. Moi, je reste son conseiller. C’est une fonction mal perçue en Belgique. On est souvent considéré comme des taupes. Je suis juste là pour éviter au président qu’il fasse des erreurs. Il ne faut pas oublier non plus que c’est moi qui ait amené Momo Dahmane au club et qu’il a été revendu 1,5 million. Mons est un club merveilleux mais difficile à faire fonctionner.

Chaque année, il se passe la même chose : on vire le coach. Leone est-il bien entouré ?

C’est le président qui a de l’argent. Donc, c’est lui qui décide. Point !

Qui est le prochain entraîneur qui va se faire dégommer ?

Je n’en sais rien, mais je sais que le staff montois, composé de Brouckaert et Vandendriessche, va rester. Et s’ils restent, ce sera peut-être Scifo qui viendra, en espérant qu’il ne parte pas. l

Par Stéphane Pauwels (recueilli par Tim Baete)

« Je suis vraiment humilié. Je n’ai pas attendu 68 ans et 35 ans de carrière pour être humilié comme ça. »

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