Steph sonne Mehdi Carcela

L’ancien Standardman est parti dimanche à Makhatchkala. L’heure était donc venue de parler franchement avec lui de cette destination surréaliste.

Donc, c’est fait ? Tu t’en vas ?

Ouais, je suis en train de préparer les cartons. Steph, t’inquiète ! Je n’ai pas peur de cette nouvelle aventure.

OK Mehdi, mais en toute franchise, pourquoi t’as choisi le Anzhi alors que le Lokomotiv et le Spartak Moscou te voulaient ?

C’est vrai que sportivement, ces deux clubs, c’était mieux. En plus, footballistiquement, ils ont une identité plus forte. Beaucoup de gens disent que je suis parti au Daguestan uniquement pour l’argent. De un, c’est vrai que je vais bien gagner ma vie, mais il ne faut pas oublier non plus que le Standard s’en est aussi mis plein les poches. De deux, j’aurais pu gagner beaucoup plus encore à Moscou ! Mais le seul problème dans ces deux clubs, c’est qu’aucun joueur ne parlait français. Il faut savoir que moi, je parle uniquement français et marocain. Je ne pète pas un mot d’anglais. A Makhatchkala, il y a cinq joueurs qui parlent français, et notamment Boussoufa et Eto’o. Et on ne va pas me faire croire que sportivement, ce transfert n’est pas bien. En attaque, on va jouer avec Bous’ à gauche, Eto’o en pointe et moi à droite.

C’étaient tes seules offres de transfert ?

Non, Rennes me suivait depuis longtemps, mais le Standard demandait trop. J’étais très intéressé sportivement par cette possibilité d’évoluer en L1. Eden flambe au LOSC et j’aurais voulu avoir la même chance de progresser que lui. Malheureu-sement, Rennes n’a pas pu s’aligner sur le Standard. Les Bretons ne savaient mettre sur la table que cinq millions et le Standard en voulait au minimum sept. Après, il ne faut pas s’étonner que plein de joueurs partent dans des clubs russes.

Niveau intégration, ça ne va pas quand même être facile, non ?

Steph, je sais prendre des décisions difficiles. Le challenge ne me fait pas peur. J’ai déjà choisi la sélection marocaine à la place des Diables. J’ai privilégié mes racines et j’ai fait honneur à mes ancêtres. En Belgique, on en a fait un foin pas possible. En revanche, quand les Italiens de Belgique rêvent de jouer pour la Squadra Azzurra, on trouve ça normal…

Pour revenir à cette décision d’opter pour le Maroc, il n’y a vraiment rien d’autre qui t’a poussé à faire ce choix ?

De toute façon, j’aurais choisi le Maroc. Mais lors d’une dernière sélection, tous les joueurs ont reçu une prime, sauf moi. C’était vraiment étrange. J’ai été vexé, mais ça n’a pas changé la donne.

Honnêtement, si c’était pour partir à Makhatchkala, pourquoi t’es pas resté au Standard ?

J’ai passé des moments géniaux au Standard. Sclessin, c’est chez moi. Je suis un gamin de Droixhe. Déjà, j’ai eu cet accident lors du dernier match face à Genk. Ça m’a occasionné une sérieuse blessure. En plus, mes potes partaient tous. Puis, j’ai rencontré la nouvelle direction qui ne m’a absolument pas convaincu. J’ai eu une réunion avec Roland Duchâtelet. J’y étais avec mon agent Rochdi. On n’avait même pas encore pu placer un mot qu’il a immédiatement pris un ton très directif, du genre : -Ici, c’est moi qui décide, compris ? Il était complètement excessif. Il ne m’a vraiment pas donné envie de rester.

Tu n’es donc plus supporter du Standard ?

Tu rigoles ou quoi ? Je reste supporter du Standard à vie. Jamais, je n’aurai un mot de travers à l’égard de ce club qui m’a offert deux titres et permis d’évoluer en Coupe d’Europe. Le match contre Genk est un mauvais souvenir. Si Mavinga n’avait pas commis cet attentat contre moi, peut-être que le Standard aurait été champion. Je ne dis pas qu’on le méritait plus que Genk. Je dis juste que ça aurait été complètement différent…

PROPOS RECUEILLIS PAR TIM BAETE

Duchâtelet ne m’a vraiment pas donné envie de rester.

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