Standard et Anderlecht doubles faces

Samedi soir au Standard, Trond Sollied déclara que c’était » une bonne chose d’avoir pris un point chez le champion « . Le champion ? La langue du Norvégien avait-elle fourché ?  » Pas du tout « , assura le Viking.  » Le Standard est l’équipe la plus forte du championnat et elle sera championne « . C’est vrai que les Rouches ont percuté l’excellente défense des Buffalos pendant tout le match mais sans trouver la faille. A qui la faute ? A l’absence de Steven Defour ? A la volonté de Milan Jovanovic de tout vouloir faire tout seul ?  » Il ne sert à rien de pointer quiconque du doigt « , a dit le sage Oguchi Onyewu après le match.  » Il faut tirer ses conclusions et continuer à bosser « .

La première conclusion, c’est que si le power play ne s’impose pas, il faut autre chose, de plus malin, dont le dépositaire a souvent été Defour. En attendant que le médian au pied léger et à l’esprit aigu revienne, on peut comprendre que Michel Preud’homme soit incapable de trouver une solution. L’impatience de ses Rouches ne peut être domptée sans son stratège. S’il est toujours out ce mercredi, il faudra résoudre la quadrature du Cercle ce soir. Et il n’y a que le meilleur Standard qui puisse poursuivre son chemin en Coupe en gagnant au moins 3-0 ; le Standard qui parvenait – dans le même match – à alterner jeu physique et subtil. Contre Gand, ce ne fut que physique ; les meilleurs moments de pur plaisir footballistique étant produits par une défense du Standard impressionnante, car intervenant vite et haut. Le Cercle Bruges, lui, connaît les même sautes de réussite : 0-0 contre Roulers et Glen De Boeck a maudit, comme MPH il y a deux semaines, le football uniquement défensif de son adversaire.

Suite à la qualification à Bordeaux, les supporters d’Anderlecht étaient heureux du résultat et surtout du retour d’un style mauve. Garants de certitudes à l’avenir ? On connaît le football. Dimanche, le Sporting d’ Ariel Jacobs s’est pris les pieds dans le tapis waregemois. Et ce n’est pas le penalty manqué par Ahmed Hassan qui aura fait remonter la popularité du Pharaon auprès d’un public qui ne lui a toujours pas pardonné de ne pas être revenu plus tôt de son troisième triomphe à la CAN. La joie bordelaise a un peu étouffé le problème, mais Hassan a passé la majeure partie du match de Zulte Waregem sur le banc.

Pour le reste, et même si le titre s’est une nouvelle fois éloigné (onze points, c’est énorme à onze journées de la fin) les défis anderlechtois demeurent entiers : la qualification pour la Ligue des Champions via un strapontin, la victoire en Coupe de Belgique et la poursuite de l’opération de revalorisation européenne par le biais de deux matches contre le Bayern Munich.

Le plus important pour les remporter est que Jacobs poursuive ses explorations d’un système de jeu digne d’Anderlecht : le 4-3-3. C’est une disposition que l’on n’avait vue ni avec Aimé Anthuenis, ni avec Hugo Broos, ni avec Frankie Vercauteren… et que Jacobs mit quelques semaines à mettre en place. Il faut remonter au duo Jan Boskamp-Jean Dockx pour retrouver trace de ce système à la fois offensif et équilibré, qui convient donc à un style de jeu constructif et ambitieux. Depuis plusieurs années, Anderlecht a obtenu des résultats par moments, mais sans jamais construire sur le long terme tout en respectant LA tradition.

Quarts de finale retour de la Coupe

Roulers – Germinal Beerschot (1-5)

La Gantoise – Courtrai (1-5)

Dender – Anderlecht (0-3)

Standard – Cercle Bruges (1-4)

(tous à 20 h 30 ce mercredi sauf Standard à 20 h 45, scores aller entre parenthèses)

PAR JOHN BAETE

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