Steph sonne Admir Mehmedi

Je connais depuis longtemps le buteur du FC Zurich. C’est un jeune très promoteur. En plus, il a récemment été convoqué par Ottmar Hitzfeld pour le match de qualification face à l’Angleterre.

Salut Admir. Dis, le FC Zurich vient de perdre contre Lausanne (2-1) en championnat. C’est pas de très bon augure pour le match de Ligue des Champions face au Standard…

Admir Mehmedi : Oui, j’avoue qu’on a mal entamé ce championnat. On a en fait plus la tête à la Ligue des Champions. Et donc, en championnat, ça ne tourne pas. Vu la défaite de ce week-end, on a maintenant le couteau sous la gorge.

Toi, tu penses que les Rouches vont payer l’addition ?

Je l’espère de tout c£ur ! Mais il faut être honnête : on s’en est vraiment bien sorti au match aller. Ils ont eu deux grosses occasions, mais heureusement, notre gardien Leoni a magnifiquement fait son job. Cependant, on était bien en place et on nous avait en fait conseillé d’attendre et de rester patient. C’est sûr qu’au vu du match, on peut dire que le Standard a dominé au niveau des occasions. C’est bien simple : je n’en ai eu qu’une et je l’ai mise au fond.

Tu trouves que c’est une belle équipe le Standard ?

Avant la rencontre, on avait visionné beaucoup de vidéos. Mais on savait que leur principal point faible était leur milieu de terrain. Witsel, parti à Benfica, était leur plaque tournante. Avec lui, c’était encore possible de jouer au sol, plus maintenant. On savait donc qu’ils allaient balancer devant. On a donc tout fait pour gagner la bataille du milieu de terrain – ce qu’on a réussi – et on a tenté de sevrer Mémé Tchité de ballons.

Qu’est-ce que tu as pensé de Nacho Gonzalez ?

On a senti que quand il est monté, le Standard est parvenu à rehausser son niveau de jeu. Ce joueur peut faire la différence et il l’a fait. Je suis au courant qu’il a de nouveau commencé sur le banc lors du match nul face à Mons. S’il joue d’emblée, le match sera complètement différent.

Parle-nous un peu de l’équipe nationale suisse.

Tu me connais depuis des années en équipes de jeunes et tu sais plus ou moins ce qui s’y passe. La Suisse a entamé un processus de construction qui s’inscrit dans la continuité et qui commence à produire ses effets. On a été finaliste de l’Euro des moins de 21 face à l’Espagne. Et ce qui est remarquable, c’est que l’équipe était la même, à deux joueurs près, que celle qui a été finaliste trois ans plus tôt lors de l’Euro des moins de 17. Notre fédération a vraiment travaillé sur le fond et les relations entre la fédé et les clubs se sont nettement améliorées et au final perfectionnées. En plus, notre équipe a une dimension très multiculturelle et c’est réellement une valeur ajoutée. Ça nous a fait grandir plus rapidement.

Tu es justement le plus bel exemple de cette formation suisse dont tout le monde parle.

Oui, en quelque sorte. Je suis d’origine macédonienne. Mes parents sont venus en Suisse pour travailler. J’avais deux ans. Ma langue maternelle est donc le yougoslave et j’ai appris l’allemand à l’école. Puis, j’ai appris le français dans le vestiaire. Je suis véritablement fier d’être suisse. J’ai aussi énormément mûri avec les différentes sélections de jeunes.

Tu connaissais la Belgique avant ce match contre le Standard ?

Oui, un peu. Vous avez les frites, nous les saucisses. Plus sérieusement, tout ce que je peux te dire, c’est que ce match sera, pour moi, gravé à vie dans ma mémoire. Mon premier but en Ligue des champions, tu comprends ?

PROPOS RECUEILLIS PAR TIM BAETE

« Avec Witsel, c’était encore possible de jouer au sol, plus maintenant. On savait donc que le Standard allait balancer devant. « 

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