Steph sonne Jérémy Perbet

Les tuyaux du buteur montois : la confiance, les automatismes et la bonne technique. Son modèle : Pauleta. Son meilleur coach : Papin…

Serial buteur, c’est une vocation chez toi ?

Jérémy Perbet : J’ai commencé à jouer à 5 ans et demi à Chadrac et mon premier coach m’a directement mis au centre-avant. Je ne sais pas pourquoi, mais ça a immédiatement fonctionné.

Chadrac ?

Oui, c’est la commune tout près de chez moi, à Puy en Velay, dans la banlieue de Saint-Etienne, où je suis né et où mes parents habitent toujours… et d’où mon père a du mal à voir mes buts. Il doit attendre qu’ils soient mis sur le web et ça l’énerve…

Tu n’as pas essayé d’autres positions ?

Non, jamais. Parfois, j’ai joué comme deuxième attaquant, comme 9,5, mais c’est en pointe que je suis le meilleur.

Comment es-tu devenu buteur ?

On ne devient pas buteur, on naît buteur. Je sens quand je dois y aller, je sens les espaces… Impossible de s’entraîner là-dessus. Il y a des bons attaquants qui ne mettent pas beaucoup de buts, preuve que ce n’est pas une question de sang froid mais une question de feeling, d’instinct.

Tu as eu des modèles comme buteur ?

Avec mes potes, on était tous supporters de l’OM mais moi, mon idole, c’était Pauleta, qui jouait au PSG. J’adorais sa gestuelle, je comprenais ce qu’il faisait.

Quel coach t’a donné les meilleurs conseils ?

Jean-Pierre Papin évidemment. Je l’ai croisé à Strasbourg. Il avait plus de 40 ans, mais mettait encore des buts à l’entraînement en pleine lucarne, parfois en chaussures de ville quand il voyait qu’on tirait trop mal… Avec les autres attaquants, on se regardait consternés. On n’avait jamais vu ça. Papin était terriblement exigeant. Après les entraînements, on répétait les gestes du buteur par séries de 50.

Quel était son meilleur truc ?

Pour lui, le plus important était la position du corps par rapport au ballon. Il fallait toujours faire face au ballon avec le corps, même si on voulait tirer vers sa droite. Le principe est que si le corps n’est pas face au ballon, on va automatiquement mal frapper et dévisser.

Meilleur buteur de D1 avec 8 réalisations, tu vas t’arrêter là ou continuer ?

Si on est d’accord que je continue, je ne demande pas mieux : devenir meilleur buteur en fin de saison, j’aimerais bien. Mais alors, il faudrait qu’on m’accorde les buts que je mérite. A Anderlecht, on m’annule un but alors qu’il n’y avait pas du tout hors-jeu. Et à OHL, on m’accorde un but qu’on me retire le lundi pour le donner à Zola alors que le ballon, je l’avais bel et bien touché. Les images le prouvent…

Pourquoi es-tu aussi efficace pour l’instant ?

D’abord, je suis dans une bonne passe. Un buteur peut connaître des hauts et des bas, je suis le premier à le savoir. Mais à Mons, tout s’est vite mis en place. Avec un Ibou qui bouge beaucoup, qui me crée des espaces et des Zola et Matthijs qui me donnent des caviars, je suis dans des conditions d’expression idéales.

Oubliée la mauvaise passe de Lokeren ?

Oh que oui, mes sensations sont revenues et c’est le plus important pour un buteur car dans mon job, il faut d’abord que la confiance soit là. On peut marquer dans des conditions difficiles, mais on ne sera jamais aussi performant que quand toute une équipe vous aide comme c’est le cas maintenant. Mais il n’y a pas de secret : avec le coach Van Wijk, on travaille beaucoup les automatismes et ça paye.

PROPOS RECUEILLIS PAR TIM BAETE

Papin, mon coach à Strasbourg, mettait des tirs en pleine lucarne à l’entraînement en chaussures de ville. Sidérant…

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