Stats de dingue

Un but par match avec Schalke 04 : The Hunter continue à chasser les records.

C’est signé Klaus Fischer :  » Klaas-Jan Huntelaar est le meilleur attaquant du monde à partir du moment où ça se passe dans le rectangle.  » L’ex-buteur allemand de légende n’est pas amer quand il évoque ce Huntelaar (28 ans) qui vient de l’effacer des livres d’histoire. Fischer avait autrefois buté 34 fois en une saison avec Schalke et on pensait là-bas que son record ne serait jamais amélioré.

Le Hollandais en est à la quarantaine. Bundesliga, Coupe d’Allemagne, Coupe d’Europe : il frappe dans tous les contextes. Dans les années 70, Fischer en avait mis 29 dans le même championnat. Huntelaar risque encore de le dépasser. Semaine après semaine, il procède par éliminations. Roy Makaay (ex-Bayern) n’est désormais plus le meilleur buteur néerlandais lors d’une même saison en Bundesliga. Et le Danois Ebbe Sand a perdu son titre de meilleur puncheur en championnat avec Schalke. Normal que Huntelaar bazarde toutes ces stars sur son passage : toutes compétitions confondues, il tourne à une moyenne d’un but par match.

Pêcheur dans l’enfer de Rio

Huntelaar est un voyageur. Globe-trotteur amusette à l’occasion. En été 2011, il fait partie des joyeux drilles néerlandais en tournée amicale qui se laissent aller au milieu de beautés dénudées dans une boîte de nuit de Rio de Janeiro. Cocktails à gogo, regards sans équivoque, mains baladeuses et tout ça. Mais les images filmées par le GSM d’un traître fêtard font le tour du monde sur internet et les femmes de Huntelaar, Johnny Heitinga, Dirk Kuyt, etc. ne rigolent pas. Eux non plus !

Mais les débordements et la chasse aux décolletés ne sont pas une habitude chez l’attaquant de Schalke, dont un célèbre éditorialiste néerlandais a fait ce portrait plutôt eau de rose :  » Dans une équipe des Pays-Bas traditionnellement minée par les conflits internes et les egos surdimensionnés, Huntelaar est un vrai joueur collectif. Un chouette type qui a les pieds sur terre, difficile à déstabiliser. Dès qu’il n’est plus à l’entraînement ou dans un stade, il ne demande qu’une chose : qu’on lui fiche la paix. Il prend son matériel et part pêcher. On l’appelle parfois Mister Cool.  »

Huntelaar est surnommé The Hunter. Le Chasseur. Ses proies : les statistiques folles, les records, les trophées individuels. Et ça marche depuis des années. Les défenses de partout en savent quelque chose : Eredivisie, Liga, Calcio, Bundesliga. Dès qu’il a commencé à faire le fou avec les chiffres, les Hollandais ont osé le comparer à Marco van Basten et à Ruud van Nistelrooy.

Il fait ses débuts pros au PSV et ça se passe mal. Un petit match de championnat en deux ans (avec Guus Hiddink comme coach) puis des prêts à De Graafschap et AGOVV où il se révèle et où la direction baptise une tribune à son nom ! Le PSV veut lui faire signer un nouveau contrat mais il n’a pas oublié ce qu’on lui a fait subir à Eindhoven : il refuse. Il est transféré à Heerenveen pour une somme symbolique : 100.000 euros. Heerenveen lui permet de vraiment s’affirmer à un haut niveau, puis de commencer son parcours de fou dans un grand club : il passe à l’Ajax à la mi-saison (janvier 2006), cette fois pour 9 millions ! Il devient compagnon d’attaque attitré de Luis Suarez, meilleur buteur du championnat, Jeune Joueur de l’Année, capitaine sous Van Basten et international A. L’équipe nationale, un aboutissement logique après son titre de meilleur buteur de l’histoire des -21 Orange avec 18 goals en 22 matches – titre toujours en cours aujourd’hui.

Souffrances au Real et à Milan

Etape suivante : le Real Madrid pour 20 millions. Il n’y reste qu’un demi-championnat, le temps de marquer 8 fois quand même. L’AC Milan l’arrache aux Espagnols pour 15 millions. Il a un peu de mal face aux rigueurs des défenses italiennes, passe un an là-bas et score 7 fois. Leonardo ne lui fait pas vraiment confiance, lui préfère souvent Filippo Inzaghi. Sa vraie percée dans un grand championnat, KJH la fait à Schalke (transfert de 12 millions durant l’été 2010). A la fin de sa première saison, il marque en finale de la Coupe d’Allemagne, ce qui vaut aux Bleus de Gelsenkirchen leur premier trophée depuis 9 ans. Son alliance avec Raul est phénoménale, c’est l’un des plus beaux duos offensifs de la Bundesliga. Schalke veut le prolonger jusqu’en 2015 et le buteur a fixé le salaire : 7 millions par an ou il va voir ailleurs.

Depuis qu’il joue en D1, Huntelaar maintient une moyenne de près de 0,65 but par match. Et il fait la même chose avec l’équipe hollandaise. Son histoire avec la sélection A avait pourtant mal débuté. Repris dans le groupe élargi pour la Coupe du Monde 2006, il avait sauté au dernier moment (une grosse erreur de Van Basten selon beaucoup de Hollandais) et été envoyé à l’EURO -21, où il avait terminé meilleur buteur.

Juste après le Mondial allemand, il s’est installé définitivement dans le noyau. Dès son premier match, il a marqué deux fois et donné deux assists : il y avait 28 ans qu’un international néerlandais n’avait plus scoré dès sa première apparition. Il était à l’EURO 2008 puis à la Coupe du Monde 2010. Et c’est lui qui a marqué le plus de buts (12) dans les éliminatoires pour l’EURO 2012. Il est dans le top 10 des meilleurs réalisateurs de l’histoire des Orange, sur les talons de Johan Cruijff et file vers le record de Patrick Kluivert.

PAR PIERRE DANVOYE – PHOTO : IMAGEGLOBE

Schalke veut le prolonger jusqu’en 2015 et il a fixé le salaire : 7 millions par an ou il va voir ailleurs.

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