Standard Horror Show

Depuis quelques semaines, le dernier match du Standard constitue systématiquement le pire souvenir pour ses fans. Dimanche, à Sclessin, les choses ont encore empiré et on ne voit pas où et comment ça va s’arrêter. Après l’exclusion d’ Axel Witsel, son coach Laszlo Bölöni a demandé si son médian devait s’expatrier afin de cesser d’être visé par les arbitres. Mauvaise idée… ce serait encore un bon joueur en moins pour un Standard, qui aura besoin de toutes ses forces pour accrocher les playoffs 1.

On croit rêver, mais le champion en titre continue tellement de perdre de l’altitude que l’on devrait s’attendre à des mises au point fortes de la part de sa direction si cela continuait. Sans transferts lourds dans les jours qui viennent, on voit mal comment Bölöni pourrait refaire des résultats avec les Rouches.

L’exclusion de Witsel (43e) est évidemment intervenue à un très mauvais moment pour un Standard qui revenait à peine dans le match après avoir encaissé un but dès la 7e minute. Anderlecht était le patron du terrain et, en spectateur neutre, on sentit immédiatement que le match était joué alors que, normalement, à dix contre onze chez soi, on devrait pouvoir tenir le coup. Mais le Standard n’a pas de défense et ne force aucun corner. Comment pouvait-il se relever ? Il ne vaut pas le Top 6 pour l’instant.

D’autant que, psychologiquement, les Liégeois s’affaiblissent en sortant sans cesse leur atout jeunesse, à la fois comme garant d’un avenir meilleur mais aussi explication de contre-performances. Or, si Witsel a 21 ans, Carcela 20 et Mangala 18 ; Mazuch et Kouyaté ont 20 ans et Lukaku 16… le trio le plus jeune est mauve. Il faut chercher une autre excuse.

Quant à Witsel (et sans analyser les autres décisions de l’arbitre Verbist…), son exclusion était logique dans une conception d’éradication des horribles semelles qui polluent notre foot et blessent à qui mieux-mieux les artistes. On ne peut demander aux arbitres d’être conséquents dans cette lutte et jouer aux vierges effarouchées quand il y en a un qui prend ses responsabilités. Quant à Axel, il a le choix : ou bien il va désormais aux tackles avec le plat du pied, ou bien il doit s’attendre à encaisser exclusion sur exclusion comme un certain Patrick Vieira dans sa période Arsenal. Point barre.

Anderlecht, lui, poursuit son travail de construction, méthodiquement. La restauration sous Ariel Jacobs a pris du temps à démarrer, mais on y est en plein. Les puristes sont ravis de voir sur le terrain l’esprit d’un 4-3-3 authentique (que les ingénieurs du foot dessinent un peu différemment) avec trois vrais attaquants. Et que ceux qui ont mégoté leurs compliments à l’égard de Romelu Lukaku révisent enfin leurs jugements avares. Le gaillard joue 79 minutes : un quasi assist, un but et – Finissez sans moi je vais à la douche… La grande classe. S’il continue comme ça, il finira Footballeur pro en mai.

Lukaku est devenu le Monsieur 50 % d’Anderlecht. Les Mauves sont sans doute devenus plus dépendants de lui que Chelsea de Didier Drogba, son idole. Samedi passé, les Blues de Carlo Ancelotti ont atomisé Sunderland 7-2 sans l’Ivoirien, parti à la CAN, mais on voit mal Anderlecht aussi dominateur sans Lukaku. C’est à la fois une force et une faiblesse pour des Bruxellois qui ont tous les atouts dans leur jeu pour aller au bout de leurs rêves de champions.

PAR JOHN BAETE

« Lukaku est le Monsieur 50 % d’Anderlecht. S’il continue comme ça, il finira Footballeur pro en mai. »

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici

Contenu partenaire