STEPH sonne Englebert

Dimanche, j’ai appelé Gaëtan qui joue à Tours :  » Les Belges m’oublient mais je joue en L2, pas à Chypre. Je suis toujours au top niveau et je vise la L1. « 

Comment ça se passe pour toi, en France ?

Super ! On a 14 points après dix journées. C’est plus ou moins le même nombre que la saison dernière à la même période. On a raté la montée lors de l’avant-dernière journée et c’est râlant. En Ligue 2, cela va très vite : deux victoires et tu te retrouves dans le top 3. Puis, tout est pro et super bien organisé. Là, je suis dans le car et je reviens d’Auxerre dans le cadre d’une rencontre organisée par l’un de nos sponsors.

Avoue-le : ton rêve, c’est de rejoindre la Ligue 1 !

Secrètement, j’y pense, hein ! J’ai 33 ans, je joue toujours avec la même passion et j’ai envie de me signaler par un dernier gros coup.

T’es en fin de contrat…

Pourquoi je ne pourrais pas prolonger ?

C’est vrai, tu es capitaine. C’est un succès pour toi ?

Oui… Je sors d’une grosse saison et j’ai acquis le respect du staff et des supporters.

En Belgique, tu as été rayé de la carte : ça t’ennuie ?

La Ligue 2 est moins regardée mais cela ne m’empêche pas de vivre. Dès que tu t’éloignes, on a tendance à t’oublier. C’est la vie. Bon, je me questionne quand même un peu car je ne suis pas parti jouer à Chypre non plus…

Bruges ne te manque pas trop ? Tu penses que tu aurais ta place dans l’équipe actuelle ?

De mes cinq saisons, je retiens surtout l’apport de Trond Sollied. J’ai aussi une pensée émue pour Liège, où j’ai débuté à 18 ans. Et pour répondre à ta question, je pense que j’ai toujours le niveau. Mais bon, soyons honnêtes, j’ai fait mon temps. Les deux dernières saisons au stade Jan Breydel ont été difficiles. La direction a tout chamboulé et, dans ce cas-là, ce sont souvent les anciens qui morflent. J’ai tourné la page et j’adore ma situation actuelle.

Tu comptes boucler la boucle en Belgique ?

En Wallonie, j’ai peu de points de chute. Mais j’ai toujours les yeux qui brillent quand on parle de Liège. Même si le club n’a pas de stade, je suis prêt à faire un effort.

Tes racines te manquent ?

Ouais, quand même. Quand je joue le vendredi soir, je me tape les 550 kilomètres entre Bruges ou Liège pour revoir mes proches.

Tu as des regrets ?

Non. Mais les joueurs ne comprennent pas la chance qu’ils ont de rentrer chez eux tous les soirs. Vivre à l’étranger, loin de ses racines, c’est terrible. Même si la qualité de la Ligue 2 compense tout. Puis, vu qu’on m’a un peu oublié…

T’as encore des contacts avec des joueurs ?

Oui, Timmy Simons et moi, on s’appelle. Tu sais ce qu’il a fait ce week-end ?

1-0 à domicile contre Heerenveen. J’étais au match.

J’ai encore des nouvelles de Stijn Stijnen. Par contre, j’ai un peu perdu le contact avec Benoît Thans. C’est la vie. J’ai fait un choix sportif et nos vies ont pris un chemin différent.

Combien de temps tu comptes encore jouer ?

Si la santé me le permet, j’arrête à quarante ans !

On te revoit bientôt chez les Diables Rouges ?

(Il éclate de rire) Non, on est en train de laisser la place aux jeunes. Même s’ils ne saisissent pas la chance qu’on leur donne. Moi, je me considère toujours au top niveau. Et je croise les doigts pour que cela dure le plus longtemps possible. l

par stéphane pauwels (recueilli par simon barzyczak) – photos : reporters

Chez les Diables, on est en train de laisser la place aux jeunes… même s’ils ne saisissent pas leur chance !

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