STEPH sonne Munaron

Dimanche passé, j’ai appelé Jacky après le déjeuner et il m’a demandé de rappeler parce qu’il devait faire la vaisselle. De retour de Trabzonspor où il était entraîneur des gardiens sous Hugo Broos, il est encore terriblement blessé de son renvoi d’Anderlecht.

Alors Jacky, à nouveau au pays ?

Oui. J’ai dû quitter la Turquie fin novembre. Ça fait bizarre d’être rentré. Il faisait encore 17 degrés quand je suis parti. On s’entraînait encore en short.

C’est un échec ?

Non, c’était extraordinaire. Je regrette d’ailleurs de ne pas avoir tenté une expérience à l’étranger plus tôt. Ça a été terriblement dur pour Hugo. Il a dû subir une pression monstrueuse. Personne ne peut comprendre la difficulté de coacher en Turquie… Les gens là-bas sont fanatiques. Tout est dans l’émotionnel et les supporters sont extrêmement critiques. Une anecdote : début juillet, on avait déjà compris que la pression serait intenable. Un journaliste nous a avertis qu’en décembre, ce serait déjà fini pour nous car un autre entraîneur, encore sous contrat à l’étranger à l’époque, avait été choisi. Il avait raison ! Il parlait de Senol Günes et c’est lui qui a remplacé Broos ! A Trabzonspor, ils ont tout fait pour nous faire craquer…

Ah bon ? Comment ?

Broos était convoqué deux fois par semaine chez les dirigeants, qui voulaient à chaque fois qu’il change de système ou qu’il fasse jouer des joueurs qu’ils avaient recrutés. Mais Hugo n’a jamais plié ! On nous a même demandé de démissionner. Mais on s’est soutenu mentalement et on a fait face. Quand on est parti, nos deux adjoints turcs ont démissionné.

Quelle leçon tires-tu de cette expérience ?

On se plaint parfois de ce qui se passe en Belgique. Mais ce n’est rien comparé à ce qui se passe en Turquie. La preuve : Broos a donné une interview à Het Laatste Nieuws et ça a fait un tollé à Trabzonspor. Malgré tout ça, j’aimerais quand même repartir à l’étranger.

Cette virée en Turquie t’a quand même coûté ta place comme entraîneur des gardiens chez les Diables, non ?

C’est vrai que Wilmots m’avait appelé. Mais j’étais encore sous contrat avec Trabzonspor et ce n’était donc pas possible. Apparemment, aujourd’hui le cumul est autorisé… A l’époque déjà, j’avais dû choisir entre Anderlecht et les Diables. J’avais opté pour les Mauves parce que j’avais besoin du terrain au quotidien.

Et si le Standard te re-proposait un poste, tu y signerais ? Tu es Mauve de c£ur non ?

Steph, ça fait 36 mois que je ne suis plus Mauve. Je n’ai toujours pas avalé la pilule.

Donc, tu ne pourrais jamais redevenir entraîneur des gardiens à Anderlecht

Il faudrait d’abord que la cicatrice se referme. Mais on doit encore retirer les fils.

Donc, tu vas aller au Standard, non ?

Pourquoi pas ? Tout est possible. Ils m’avaient déjà contacté à l’époque. Maintenant, je suis en situation d’attente. Et ça me ferait également plaisir de faire une pige pour les Diables, surtout depuis que Wilmots est en place.

Proto est-il plus fort que Munaron ?

( Il rit) Munaron était très bon. Proto est bon, mais il représente le présent.

Tes v£ux pour les lecteurs de Sport/Foot-Magazine : Anderlecht champion ?

Même si mes plaies sont encore ouvertes, il faut bien admettre qu’ils sont au-dessus du lot. Je ne comprendrais vraiment pas qu’ils ne deviennent pas champions. l

par stéphane pauwels (recueilli par tim baete ) – photos : reporters

« Ça me ferait plaisir de retravailler au Standard et de faire une pige pour les Diables. Apparemment, le cumul est autorisé… »

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici

Contenu partenaire