Steph sonne Danny Ost

Quel retour pour Danny à Eupen ! Après le 4-2 contre Charleroi, il ne veut surtout pas parler de revanche mais de travail inachevé. C’est un type frais dans un monde où l’on trouve beaucoup de requins.

Ta première victoire a été conquise à l’arrachée !

Danny Ost : Tu sais Steph’ que je n’ai pu inscrire que 17 noms sur la feuille de match ? Et encore : Marc Hendrikx, présent parce qu’il a un gros impact mental sur le groupe, aurait été incapable de courir 10 mètres. En défense centrale, j’ai dû mettre Olivier Vinamont et Abderrazak Jadid, deux médians. J’ai récupéré un groupe décimé. Lundi et mardi dernier, les joueurs ont été obligés de courir des dizaines et des dizaines de sprints à l’entraînement. On ne fait pas ce genre d’exercices en plein milieu des play-offs ! Bilan : six gars étaient sur la touche en raison de blessures musculaires.

A la mi-temps, tu as dû pas mal secouer tes joueurs pour qu’ils en plantent quatre après !

J’ai dit les mots justes et j’ai surtout changé de système. J’ai lancé deux attaquants et misé sur le 4-4-2. J’aurais pu me planter mais il fallait prendre ce risque.

Dans quel état as-tu retrouvé le groupe ?

Mentalement, les joueurs étaient K.O. Faut les comprendre : ils ont travaillé avec trois entraîneurs et demi durant la saison ! Lors de cette première semaine, j’ai surtout travaillé l’aspect mental : instaurer du plaisir, etc. Tactiquement, j’ai constaté qu’il y avait pas mal de lacunes. J’ai dû remettre un peu d’ordre. Le football ne se résume pas à aller à la guerre, hein !

Raconte : comment s’est passé ton retour ?

Mardi dernier, à 22 h 30, j’ai reçu un appel. C’était Manfred Theissen. Il m’a demandé si j’étais prêt à reprendre l’équipe. Je lui ai répondu : – Hé, Manfred, le 1er avril, c’est passé ! Mais il était très sérieux. Plusieurs joueurs étaient en faveur de mon retour. Problème : j’étais toujours sous contrat à Tubize. Mercredi, à 7 h 30, je me suis rendu chez Guy Brison, le bras droit du président Langendries, avec des croissants. Je lui expliqué la situation. Lui et Langendries ont un comportement très classe. Ils n’ont pas tergiversé et ont donné leur accord. Il faut savoir que Tubize avait six points quand je suis arrivé. A mon départ, le compteur en affichait 43.

Donc, Tubize, c’est définitivement terminé ?

Non, non, Steph ! A une semaine près, si Tubize battait Roulers, on aurait pu remporter la troisième tranche et aller au tour final. Là, c’était un niet définitif à Eupen. Mais on a pris qu’un point. J’ai promis d’y revenir et je tiendrai parole. Je suis un homme de valeurs.

Belle revanche pour toi, non ?

Tu ne m’entendras jamais dire ça ! Les circonstances sont différentes, c’est tout. N’oublions pas qu’en début de saison, nous sommes passés plusieurs fois à côté de la montre en or. Tu te souviens des matches à Anderlecht et à la Gantoise ? A chaque fois, Eupen a mené 0-1 ! A l’époque, des gars comme Kevin Vandenbergh n’avaient pas encore été transférés. Tu sais, je suis vraiment tombé amoureux de cette ville. Eupen n’est pas encore marqué par les  » vices  » du foot. Le public reste hyper positif.

A cette allure-là, tu seras bientôt Prince du Carnaval.

Arrête de déconner ! Je laisse ça à Manfred. Mais le carnaval appartient à ce qui me rattache à Eupen. J’ai vu des chefs d’entreprise déguisés de la tête aux pieds se lâcher complètement pendant la fête.

Avec cette victoire 4-2, Eupen va gagner les play-offs 3.

On doit prendre un point à Charleroi. Mais tu connais Luka Peruzovic, il ne va rien lâcher. J’ai beaucoup de respect pour lui. Selon moi, le plus difficile n’est pas d’éliminer Charleroi mais de remporter le tour final. Avantage : je l’ai gagné avec Eupen la saison dernière. Et, grâce à Tubize, je connais la D2. Une chose est certaine : la route est encore longue !

PROPOS RECUEILLIS PAR SIMON BARZYCZAK

Le football ne se résume pas à aller à la guerre, hein !

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