STADION ZAGLEBIA

Club : Zaglebie Lubin

Inauguration : 1985

Capacité : 32.500 places.Cher Magazine,

Cap sur Lubin, à ne pas confondre avec Lublin, une ville plus importante située à la frontière ukrainienne, afin d’y découvrir le plus grand stade du pays après celui de l’équipe nationale. Cette dimension n’est pas sans surprendre, dans la mesure où Zaglebie est un club sans grand palmarès (une seule fois champion en 1991) et au potentiel public limité à une cité de 82.000 habitants. Le club évolue d’ailleurs aujourd’hui en deuxième division. Bien qu’ayant terminé douzième sur seize lors du dernier championnat, il a été l’une des principales victimes de la réduction de la première ligue à 14 clubs.

Planté au milieu d’un grand terrain vague longeant la nationale venant de Wroclaw, le Zaglebia Stadion ressemble plutôt à un grand bateau surpris par la marée basse, définitivement ensablé sur une plage où il n’y a pas un poisson-chat à l’horizon.

Dans le cas présent, les allusions au vocabulaire marin ne sont pas exclusivement métaphoriques. Trois cheminées, à l’aspect suscitant davantage une image de géant des mers que d’arène pour ballon rond, ont poussé sur l’une des tribunes. Et l’on s’étonnerait à peine de voir sortir un officier de marine de l’immense cabine surplombant l’enceinte. Côté cour, cette capitainerie surplombe l’Hôtel Olimp. Son aspect extérieur laisse deviner des cabines d’un confort très relatif. Qui plus est, comme les candidats voyageurs ne s’y bousculent visiblement pas, la perspective de laisser son véhicule complètement isolé, la nuit, au gré des vents dans cet océan désertique, n’inspire guère confiance. Côté jardin, ce poste de commandement fait tout simplement office d’unique emplacement couvert.

L’hiver, rien qu’un petit tour sur Zaglebie Lubin et la vision du vaisseau prisonnier de la banquise, sont susceptibles de glacer les ardeurs des plus chauds passagers.

Quatre nouveaux mâts d’éclairage viennent d’être installés. L’emplacement choisi pour leur implantation illustre, à lui seul, l’espoir des armateurs locaux de voir leurs croisières footballistiques suivies en rangs serrés : on les a dressés sur les bords de la pelouse, en plein champ visuel entre l’aire de jeu et les tribunes. Ceinturant le pont herbacé, de vieux panneaux en contreplaqués n’ayant visiblement plus vu la moindre publicité depuis des milles. Un rafiot plein de caractère, une atmosphère prenante, mais une croisière qui ne doit peut-être pas s’amuser tous les jours…

par Rudi Katusic

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