STEPH sonne Bakour

Voici comment Salah Bakour (27 ans), milieu récupérateur, a dû s’extirper du noyau B de Courtrai alors qu’il a été formé à Auxerre, a joué en Ligue 1 à Caen et a été international algérien sous Robert Waseige !

Salah, où en es-tu pour le moment ?

Salah Bakour : Ça va un petit peu mieux. Steph, c’est un truc de fou ce qui m’est arrivé. En fin de saison dernière, les dirigeants m’ont demandé de trouver un autre club. J’ai cherché mais n’ai rien trouvé parce que je n’avais pas assez joué. A la reprise, j’ai été versé dans le noyau B mais j’ai mordu sur ma chique et fait mes matches en Réserves… jusqu’au jour où le manager général du club, Jean-Marc De Grijse, m’a convoqué pour m’expliquer qu’ils avaient eu tort et que je n’avais été écarté que pour des raisons budgétaires ! Il m’a dit qu’ils s’étaient rendus compte que j’étais irréprochable et que je faisais mon maximum. Et la bonne nouvelle était que Georges Leekens décidait de me réintégrer au noyau A.

Et puis ?

Leekens a appris à me connaître. D’habitude, il n’aligne qu’un seul milieu récupérateur : Nebojsa Pavlovic. Je sais que je suis petit (1m74) pour un Leekens qui aime les grands costauds. Mais il m’a aligné face à Zulte Waregem et m’a demandé de tenir Franck Berrier. Il n’a pas touché un ballon. La semaine d’après, il m’a fait jouer face à Saint-Trond et j’ai effacé Cephas Chimedza. Je suis donc parvenu à gagner sa confiance. Maintenant, je sens qu’il m’apprécie et que je suis totalement intégré au projet courtraisien.

Justement, c’est quoi le projet courtraisien ?

Ecoute, au début, on n’avait jamais parlé des playoffs et du top 6 dans le vestiaire. Mais on y pense en se disant que ça va être difficile. On joue ce soir en Coupe face à Roulers, puis dimanche au Standard. C’est vrai qu’on a un super groupe et une ambiance de fou. Nos deux attaquants, Christian Benteke et Ibou Sawaneh, sont efficaces et volontaires. Ils ont une mentalité exceptionnelle.

Leekens représente quoi pour toi ?

Un top entraîneur. Et attention, ce n’est pas parce que j’arrive en fin de contrat en juin que je fais le fayot. On dit souvent que sa force, c’est son expérience et ses choix tactiques. OK ! Mais j’ai connu la Ligue 1 et je n’ai jamais vu de ma vie un coach aussi fort psychologiquement. Il a cette faculté d’obtenir le maximum de chaque joueur. C’est un homme de dialogue et on est tous en surrégime avec lui.

Mais tu n’as pourtant pas joué ce week-end ?

Non, Leekens fait tourner le groupe. Cette rotation est une manière de nous montrer qu’il attend toujours plus de chacun. Malgré la souffrance de cet été, je serais très heureux de pouvoir continuer ici. Je retiendrai aussi la tape dans la main avec mon manager général. Grâce à ça, on a pu tout recommencer à zéro. Parfois, un club fait des choix et c’est aux joueurs à ne pas péter un câble. Moi, j’ai choisi d’être pro : je bosse et je la ferme… J’ai vu comment ça fonctionnait à Auxerre et j’en ai tiré des leçons.

Tu en veux quand même un peu à Courtrai de t’avoir traité comme ça, non ?

Non, parce que j’ai compris que ce n’était pas un choix de l’entraîneur. Les dirigeants m’ont aussi respecté. Ils m’ont prévenu très tôt – en juin – qu’ils ne comptaient plus sur moi. Et ils ont surtout eu l’honnêteté d’avouer qu’ils s’étaient trompés. C’est rare dans ce milieu.

Même si tu n’as pas été sélectionné pour l’Algérie, tu regardes la CAN ?

Oui, avec grand plaisir.

Qui étaient tes favoris ?

Depuis le début, j’ai soutenu la Côte d’Ivoire et l’Egypte !

par stéphane pauwels (recueilli par tim baete ) – photos : reporters

Parfois, un club fait des choix et c’est aux joueurs à ne pas péter un câble. Moi, j’ai choisi d’être pro : je bosse et je la ferme…

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