STEPH sonne Jean-Pierre Papin

Le foot français en crise ne laisse pas indifférent l’ancienne gloire des Bleus (54 sélections et a planté 30 buts). JPP est choqué…

Salut JPP, alors quel est ton avis sur le scandale qui a éclaté suite à la défaite des Bleus face au Mexique ?

Jean-Pierre Papin : Je ne trouve pas les mots… C’est une crise énorme. Il ne faut pas oublier que ça a rendu tous les gens et gamins très tristes. Ces joueurs sont leurs idoles. Mais la fuite dans le quotidien L’Equipe à propos de l’affaire Nicolas Anelka est inadmissible. On a tous connu des prises de tête en club ou en sélection. Cependant, on oublie l’essentiel : la France joue mal. C’est la même chose qui s’est passée lors de la qualification face à l’Irlande. On a parlé que de la main d’Henry et pas de la faible prestation des joueurs.

Que penses-tu de Domenech ?

Il a fait des mauvais choix, c’est certain. L’équipe n’a pas été capable d’élever son niveau. Le match face au Mexique a révélé, une nouvelle fois, qu’il n’y avait aucune logique tactique. Cette crise doit maintenant permettre aux gens concernés de se poser les bonnes questions.

Lesquelles ?

Le nouveau sélectionneur, Laurent Blanc, va devoir reconstruire un groupe avec d’autres joueurs. Il est temps de tourner la page, car on est en train de vivre la fin d’un cycle.

C’est aussi la fin d’un système, d’une fédération…

De toute façon, rien ne fonctionne. Les responsabilités sont partagées et la fédé est clairement coupable. Les joueurs aussi ! A mon époque, on avait beaucoup plus d’élégance et de respect.

Ça te rend triste ou ça te fait marrer, ces événements ?

Bah oui, je suis complètement retourné. C’est honteux, ce qui s’est passé ! On ne peut pas tolérer les insultes qui ont été proférées, ni le fait qu’elles se soient retrouvées dans la presse. A mon époque, le problème ne serait pas sorti du vestiaire. On se serait peut-être mis sur la gueule, mais le lendemain, on aurait porté haut les couleurs de la France. Toute cette pipolisation des joueurs et du coach a aussi détruit les vraies valeurs du foot et la solidarité qui doit exister dans le vestiaire. Ce ne sont plus des joueurs mais des vedettes !

Bref, c’est la crise. Et toi, comment tu vas ? Comment se passe ta carrière ?

Après mon expérience malheureuse à Lens, j’ai voulu montrer que j’étais capable de travailler seul. Je suis donc parti à Châteauroux en L2. J’ai réussi à sauver le club de la relégation alors que j’étais arrivé en cours de saison. J’ai décidé de ne pas rempiler. Cette expérience m’a redonné du crédit. J’avais fait monter Strasbourg en L1, mais mon expérience chez les Sang et Or avait écorché mon image.

Un petit mot pour la Belgique ?

Chaque fois que je vois mon Ballon d’Or, je me dis que si je l’ai gagné, c’est un peu grâce à Bruges. Si j’étais resté à Valenciennes, jamais je n’aurais fait la carrière que j’ai eue. J’ai donc une profonde admiration et un amour pour la Belgique.

T’y reviens de temps en temps ?

Ouais ! J’y étais le week-end dernier avec mes enfants, à Walibi ! J’ai toujours aimé les manèges.

T’as déjà pensé entraîner en Belgique ?

Il ne faut jamais dire jamais. Si un club me propose un véritable challenge accompagné d’un projet solide, je viendrai volontiers. Mais je n’irai plus jamais me mettre dans une galère pas possible, comme j’ai pu le faire.

par stéphane pauwels (recueilli par tim baete ) – photos : reporters

« A mon époque, on se serait peut-être mis sur la gueule, mais le lendemain, on aurait porté haut les couleurs de la France. »

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