Standard, club intello ?

On a déjà eu de tout à la tête du Standard depuis l’ère pro. Un gars comme Roger Petit qui faisait la guerre ouverte avec Constant VandenStock et est tombé à cause de l’Affaire Waterschei. Le duo WautersDuchêne qui a fait penser aux Pieds Nickelés et qui a plombé le club grave. Et puis Luciano D’Onofrio, qui a sauvé le club de la faillite et lui a donné un palmarès plus une Académie avant de disparaître comme Arsène Lupin (il se dépeignait volontiers comme un  » aventurier honnête « ) au terme d’une semaine pénible pour lui. D’accord, il a encaissé un chèque de 10 millions d’euros de Roland Duchâtelet le jeudi, mais le vendredi il encaissait une inculpation belge (blanchiment et faux) puis la mort de son ami Tomislav Ivic.

Pas un départ en beauté ! Surtout que, pour D’Onofrio, ce fut un réel déchirement : il tenait physiquement au Standard. Il avait même espéré que feu Robert Louis-Dreyfus lui lègue ses parts mais ce ne fut pas le cas. Et quand il avait essayé de les racheter, la veuve Margarita estima l’offre insuffisante.

Il avait songé à d’autres moyens comme composer une équipe d’hommes d’affaires du grand Liège pour qu’ils versent chacun deux millions d’euros (peut-être lui aussi), faire intervenir un Belge très proche du Qatar pour entrer en contact avec des investisseurs qataris mais le PSG semblait bien plus sexy… ou convaincre Bernard Tapie sans succès.

Il faut dire que le deal était serré :  » Vous achetez les parts de Margarita mais je garde les pleins pouvoirs « . Non négociable comme on l’a vu : rien ne s’opposait au rachat par un Duchâtelet, qui a mis 40 millions sur la table.

Le Standard a complètement changé de physionomie, c’est le grand nettoyage… Exit le système D’Onofrio : bienvenue à Duchâtelet. Il est néerlandophone, multi millionnaire et comme plein de ses semblables éblouis par le foot, il a payé très cher pour apprendre la gestion d’un club. Par exemple, quand Saint-Trond avait licencié le coach Marc Wilmots, il avait sans doute été manipulé par Guy Mangelschots, chose qu’il a reconnue par la suite. Mais s’il a appris certaines choses pendant sa période trudonnaire, cela n’en fait pas un connaisseur.

Du coup, au Standard, cet ingénieur civil/politicien/businessman s’est construit un staff d’universitaires. Le directeur général Pierre François est un ancien avocat, le directeur technique Jean-François de Sart est licencié en sciences commerciales… tout comme José Riga, le coach. Le préparateur physique Guy Namurois est licencié en éducation physique et le directeur de l’Académie Michel Bruyninckx, un ancien professeur de la KUL.

Duchâtelet veut réfuter une approche instinctive du foot pour promouvoir plus de science ! Un visionnaire ? Passionné de modernisme, il a fait fortune dans l’électronique (il pèse un demi-milliard d’euros et se trouve dans le top 20 des Belges les plus riches) et… voulait installer un terrain 100 % synthétique à Saint-Trond. Posséder le Standard lui donne aussi plus de poids à la Ligue Pro, ce qu’il recherchait car il veut influer sur tout le foot belge.

Son arrivée ressemble en tout cas à une grande purge. Pas étonnant qu’il dise se sentir au Standard comme chez lui maintenant. Plus rien à voir avec D’Onofrio au sujet duquel, à chaque épisode judiciaire, Pierre François claironnait qu’il s’agissait de  » faits qui s’étaient produits avant son arrivée au Standard de Liège « . Tant mieux si D’Onofrio a ressuscité le Standard sans se payer sur la bête. On espère que les mauvaises surprises, c’est terminé. Et on peut comprendre que ses avocats exigent avec de plus en plus de force un procès pour qu’on y voie enfin clair !

PAR JOHN BAETE

L’arrivée de Duchâtelet ressemble à une grande purge. Pas étonnant qu’il dise se sentir au Standard comme chez lui…

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